Les Organisations non gouvernementales (ONG) sont un partenaire essentiel pour la mise en œuvre de la politique migratoire nationale, a souligné, mardi à Rabat, le ministre chargé des Marocains résidant à l’étranger et des affaires de la migration, Anis Birou. "Présentes depuis 2013, les ONG nous ont accompagnés durant la première phase de l'opération de régularisation des migrants.
Il était donc tout à fait normal, au démarrage de cette deuxième phase, de les impliquer dans l'opération de régulation lancée en 2015 suite aux Hautes orientations de SM le Roi Mohammed VI ", a indiqué le ministre lors d'une rencontre d'information et d'échange avec des associations de la société civile œuvrant dans le domaine de la migration au Maroc à l'occasion du lancement de la 2ème phase de l'opération de régularisation de la situation des migrants.
"Les ONG sont porteuses de messages et de cette politique extrêmement forte et humaine", a affirmé M. Birou, mettant en avant le rôle de sensibilisation, de proximité, d’accompagnement, d'encadrement, et d'assistance juridique que jouent ces organisations auprès des migrants non régularisés, ainsi que leur contribution dans la mise en œuvre du programme d'intégration des migrants au Royaume.
Il a fait noter que ces Ong sont sélectionnées, retenues et financées par le ministère de tutelle, en vue de travailler sur le terrain avec les migrants, les appelant à cette occasion à redoubler leurs efforts et à provoquer des rencontres et des occasions pour faire entendre leurs voix, pour que, dit-il, "cette politique de migration soit un modèle à suivre ailleurs".
Organisée en partenariat avec le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), cette rencontre, qui a été l’occasion de présenter les grandes lignes de cette nouvelle politique migratoire et de se pencher sur le rôle que pourraient jouer les associations en matière d’intégration, concrétise la démarche participative adoptée depuis le lancement de l'initiative Royale insistant sur la mise en oeuvre d'une nouvelle approche humaniste et solidaire dans la gestion de la problématique globale de la migration, a relevé le ministre.
Elle consiste en un échange de points de vue et un recueil des propositions de la société civile concernant la 2ème phase de ladite opération et le rôle qu'elle jouera pour accompagner ce chantier important dans la politique nationale d'immigration et d'asile, a-t-il ajouté, soulignant qu'il s'agissait aussi d'une opportunité pour étudier les points de faiblesse de cette phase, touchant les domaines notamment de l'éducation, de la scolarisation des enfants et de la délivrance des cartes de séjour.
"Les points soulevés aujourd'hui ont été très importants, ce qui nous permettra d'améliorer encore plus notre système et notre modèle, en matière de gestion de la question migratoire", a-t-il dit.
Pour sa part, le président du CNDH, Driss El Yazami, a indiqué que "cette politique migratoire marocaine, qui constitue une transition et une révolution historique, va se construire avec les associations des migrants", faisant observer que cette rencontre constitue une occasion pour dresser un bilan de la 1ère phase et relever les erreurs pour ne pas les répéter ainsi que les modalités de travail avec la société civile.
Il a mis l'accent, à cet égard, sur les séries de questions fondamentales qui ont été soulevées portant notamment sur la question de l'intégration, de la formation, de la scolarisation des enfants, de l'évaluation rigoureuse des projets déjà menés, de l'accès à la justice, et celle des filles victimes de la traite et de la nationalité des enfants issus de couples binationaux, ainsi que celle de la confidentialité des dossiers médicaux.
D'autre part, M. El Yazami a appelé les associations oeuvrant dans ce domaine à informer au maximum les migrants non régularisés et à les accompagner lors du dépôt des dossiers de régularisation de leur situation.
S'exprimant à cette occasion, la guinéenne Aissatou Barry, présidente de l'Association Les ponts solidaires à Tanger, s'est félicitée de cette initiative visant à régulariser le séjour des étrangers résidant de manière irrégulière dans le Royaume, émettant le souhait que les migrants subsahariens soient intégrés dans la société marocaine et qu'ils aient accès au travail, au logement, à l'éducation et à la santé. SM le Roi Mohammed VI a donné Ses hautes instructions pour le lancement dans l'immédiat de la deuxième phase d’intégration des personnes en situation irrégulière, comme il a été prévu à la fin de 2016.
20/12/2016
Source : MAP