Le Maroc a lancé une seconde phase de régularisation des migrants en situation irrégulière dans le pays, alors que plus de 260 Maliens, expulsés d'Algérie lors d'une vaste opération visant des migrants africains, sont arrivés à Bamako accusant les forces de sécurité algériennes de violences, écrit mardi le journal sénégalais à grand tirage +Le Soleil+ relayant deux dépêches de l'Agence France Presse (AFP).
SM le Roi Mohammed VI a ordonné "le lancement de la deuxième phase d'intégration des personnes en situation irrégulière", indique la publication, faisant l'écho d'un communiqué de la Commission nationale chargée de la régularisation et de l'intégration des migrants au Maroc.
Déjà prévue pour la fin 2016, "cette deuxième phase sera lancée immédiatement et dans les mêmes conditions" que la première phase de régularisation menée depuis 2014 et qui a été un "succès", selon la Commission.
Environ 25.000 personnes, pour la plupart originaires d'Afrique subsaharienne et de la Syrie avaient bénéficié de la première phase, selon les termes d'une nouvelle politique migratoire voulue par le Souverain en 2013 pour faire face aux flots de migrants clandestins tentant le passage vers l'Europe, observe le journal.
L'annonce d'une nouvelle phase de régularisation intervient par ailleurs alors que l'Algérie a mené, la semaine dernière, une vague d'arrestations sur son sol visant des migrants subsahariens, note +Le Soleil+.
"Nous avons été battus, au moins trois Maliens ont été tués", a déclaré Ousmane Coulibaly, un de ces migrants accueillis dans les locaux de la Protection civile à Bamako, accusant les forces de l'ordre algériennes d'être "racistes".
Confirmant ces déclarations, Moussa Kanté, un autre expulsé, a dénoncé de son côté "le manque d'eau et de nourriture". "Quand on nous expulsait vers le Niger, on donnait un pain (une baguette, NDLR) pour 40 personnes", a-t-il dit.
L'acheminement des expulsés d'Alger à la frontière nigérienne s'est effectué en bus, puis jusqu'à la capitale nigérienne, Niamey, dans "des camions qui généralement ramassent du sable", a témoigné Oumar, 22 ans.
D'autres ont affirmé avoir été expulsés bien que leurs papiers aient été en règle, souligne le journal sénégalais.
13/12/2016
Source : MAP