L'équipe de transition de Donald Trump a demandé au département de la Sécurité intérieure de lui fournir une évaluation détaillée des moyens disponibles pour assurer et renforcer la sécurité aux frontières terrestres des Etats-Unis.
Cette requête a été formulée lors d'une réunion qui s'est tenue le 5 décembre, selon un mémo auquel Reuters a eu accès.
Outre la sécurité aux frontières, l'équipe du prochain président demande comment accroître les capacités de détention d'immigrants clandestins sur le sol américain ainsi que des informations sur un programme de surveillance aérienne aux frontières, dont le président Barack Obama a réduit la portée.
Ni l'équipe de transition de Donald Trump ni le département de la Sécurité intérieure n'ont souhaité répondre aux sollicitations de Reuters sur le sujet.
A la question de savoir comment renforcer la protection aux frontières, les services des Douanes et de la Protection aux frontières (U.S. Customs and Border Protection) identifient environ 400 miles (640 km) à la frontière mexicaine et la même distance à la frontière canadienne où de nouvelles clôtures pourraient être construites.
Durant la campagne présidentielle, Donald Trump a dit à plusieurs reprises qu'il souhaitait la construction d'un "mur" à la frontière mexicaine pour enrayer l'immigration clandestine, mais n'a rien dit de celle avec le Canada.
D'après le résumé vu par Reuters, l'équipe de transition s'est également renseignée sur l'Opération Phalanx, un programme de surveillance aérienne à la frontière avec le Mexique, qui prévoit le déploiement de 1.200 gardes nationaux pour faire face à la fois à l'immigration clandestine et au trafic de drogue.
Le nombre d'hommes à la disposition d'Operation Phalanx était de 6.000 sous la présidence de George W. Bush, avant que Barack Obama ne le réduise, une décision qui à l'époque avait provoqué la colère de certains dans les rangs conservateurs.
DÉTRICOTER LA POLITIQUE D'OBAMA
En outre, l'équipe de Donald Trump, qui entrera à la Maison blanche dans deux semaines, le 20 janvier, a sollicité copie de tous les avis et autres directives adressés par Barack Obama aux services de l'immigration depuis 2009.
Donald Trump a promis de revenir sur nombre de décisions prises par l'administration démocrate en matière d'immigration. C'est notamment le cas d'une décision datant de 2012 autorisant les enfants amenés illégalement par leurs parents aux Etats-Unis à y demeurer de manière temporaire, ce qui leur permet d'aller à l'école ou de travailler.
Ce programme, connu sous le sigle DACA, contient des informations détaillées, avec l'adresse des personnes qui y sont répertoriées, ce qui théoriquement pourrait faciliter leur localisation en vue d'un retour à la frontière si la politique en vigueur était modifiée.
Durant la campagne présidentielle, Doanld Trump s'est engagé à augmenter le nombre d'expulsions de migrants sans papiers.
Concernant la protection physique aux frontières, le mémo vu par Reuters estime le coût d'ériger une clôture à la frontière nord à 3,3 milliards de dollars, sur une longueur de 452 miles (723 km) le long des Etats de Washington, de l'Idaho, du Montana, de New York, du Vermont, du New Hampshire et du Maine.
A la frontière mexicaine, l'ajout de 413 miles (661 km) de clôtures coûterait 11,37 milliards de dollars, la différence s'expliquant par la nécessité d'empêcher non seulement les véhicules de passer mais aussi les gens à pied.
Au cours de l'année fiscale 2015, les autorités américaines ont appréhendé 2.626 immigrants clandestins à la frontière canadienne et 331.333 à la frontière avec le Mexique.
03/01/2017, Julia Edwards Ainsley
Source : Reuters