vendredi 22 novembre 2024 21:06

La Russie : 10% des salariés sont des immigrés

Les immigrés occuperaient une part bien plus importante de la population salariée russe que ne l’indique le rapport publié le 31 mars par l’ONU. Moscou se penche sur sa politique migratoire.

La Russie comptait 2,4 millions d’immigrés officiellement enregistrés en 2008, mais le chiffre réel serait probablement trois fois plus élevé, selon le rapport sur l’évolution de la situation démographique en Russie établi par l’Organisation des Nations Unies. « En prenant en compte les zones d’ombre du marché du travail, les étrangers travaillant actuellement en Russie représenteraient près de 10% de la masse salariale », indique le rapport. « Les immigrés illégaux occupent principalement des emplois mal payés que les Russes refusent ».

Les actifs exerçant un emploi sont près de 74,5 millions, soit 52% de la population russe, selon les données de février 2010 du Service national des statistiques. Le rapport félicite les autorités pour la simplification de la procédure d’enregistrement des immigrés et l’amélioration du contrôle aux frontières, mais il précise cependant que le pays ne dispose toujours pas d’une approche systémique.

« La Russie est toujours à la recherche d’une politique migratoire efficace pour résoudre son problème démographique », dit le rapport. « La pénurie de main-d’œuvre et les risques posés par la migration illégale sont sous-estimés ».

Une loi régissant le statut des travailleurs étrangers est entrée en vigueur en 2007. Elle exige que ceux-ci présentent leur passeport, leur carte de migration et s’acquittent d’une taxe pour obtenir une autre carte les autorisant à exercer une activité professionnelle. La loi permet aux migrants d’obtenir un permis de travail et de changer d’employeur librement, alors qu’auparavant, le travailleur étranger dépendait de son premier employeur pendant toute la durée de son permis de travail. Cette mesure libératoire est remise en cause : Vladimir Poutine a promis d’associer chaque migrant à un employeur particulier pour mieux contrôler les flux de travailleurs étrangers.

Les temps ont changé, explique Nikita Mkrtchyan, chercheur à l’École supérieure d’économie : si les premières étapes de la réforme ont permis à la Russie de tirer profit de l’immigration, la récession a forcé le gouvernement à repenser sa stratégie.

Source : Le Figaro

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