vendredi 22 novembre 2024 03:59

Les décrets que Donald Trump s'apprête à signer dès "le premier jour"

Donald Trump se prépare à publier des décrets dès le premier jour de son mandat vendredi, pour matérialiser ses promesses sur la répression de l'immigration illégale, la renégociation d'accords commerciaux et l'abrogation de mesures emblématiques de l'administration Obama.

Elu le 8 novembre à la présidence, Donald Trump est arrivé jeudi à Washington avec sa famille à bord d'un avion militaire, à la veille de la cérémonie qui l'investira 45e président des Etats-Unis.

Selon ses conseillers, Trump ne temporisera pas et utilisera ses pouvoirs exécutifs pour publier des décrets présidentiels, non soumis au vote du Congrès, dès les débuts de son mandat.

"Il s'est engagé à mettre en oeuvre un programme de vrai changement pas seulement au premier jour, mais aussi au deuxième et au troisième et je pense que vous allez le constater dans les prochains jours et les prochaines semaines", a dit jeudi à des journalistes son porte-parole Sean Spicer.

Le président sera actif dès vendredi, mais aussi pendant le week-end et au début de la semaine, a-t-il précisé.
Les conseillers de Trump ont examiné plus de 200 décrets potentiels dans les domaines de la santé, du climat, de l'immigration, de l'énergie et d'autres questions, mais le nombre des textes qui seront signés dans les prochains jours reste incertain, rapporte un membre de son équipe de transition.

L'annonce officielle du retrait du partenariat transpacifique (TPP), signé il y a un an par 12 pays mais pas encore en vigueur, est anticipée, comme celle de la renégociation de l'accord de libre-échange nord-américain (Alena) avec le Canada et le Mexique, précise son porte-parole.

"Je pense que vous verrez ces choses arriver très rapidement", a déclaré Sean Spicer.

Un gel des embauches des fonctionnaires fédéraux, ainsi qu'une mesure retardant l'entrée en vigueur d'une nouvelle législation sur les fonds de pension sont également attendus.

Ces premiers décrets -- susceptibles de rappeler au président qui n'a jamais exercé de fonctions publiques une manière de diriger proche du monde des affaires--, devraient asseoir la victoire de Trump auprès de ses partisans, avant qu'il ne doive composer avec le Congrès.

Cette stratégie a été utilisée par ses prédécesseurs à la Maison blanche dans leurs premières semaines d'exercice, notamment par Barack Obama.

MUR À LA FRONTIÈRE

Un décret sur la construction d'un mur à la frontière avec le Mexique est également attendu dans les prochains jours, ainsi que des mesures limitant l'entrée des demandeurs d'asile d'Amérique latine, afin de concrétiser le volet migratoire fourni du programme de Trump.

Le décret présidentiel d'Obama de 2012, qui a permis à plus de 700.000 personnes arrivés enfants aux Etats-Unis d'obtenir une autorisation temporaire de séjour de deux ans pour travailler ou aller à l'université, pourrait être abrogé, rapportent plusieurs personnes proches de l'équipe de transition.

Il est toutefois peu probable que le président élu décide de l'expulsion immédiate de ces personnes, et il devrait attendre l'expiration de leur permis de séjour, précise-t-on de mêmes sources.

Mercredi, Barack Obama a déclaré qu'il s'opposerait à toute mesure visant à expulser ce groupe particulier de migrants, le geste portant selon lui atteinte aux "valeurs fondamentales" des Etats-Unis.

Les conseillers du président républicain s'attendent en outre à la mise en place de restrictions pour les personnes arrivant sur le sol américain depuis certains pays, en attendant la mise en place d'un système de "contrôle extrême" ciblant les extrémistes islamistes.

Malgré les propos de Trump pendant la campagne sur une interdiction d'entrée pour les musulmans, le décret devrait conditionner ces restrictions à la nationalité des personnes plutôt qu'à leur religion.

Enfin, un des autres décrets examiné par les équipes de Trump proposait d'interrompre et d'examiner le travail sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre de tous les ministères.

20 jan 2017, Ayesha Rascoe et Julia Edwards Ainsley

Source : Reuters

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