L'Europe doit dialoguer avec la Libye pour lutter contre le trafic de migrants en Méditerranée centrale, où l'afflux migratoire pourrait atteindre un niveau "sans précédent" au printemps, a plaidé jeudi le gouvernement de Malte, qui a pris la présidence tournante de l'UE.
Après le lancement de l'opération navale Sophia par l'Union, "il est temps de faire un second pas", a affirmé le Premier ministre maltais, Joseph Muscat devant des journalistes à La Valette. Il "faut aller dans les eaux territoriales de la Libye", avec son accord, a-t-il estimé.
"L'UE doit être prête à engager un dialogue" avec ce pays, a-t-il ajouté, disant craindre un afflux "sans précédent" de migrants au printemps, et estimant que "c'est maintenant" qu'il faut être "pro-actif".
Le dirigeant maltais a notamment proposé de s'inspirer de l'accord controversé conclu par l'UE avec la Turquie en mars 2016, qui a permis de freiner l'afflux de migrants sur les côtes grecques, tandis que les arrivées sur les côtes italiennes atteignaient un niveau record.
Après une série de naufrages dramatiques, l'UE a déjà lancé fin 2015 une opération navale pour combattre les passeurs au large des côtes libyennes.
Baptisée Sophia, elle a contribué à l'interpellation et au transfert aux autorités italiennes d'une centaine de passeurs, selon des statistiques datant de novembre dernier.
Quelque 181.436 migrants sont arrivés en 2016 sur les côtes italiennes, un record par rapport aux années précédentes, a indiqué vendredi Frontex, l'agence européenne de contrôle des frontières. La plupart sont originaires d'Afrique de l'Ouest et de la Corne de l'Afrique.
Petit Etat insulaire au coeur de la Méditerranée, Malte s'est fixé comme objectif de "progresser" pendant ses six mois de présidence de l'UE sur le partage du "fardeau" de la crise migratoire entre pays membres, à condition d'avancer dans la sécurisation des frontières extérieures de l'Union.
12 jan 2017
Source : AFP