mercredi 3 juillet 2024 12:40

picto infoCette revue de presse ne prétend pas à l'exhaustivité et ne reflète que des commentaires ou analyses parus dans la presse marocaine, internationale et autres publications, qui n'engagent en rien le CCME.

La donne migratoire doit être appréhendée selon une approche qui s'articule sur la responsabilité partagée

La donne migratoire doit être appréhendée selon "une approche qui s'articule sur la responsabilité partagée, la solidarité et le co-développement", a souligné M. Rachad Bouhlal, ambassadeur du Maroc en Allemagne.

S'exprimant lors d'une conférence, organisée les 18 et 19 mai à Weimar à l'Etat de Thuringe (Centre-Est de l'Allemagne), sous le thème "l'Europe de la responsabilité et le partenariat en matière de la politique de la migration des jeunes", le diplomate marocain a indiqué que cette appréhension s'articule également sur "l'implication concrète des pays d'origine, de transit et de destination".

"De même, il sera pertinent que les partenaires des deux rives de la Méditerranée puissent traiter, en toute transparence et responsabilité, toute politique, mesure ou action qui aurait des incidences sur la situation juridique, économique, sociale ou culturelle des populations immigrées en Europe", a souligné M. Bouhlal, indiquant que "c'est notamment le cas du Programme de Stockholm, troisième du genre à être lancé par l'Union européenne, après ceux de Tampere et de La Haye".

"Il serait en effet utile que, dans la mise en œuvre des dispositions de ce Programme, l'UE associe de manière étroite ses partenaires les plus concernés par le phénomène migratoire, comme le Maroc", a-t-il dit, ajoutant que toutes les parties doivent "poursuivre ensemble un seul et même objectif, à savoir celui de concevoir une politique migratoire qui saura, tout à la fois, soutenir la croissance économique, corriger les différentiels démographiques et qui saura surtout appréhender la migration et la mobilité humaine dans la normalité des choses".

Cette conférence, organisée à l'initiative du Centre européen de l'information dans la Chancellerie de l'Etat de Thuringen, s'inscrit dans le cadre de l'année européenne de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale (2010), qui constitue l'un des objectifs principaux de l'UE.

Les débats de cette conférence de deux jours ont porté sur plusieurs thèmes relatifs à la migration et le développement, dont la migration et l'intégration des jeunes en Europe et le partenariat euro-africain dans le domaine de la migration et les expériences des ONG, concernant l'intégration, l'enseignement et la formation des jeunes migrants.

La question migratoire qui est au centre de cette conférence, "contient des implications politiques, économiques et sociales de plus en plus sensibles", a-t-il affirmé, précisant que, sur le plan politique, "elle fait partie des débats liés à l'identité nationale de certains pays d'accueil et revêt un enjeu électoral grandissant partout en Europe".

D'un point de vue sécuritaire, "les mouvements migratoires ont apporté avec eux des défis inédits : la migration illégale, la traite des être humains, la constitution de réseaux criminels", a-t-il souligné.

L'ambassadeur a indiqué qu'"une volonté commune peut enrayer les flux migratoires illégaux. Dans les Iles Canaries par exemple, le nombre des arrivées enregistrées en 2009 est le plus bas depuis dix ans. Au total, 2.242 personnes ont rallié l'archipel lors des douze derniers mois contre plus de 9.000 en 2008, qui marquait déjà une nette décrue. En 2006, ils étaient près de 14000 qui avaient gagné les Canaries."

"Cette baisse drastique est la résultante directe et logique de l'approche concertée que mène l'Espagne avec les pays de transit (comme le Maroc) et ceux d'origine (les pays subsahariens)", a indiqué M. Bouhlal, ajoutant que cette approche englobe bien sûr la lutte contre l'immigration irrégulière, mais aussi l'encouragement de la migration circulaire et les actions de co-développement dans les pays d'origine.

"Il s'agit là de la mise en œuvre concrète et tangible des recommandations de la conférence euro-africaine sur la migration et le développement que le Maroc a abrité en juillet 2006", a-t-il dit.

"Il nous incombe d'éviter à ce que des communautés immigrées légalement établies en Europe constituent aujourd'hui la cible première de mesures économiques, deviennent victimes de procédés discriminatoires. Car, ce sont des femmes et des hommes qui ont contribué à l'essor économique de leurs pays d'accueil et sont dans leur droit absolu d'exiger de la dignité et du respect", a souligné le diplomate marocain.

Il a, par ailleurs, indiqué qu'"à l'heure actuelle, il est clair que les pays de la région méditerranéenne sont de plus en plus interdépendants et liés, et pour faire face aux problèmes auxquels cette région est confrontée, l'UPM représente incontestablement un cadre politique, économique et culturel supplémentaire".

En somme, a-t-il dit, l'UPM dispose de tous les atouts pour ériger le bassin méditerranéen comme un espace géopolitique apaisé et solidaire, un territoire économique viable et compétitif et un champ culturel modèle pour l'Alliance des civilisations.

Source : MAP

Google+ Google+