L'association de défense des droits des migrants "France terre d'asile" a accusé les autorités britanniques de ne pas faire leur part de travail pour permettre à de jeunes migrants de rejoindre la Grande Bretagne, deux mois après le démantèlement du camp de Calais dans le nord de la France.
Près de 2.000 mineurs de ce camp appelé "jungle" de Calais ont été pris en charge par les autorités françaises et placés dans des centres d’accueil et d’orientation (CAO), mais une très grande majorité n'a pour l'instant pas pu rejoindre la Grande-Bretagne et se retrouve dans l'impasse, a souligné mardi le directeur général de l'association Pierre Henry, dans une déclaration à la presse.
"La Grande-Bretagne s’était engagée à en prendre un certain nombre", a-t-il dit, précisant qu'à ce jour, 791 mineurs ont rejoint la Grande Bretagne, mais 1.300 autres restés en France, ne comprennent pas pourquoi ils ne peuvent pas rejoindre leurs proches qui sont de l’autre côté de la Manche.
Le directeur général de "France terre d'asile" a expliqué que dans un contexte post-Brexit, l’opinion publique britannique n’est pas très encline à accueillir des jeunes gens, dont le rêve de beaucoup d'entre eux est de rejoindre la Grande-Bretagne, mettant en garde contre la reprise de la route migratoire avec tous les dangers que ça peut engendrer.
"On essaie de les informer sur leurs droits. Ils peuvent être pris en charge au titre de l’aide sociale à l’enfance sur le territoire national. S’ils sont déclarés majeurs, il est possible de demander l’asile dans notre pays", a-t-il dit.
Pour lui, l'évacuation de "la jungle" de Calais en octobre dernier n’a jamais signifié la fin des squats et des routes migratoires vers la Grande-Bretagne. A Grande-Synthe, à 40 kilomètres de Calais, il y a un camp avec un peu plus de 1.000 personnes, a-t-il fait savoir.
"Il est urgent de se mettre autour d'une table. Il faut que l'État, les départements et les acteurs de la protection de l'enfance se réunissent et trouvent un compromis acceptable pour protéger ces jeunes gens", a-t-il insisté, estimant que leur place n'est pas sur la route migratoire, mais autour d'une table pour étudier, pour apprendre un métier et être protégés.
27/12/2016
Source : MAP