mercredi 3 juillet 2024 10:37

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Sur fond de polémique, Matignon consulte sur le projet de loi d'interdiction du voile intégral

Est-ce le meilleur des contextes pour une discussion sereine ? Au menu de sa journée du lundi 26 avril, François Fillon devait honorer plusieurs rendez-vous pour évoquer la question de l'interdiction du voile intégral. Des rencontres qui interviennent désormais en pleine controverse sur l'"affaire de Nantes":  l'opposition reproche au gouvernement d'avoir transformé un fait divers – la verbalisation d'une femme vêtue d'un niqab, au motif que cela rendait la conduite " mal aisée " – en outil politique, en reportant l'attention vers son mari, Liès Hebbadj, soupçonné de polygamie et de fraude aux allocations familiales.  ministre de l'intérieur, Brice Hortefeux, souhaite déchoir ce Français d'origine algérienne de sa nationalité.

A midi, M. Fillon a reçu les responsables du Conseil français du culte musulman (CFCM), en compagnie de Michèle Alliot-Marie, la ministre de la justice, chargée de rédiger la loi d'interdiction totale du voile intégral, en faveur de laquelle a tranché Nicolas Sarkozy mercredi 21 avril.

"Nous avons tenus à faire savoir au premier ministre que les musulmans de France, à travers la succession de débat sur le voile, se sentent stigmatisés", raconte Mohamed Moussaoui, le président du CFCM. Pour lui, l'affaire nantaise ne fait qu'ajouter au malaise. " Nous souhaitons que les affaires liées au voile ne soit pas systématiquement transformées en psychodrame nationaux. Le traitement médiatique de cette affaire a beaucoup dérangé les musulmans de France ", ajoute-t-il.

M. Moussaoui dénonce "une dissymétrie" dans la médiatisation de cette affaire, comparé au faible écho rencontré par le mitraillage, ce week-end, de la mosquée d'Istres. Le président du CFCM affirme que le premier ministre les a "rassurés". En assurant que le texte ne parlerait pas de "voile intégral ", pour éviter toute connotation religieuse, mais de " dissimulation du visage ".

UN DÉLAI DE SIX MOIS

En outre, il serait prévu qu'entre le moment où sera voté la loi et celui de son application, s'"écouleront six mois ou plus", pour permettre aux autorités musulmanes de France de convaincre les femmes portant le voile intégral d'y renoncer. M. Fillon, qui ne s'est pas exprimé après l'audience, se serait aussi engagé à rappeler que l'"immense majorité des musulmans français pratiquent leur religion dans le respect des lois et des valeurs françaises".

Vers 18 heures 30, M. Fillon devait aussi rencontrer Gérard Larcher et Bernard Accoyer, les présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale. Pour déminer un conflit de calendrier sur ce projet de loi. MM. Larcher et Accoyer ne souhaitent pas recourir à la procédure d'urgence - qui prévoit un seul examen du texte par chaque assemblée -, pour que la mesure soit adoptée avant l'été. Le porte-parole adjoint de l'UMP, Dominique Paillé, estime quant à lui, "à titre personnel, qu'il serait " dommage " de "refuser" la procédure d'urgence, pour que l'on puisse "tourner la page" et "passer à autre chose".

Source : Le Monde

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