Intervenant lors de la séance d'ouverture de cette Conférence, placée sous le signe "Maroc: Immigration, Intégration et Citoyenneté ?", la présidente de l’Association MFAA, Mounia Tagma a indiqué que cette rencontre constitue une occasion pour échanger sur les questions de l'immigration ainsi que l’intégration et la citoyenneté des immigrés, en abordant l’intégration sous ses différents aspects, à savoir l’intégration administrative, en matière de santé, d’éducation, ainsi que l'importance particulière que revêt l’aspect genre dans cette dimension. Considéré comme un pays de départ et de transit de migrants, essentiellement vers l’Europe, le Maroc "est devenu progressivement une destination finale pour des personnes fuyant des guerres, des famines ou encore des conditions économiques extrêmes", a indiqué Mme Tagma, dans une déclaration à la MAP, ajoutant que la situation migratoire actuelle "a amené des questions de sécurité, d'aide humanitaire et d’intégration dans le dialogue national".

Elle a par ailleurs indiqué que ''le programme Fulbright est un programme d'échange éducatif international phare parrainé par le gouvernement des États-Unis et conçu pour accroître la compréhension mutuelle entre les États-Unis et le Maroc’’.

Le Représentant du Haut-Commissariat aux réfugiés au Maroc, Jean-Paul Cavaliéri a, pour sa part, relevé que ''cette conférence vise à souligner les similarités et les points de comparaison, entre les États-Unis d'Amérique, vieux pays d’immigration et le Maroc qui est devenu à son tour un pays d’immigration, du fait qu’il reçoit des réfugiés du Moyen-Orient et des immigrants subsahariens".

L’expérience marocaine en matière d’immigration est ''originale et intéressante", et "elle est la première dans toute la région", a-t-il poursuivi.

M. Cavaliéri a également fait observer que le Maroc est bien positionné pour relever les défis liés à l’immigration et apporter les solutions, et ce à travers notamment le ministère chargé des Marocains résidant à l'étranger et des affaires de la migration, l’entraide nationale, les collectivités territoriales ainsi que la société civile, qui s’approprient de plus en plus les questions migratoires et œuvrent pour l’intégration concrète des réfugiés au Maroc. 

Il a, dans ce sens, relevé que le Maroc est engagé dans une nouvelle politique d’immigration et d’asile, s'inscrivant dans la durée, ajoutant que les ressources, les énergies, ainsi que la volonté politique sont toutes réunies pour réussir cette expérience qu'il a qualifiée "de succès".

De son côté, Khadija Elmadmad, professeur de droit, avocate et directrice du Centre UNESCO "Droit et migration" a souligné que le Maroc est considéré comme un modèle de coexistence pacifique entre différentes cultures, faisant observer que le Maroc a toujours été un pays d’accueil pour les immigrants sans discrimination de race, de sexe et de culture.

Elle a dans ce sens rappelé la stratégie nationale d’immigration et d’asile (2013) qui vise une intégration sociale réussie des migrants et réfugiés au sein de la société marocaine.

Initiée en partenariat avec la commission maroco-américaine pour les échanges éducatifs et culturels, et l'Ambassade des États-Unis d'Amérique à Rabat, cette conférence a été marquée par la participation d’une pléiade de chercheurs et experts pluridisciplinaires, nationaux et internationaux, qui ont débattu des différents aspects de l'intégration des migrants et des défis posés en termes de politiques publiques.

Au programme de cette conférence, figurent plusieurs axes, notamment "L’immigration au Maroc : situation et défis", "Aspects administratifs de l’intégration des migrants" et "Migrants au Maroc : l’interculturalité, outil d’intégration".

Créée en 2004 pour regrouper les lauréats marocains du programme Fulbright, l'Association MFAA cherche à répondre aux défis du développement du Maroc. Ses membres opèrent dans différents secteurs (secteur privé, administration et université) et différentes régions du Royaume et à travers le monde.

Ainsi, à travers ses conférences, l’Association sensibilise les citoyens aux questions d’intérêt national et fait des recommandations sur les réponses à apporter aux défis sociaux, économiques, scientifiques et culturels.

03/12/2016

Source : MAP