Les travailleurs étrangers temporaires jouent un rôle essentiel pour répondre aux besoins, notamment en période de haute saison d’activité agricole. En effet, la filière a un besoin de 100.000 employés de plus durant cette période comparativement à la basse saison.
Le secteur agricole au Canada souffre d’un véritable manque de main-d’œuvre qualifiée. C’est ce qui ressort d’un nouveau rapport du Conference Board du Canada, un think tank spécialisé dans la recherche et l’analyse économiques. Dans un pays où le défi de l’emploi subsiste notamment pour les immigrants, cette situation peut être une niche de travail, du moins pour ceux qui possèdent des compétences en la matière. En effet, le secteur agricole canadien qui a du mal à recruter et à conserver ses travailleurs se tourne de plus en plus vers une main -d’œuvre étrangère.
Le recours à cette catégorie de ressources humaines est visiblement indispensable et incontournable puisque la pénurie de main-d’œuvre a doublé ces dix dernières années et devrait encore doubler à l’horizon 2025, est-il indiqué. A l’origine de cette situation, le vieillissement de la population active, l’implantation de nombreuses exploitations en milieu rural, sans oublier la perception négative du travail agricole.
Pourtant pour rendre plus attrayant le secteur et y drainer de nouveaux profils, les salaires dans le domaine ces quinze dernières années ont augmenté par rapport à la moyenne enregistrée dans tous les secteurs. Mais rien n’y fait visiblement. Même l’équipement renforcé de la filière n’a pas freiné la baisse de main-d’œuvre. Dans ce contexte, les travailleurs étrangers temporaires jouent un rôle essentiel pour répondre aux besoins, notamment en période de haute saison d’activité agricole. En effet, la filière a un besoin de 100.000 employés de plus durant cette période comparativement à la basse saison. Selon le Conférence Board, ces travailleurs représentent aujourd’hui un travailleur sur dix dans l’activité agricole.
Malgré ce grand besoin, les politiques fédérales d’immigration ne favorisent pas vraiment les travailleurs temporaires.
Elles leur présentent peu de droits à la résidence permanente puisqu’elles privilégient plutôt des travailleurs très qualifiés. Au niveau du gouvernement du Québec, le projet pilote, proposé par des compétences canadiennes d’origine marocaine, pourrait apporter un souffle nouveau en matière de main-d’œuvre agricole.
Le dossier a été soumis récemment à l’Assemblée nationale dans le cadre de la consultation générale sur la planification de l’immigration dans la province canadienne pour les trois années à venir.
Ce qui est proposé pour répondre aux besoins économiques du Québec, c’est la sélection de profils immigrants en adéquation avec la demande locale. Il s’agit de choisir des candidats au Maroc ayant des qualifications en agriculture et leur dispenser une formation-adaptation de leurs compétences aux réalités sociales et agricoles québécoises avant de les intégrer dans le milieu professionnel québécois dans des fonctions durables et productives. La démarche est inspirée d’un programme italien intitulé Aforil (Formazione Prepartenza per immigrati lavoratori in agricultura) qui a concerné dès 2013 le Maroc et la Moldavie entre autres. Kathleen Weil, ministre de l’immigration, de la diversité et de l’inclusion à la population québécoise, s’est dite intéressée par le projet lors de sa présentation devant l’Assemblée nationale. Il reste maintenant à approfondir la question avec les autorités et institutions concernées. Il s’agit aussi de préparer le cadre légal de ce programme qui pourrait être étendu à d’autres qualifications et d’autres compétences à travers d’autres projets du genre. Des solutions qui pourraient mettre en adéquation l’offre et la demande en matière d’emploi au Canada.
18/12/ 2016, Malika ALAMI
Source : aujourdhui.ma