Le Comité Anti-Torture du Conseil de l'Europe a souhaité aujourd'hui une enquête approfondie sur les mauvais traitements par l'Italie de demandeurs d'asile africains refoulés en Libye en juillet dernier.
L'Italie a violé la Convention européenne des droits de l'homme en interceptant des immigrés en mer pour les refouler vers la Libye, estime cette agence qui avait envoyé une mission sur place fin juillet. "En l'état, la Libye ne saurait être considérée comme sûre pour des réfugiés et ils y risquent des mauvais traitements" affirme le rapport.
Le CPT regrette que les candidats à l'immigration refoulés en mer par les patrouilleurs italiens "n'ont pas pu bénéficier de l'accès au système de protection des réfugiés".
Il ressort de la visite de ses experts que Rome "a en connaissance de cause refoulé des personnes particulièrement vulnérables ou qui auraient pu faire valoir un statut de réfugiés", déplore le document.
Le rapport publié à Strasbourg avec les éléments de réponse du gouvernement intervient après les critiques d'autres organisations.
Human Rights Watch (HRW) a critiqué l'Italie pour les refoulements des immigrés clandestins vers la Libye. "Les navires italiens repoussent les embarcations des immigrés clandestins sans vérifier s'il y a parmi eux des réfugiés, des malades ou des blessés, des femmes enceintes ou des mineurs, indiquait en septembre le rapport de l'organisation.
Il demandait à l'Italie et à l'Union européenne de "renoncer à refouler les non-Libyens vers la Libye tant que la manière de ce pays de traiter les immigrés, les demandeurs d'asile et les réfugiés ne sera pas aux normes internationales".
L'accord conclu par l'Italie avec la Libye pour refouler les candidats à l'immigration a aussi été critiqué en décembre par le Haut Commissariat des Nations Unies aux réfugiés qui a critiqué le refoulement de réfugiés ayant des raisons valables pour demander l'asile en Europe.
sont disponibles sur le site (http://www.cpt.coe.int) du comité.
Source : Le Figaro/AFP