Le groupe de travail sur les mineurs marocains s'est réuni pour la première fois, hier matin, au siège administratif de l'Agence nationale pour la garantie des droits des mineurs (ANGDM) à Noyelles-sous-Lens. Le médiateur, l'adjoint au maire de Liévin Daniel Dernoncourt, a obtenu des bailleurs sociaux qu'ils gèlent les procédures d'expulsion en cours pour quatre ou cinq familles.
« Les situations sont très hétérogènes », expliquait Michel Dalnoky, directeur général adjoint de l'ANGDM, à l'issue de cette réunion. « Nous allons regarder les droits de chacun et les vérifier. Des solutions sont possibles sur le plan social et sur le plan collectif. Dans ce dernier cas, cela regarde les politiques. » Au nom des mineurs, Ali El Baz insiste sur les revendications collectives qui ont déclenché l'occupation de l'entrée de l'ANGDM, jour et nuit, onze jours durant. « La base de la lutte, c'est de rendre leur statut de mineur aux convertis », maintient-il. Les mineurs marocains comptent sur les interventions des députés Delcourt et Kucheida. L'ANGDM précise pour sa part que ce n'est pas de son ressort mais qu'elle « donnera son regard pour éclairer le dossier ».
Militant de la cause des mineurs marocains depuis leur grève de 1987, Ali El Baz retient au moins un bon signe : « L'ANGDM aurait pu régler ces cas plus tôt. Le point positif, c'est qu'elle veut travailler maintenant pour le futur. » Une façon de dire que jusqu'ici tout va bien, tout en attendant les prochaines échéances du mois de juin.
Au total, 138 dossiers sont entre les mains du groupe de travail. L'Association des mineurs marocains du Nord - Pas-de-Calais, en a comptabilisé 30 de plus.
L'association se chargera d'informer les familles et, le cas échéant, d'obtenir auprès d'elles des documents qui leur permettraient de faire valoir des droits oubliés et dont ils auraient été privés depuis plus de vingt ans. Il faut dire qu'à l'époque, les mineurs convertis étaient sortis du système social des Houillères. « Ce sont des gens qu'on ne connaît plus depuis vingt ans », précise le responsable de l'ANGDM. Il faut donc désormais que les mineurs se fassent connaître. Deux nouvelles réunions, dites de synthèse, auront lieu le 2 et le 16 juin.
Source : La Voix du Nord