M. Abdelhamid El Jamri a été réélu, lundi à Genève, à la présidence du Comité pour la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille.
La réélection de M. El Jamri pour un mandat de deux ans, a eu lieu au début des travaux de la douzième session dudit comité, qui se déroulent au Palais Wilson, jusqu'au 30 avril.
Intervenant lors de cette séance, M. El Jamri a salué toutes les initiatives prises et à venir en faveur de la promotion de la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille, dans le contexte du vingtième anniversaire de cet instrument. Il s'est réjoui de constater que la question des droits de l'homme dans le contexte de la migration est de plus en plus débattue, aux niveaux national et international, et que les réticences qu'avaient certains Etats à aborder ce sujet s'apaisent, ouvrant de nouvelles perspectives de ratification de la Convention. Avec 43 Etats parties, et en dépit de l'accélération du rythme des ratifications, le manque de ratifications de la Convention constitue un réel défi pour le Comité, a-t-il toutefois souligné.
Le monde compte aujourd'hui plus de 200 millions de migrants internationaux dont environ 60 pc vivent dans les régions dites développées du monde, a rappelé M. El Jamri.
La proportion des travailleurs migrants irréguliers ou sans papiers reste par ailleurs négligeable, avec 10 à 15 pc du flux migratoire total, a-t-il souligné.
Avec la mondialisation, la mobilité de la main-d'Âœuvre est devenue un élément clef de développement et de prospérité dans toutes les régions du monde, a-t-il poursuivi. Or, les données économiques et les recherches menées à ce sujet démontrent que la protection des travailleurs migrants renforce l'impact positif que la migration a sur le développement et la productivité au niveau national. Autrement dit, a expliqué M. El Jamri, il est dans l'intérêt de tous les Etats d'élaborer des normes et d'adopter des politiques visant à protéger les droits des travailleurs migrants.
Au cours de cette session, le Comité doit notamment examiner le rapport initial de l'Algérie sur la mise en œuvre de la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille. Il entamera aussi l'examen d'un projet de commentaire général sur les travailleurs migrants domestiques.
Le Comité, composé de dix experts indépendants, est chargé de surveiller l'application, par les Etats parties, de la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille, qui vise à empêcher l'exploitation des travailleurs migrants et impose des normes internationales pour protéger les migrants.
En vertu de la Convention, tous les Etats parties sont tenus de présenter au Comité, à intervalles réguliers, des rapports sur la mise en œuvre des droits consacrés par la Convention. Ils doivent présenter un premier rapport un an après avoir adhéré à la Convention, puis tous les cinq ans. Jusqu'ici, le Comité a examiné les rapports initiaux de 12 pays: Azerbaïdjan, Bolivie, Bosnie-Herzégovine, Colombie, Egypte, Le Salvador, Equateur, Mali, Mexique, Philippines, Sri Lanka et Syrie.
Le président du Comité a indiqué que la crise économique qui frappe le monde aujourd'hui démontre une fois de plus l'importance de l'établissement de normes internationales pour la protection des droits des personnes les plus vulnérables, rappelant que les systèmes législatifs nationaux ne protègent souvent pas suffisamment les non-nationaux et que la Convention offre un cadre juridique détaillé, applicable en toutes circonstances.
Il a estimé que le renforcement des droits des migrants est le meilleur moyen pour lutter contre la migration illégale et contre la traite et le trafic d'êtres humains qui constituent une menace pour la sécurité des Etats, ajoutant que la Convention est également un outil de cohésion sociale puisqu'elle véhicule un message de tolérance.
Source : MAP