Ingénieur, coiffeur, acteur, scénariste et réalisateur, Abderrahim Chahid, canadien d'origine marocaine, vient de se lancer dans la production d'un film documentaire intitulé «Touche pas mon voile». Pour lui, il s'agit d'un défi pour sa génération.
Natif du Maroc et immigré au Canada depuis quelques années, ce jeune artiste a déjà participé en 2009 au film «Incendies» du réalisateur canadien Denis Villeneuve, où il a eu le 3e rôle, et au film «Blue Mountain State» du réalisateur Franck Magnier où il a également joué le 3e rôle d'un Arménien, propriétaire de bar. La même année, il figure dans le vidéo clip «Rejai Liya» de son réalisateur Omary Abdelilah. Auparavant, en 2008, A. Chahid a joué dans le film «Chambra 13» du réalisateur Aziz Eljahidi où il obtenu le 1er rôle. Celui d'un médecin. A la télévision, il a participé en 2009 à «Trauma», une série télévisée de Radio Canada, sous la direction du réalisateur François Gingras, où il a assuré avec brio le 3e rôle, d'un garde-corps d'un prince. Chahid a aussi pris part en 2007 au téléfilm produit par 2M Maroc intitulé «Le toubib» du réalisateur marocain Aziz Eljahidi, où il a joué le 2e rôle de Rachid, ami de Aziz Saâd Allah (Salem). « Le Toubib » raconte l'histoire d'un médecin venu du Maroc, qui ne peut naturellement pas exercer au Québec malgré ses diplômes, son expérience et sa francophonie. Il ne s'en comporte pas moins avec un civisme exemplaire, ce qui lui vaudra quelques ennuis avec les autorités.
Après avoir acquis une grande expérience dans le long métrage en tant qu'acteur, A. Chahid a choisi de débuter sa carrière professionnelle de réalisateur dans le court métrage. Pour lui, le court métrage représente un véritable tremplin pour les jeunes réalisateurs talentueux. « Il demande beaucoup moins de moyens qu'un long métrage, et c'est pour cette raison que la plupart des plus grands réalisateurs ont commencé par réaliser des courts-métrages», assure-t-il. Chahid ajoute que «le court-métrage impose de rassembler toutes les qualités d'un long-métrage dans une durée courte». «Touche pas mon voile» est un court-métrage de fiction d'une durée de 20 minutes, qui raconte l'histoire d'un jeune couple d'origine marocaine vivant au Québec depuis un certain temps. La femme est une féministe qui porte le voile par choix et l'homme c'est quelqu'un qui est très modéré. Le couple et leur petite fille sont parfaitement intégrés dans la société québécoise.
L'intrigue se complique pendant la commission Bouchard-Taylor sur les accommodements raisonnables qui ont fait comme une méfiance entre les citoyens de confession musulmane et le reste des citoyens québécois. Dans cette paranoïa qui a monté la pression, le mari se sent pointé du doigt, d'abord par les féministes qui jugent le voile d'une manière générale comme une soumission de la femme, ensuite, il est accusé d'avoir imposé le voile à sa femme. Celle-ci se sent harcelée dans son travail, dans la rue et même par les médias... Son voile devient un fardeau colossal dans sa vie en couple. Après une succession de rafles de faits, le mari essaie de convaincre sa femme à enlever son voile. Le problème dégénère quand la femme a refusé complètement d'abandonner son voile. Sur son film, Abderrahim Chahid explique : « J'ai eu l'idée de réaliser ce court-métrage afin de mieux faire comprendre le voile, avec les explications, les documents, le respect, le bonheur, le secret à travers ce hijab, un message positif pour que les non croyants ou autres personnes d'autres confessions acceptent les idées, les valeurs et la richesse que représentent les textes divins».
Il ajoute : «Mon but est de lutter contre la discrimination que beaucoup de femmes subissent dans la rue, au travail ou dans les transports en commun». A. Chahid enchaîne : «Je voudrais avant tout passé un message positif contre les mauvais regards, la provocation, les personnes mal informées sur le sujet, que les femmes musulmanes puissent se promener librement». Le tournage a déjà débuté à Montréal et durera pendant quelques semaines au cours desquelles il fallait jouer parfois à cache-cache avec les averses pour les prises de vues en extérieur, avant sa sortie officielle en salles prévue pour le mois de juillet prochain.
L'humoriste Rachid Badouri attire 300.000 spectateurs en un seul spectacle
Né à Montréal de parents d'origine marocaine, il fait ses premiers pas dans l'équipe d'improvisation du Cégep Montmorency.
Rachid Badouri commence à travailler pour la compagnie Air Transat en 1997 à titre d'agent de bord durant 5 ans. En 1999, il monte son premier numéro, portant sur l'immigration, pour un spectacle organisé par Juste pour rire.
Il commence véritablement sa carrière en envoyant un DVD à plusieurs stations de télé et de radio. Finalement, il obtient une réponse du Groupe Rozon. Lancé officiellement en octobre 2007, son premier One Man Show : «Arrête ton cinéma!», commandité par Québec 49, s'est vendu à plus de 100 000 places en moins d'un an, un record au Québec. Ce spectacle est en tournée au Québec depuis l'automne 2007. À ce jour, plus de 300 000 personnes l'ont applaudi. Depuis février 2010, il prend d'assaut les ondes du Réseau TVA où il anime sa toute première émission de télévision intitulée Peut contenir des Rachid.
Source : Le Matin