Le Club XXI e Siècle vient de lancer un annuaire des administrateurs indépendants proposant des profils issus de la « diversité ».
« Les gens de couleur, d'origine étrangère, ne sont pas appelés à être dans les conseils d'administration des sociétés cotées. C'est une réalité de la vie », s'indigne Eric Del Cotto. Pourquoi ? « Soi-disant parce qu'on ne sait pas où ils sont », ajoute cet administrateur du Club XXIe Siècle, association qui promeut l'égalité des chances et qui agit au quotidien pour faire bouger les lignes.
« Cette réponse ne pourra plus nous être opposée », complète-t-il. En partenariat avec le Medef et avec le cabinet de chasseurs de têtes TM Partenaires, le Club XXIe Siècle a publié, à destination des décideurs du monde économique, un annuaire des administrateurs indépendants incarnant la diversité. Il propose 24 profils de dirigeants et hauts responsables d'entreprise sélectionnés pour leurs parcours et ayant des origines d'Afrique, d'Asie ou d'autres pays d'Europe. Certains sont des spécialistes du monde digital ou des pays émergents. Cet annuaire n'est qu'une première étape : fin 2017, le Club XXIe Siècle entend proposer 100 profils.
Valeur ajoutée
Parmi les hommes et les femmes choisis, certains sont bien connus :Alexandre Michelin , directeur général en charge de la stratégie numérique, de l'international et des relations institutionnelles chez Spiceemedia. Ou Elyes Jouini, professeur à Paris-Dauphine et ancien ministre tunisien . Ou encore Chiheb Mahjoub, cofondateur d'Ineum Consulting, spin-off de l'activité conseil de Deloitte France, devenu Kurt Salmon en 2009. Il est par ailleurs administrateur d'un conseil d'administration au Royaume-Uni, celui du Management Consulting Group.
A l'Institut français des administrateurs, on reconnaît la valeur ajoutée qu'offrent les profils issus de la diversité. Après avoir recruté des femmes, puis des étrangers pour répondre à la mondialisation, « il faut aller au-delà des sentiers battus des postes de dirigeant des sociétés du CAC 40, il faut regarder où existent des savoir-faire, des expériences », a pour sa part estimé Hélène Ploix, de l'IFA.
De son côté, Pierre Gattaz, président du Medef, n'a pas manqué de reconnaître que « l'ascenseur social est en panne. Depuis plus de trente ans, la reproduction d'une élite socialement et culturellement homogène nourrit toutes les frustrations et toutes les désillusions. [...] Nous chefs d'entreprise, nous percevons encore difficilement l'intérêt de la diversité pour le business. » « Pourtant, ceux qui ont fait le pari de la diversité [...] ont des entreprises performantes », a-t-il souligné.
04/12 /2016, LAURENCE BOISSEAU
Source : lesechos.fr