La troisième édition des Journées de la jeunesse marocaine (JJM) s’est achevée le 16 mai à Paris. Démarrées le 14 mai à la Maison du Maroc, la manifestation a connu un flux important de visiteurs.
Initié par l’Association des Marocains aux grandes écoles (AMGE-Caravane), l’événement est en effet entièrement dédié aux étudiants marocains en France. Il permet chaque année d’aborder différents thèmes allant de «la volonté du Maroc de devenir un modèle de référence sur le continent africain en termes d’avancées environnementales» à «la dynamique du paysage audiovisuel marocain». Lors des différents débats et conférences, les intervenants se sont tour à tour évertués à sensibiliser la jeunesse marocaine présente dans la salle en l’invitant à réfléchir aux conditions de son retour au Maroc et au meilleur moyen de contribuer au développement du Royaume. Parmi ces intervenants, Tarik Sijilmassi, président du directoire du Crédit agricole du Maroc et président de la Fédération nationale des associations de microcrédit au Maroc (FNAM) et Aïcha Ech Chenna, présidente de l’association Solidarité féminine et prix «Opus» 2009. La question du développement durable est également revenue à plusieurs reprises lors des débats menés par tout un panel d’acteurs dans ce secteur. Ces derniers se sont tous accordés à donner à l’année 2010 la couleur verte. Selon eux, le Maroc continue à surfer sur la vague du «green business». Ainsi, selon Saïd Mouline, directeur général du Centre de développement des énergies renouvelables, le Maroc reste «très sensible aux problèmes environnementaux». Ainsi, outre sa dépendance énergétique, la question de l’eau reste pour le Maroc un enjeu primordial à la fois pour l’économie (agriculture, tourisme, industrie, etc.), mais aussi pour une population de plus en plus croissante. «Cette question de changement de comportement environnemental n’est plus une question de mécénat mais plutôt une histoire de bon sens», indique Moundir Zniber, président de l’association Pour un Maroc Vert.
En effet, la récupération d’eau et d’énergie perdues dans les unités industrielles permet d’une part de réduire la facture énergétique en réduisant les coûts et d’autre part de véhiculer l’image d’un acteur propre dans toute la région. Pour Taha Balafrej, directeur du pôle «Environnement et développement durable du Groupe OCP», et représentant du projet «Clean Technology Center», «ce sont les grands groupes industriels qui se doivent de jouer le rôle de locomotive en ce sens». Pour sa part, Bruno Rebelle, ancien directeur de Greenpeace International, n’a pas manqué de souligner que le Maroc est un pays qui a toutes les capacités à changer sa stratégie énergétique en la rendant plus respectueuse de l’environnement. Tous les intervenants semblent d’accord sur le fait que le Maroc est prêt à relever ce défi, mais qu’un manque cruel de compétences et de moyens humains se fait d’ores et déjà ressentir aujourd’hui. Enfin, les tables rondes ont également touché à des questions liées aussi bien à l’audiovisuel qu’au développement rural, les droits de l’homme, l’amélioration des conditions des plus démunis, l’intégration des zones et des populations les plus marginalisées, ou encore les associations marocaines œuvrant activement pour apporter des solutions à ces problèmes.Pour autant, leur tâche n’a pas toujours été facile: les pouvoirs publics, après avoir longtemps réprimé puis concurrencé l’action des associations, s’appuient aujourd’hui sur celles-ci comme des partenaires locaux, bénéficiant de leur proximité avec la population et de leur expérience de terrain.
Enfin, les JJM ont également proposé un programme culturel mettant en avant plusieurs jeunes artistes marocains. Et tout au long de la manifestation, l’auditoire avait la possibilité de visionner des projections cinématographiques marocaines telles que «The man who sold the world» des frères Noury, et «De Casa au paradis» de Hind Medded, ainsi qu’un concert mettant en vedette Tarik Halil du groupe Numydia et Nabila Maân.
Mission
Constituée de plus de 5.000 membres, l’AMGE-Caravane est une association qui regroupe nombre d’élèves marocains issus de grandes écoles françaises d’ingénieurs, de commerce et universités. Elle a pour objectif de faciliter l’installation de l’étudiant marocain en France. Elle vise également à servir les étudiants marocains avant, pendant et après leur passage dans les grandes écoles ou universités. Elle participe aussi au rayonnement du Maroc en France.
L’AMGE compte actuellement un bureau principal à Paris et des antennes à Lyon, Toulouse, Lille et Rouen.
Source : Yawatani