Le nombre d'Espagnols demandant à aller travailler à l'étranger a fortement augmenté avec la crise économique et a été multiplié par deux entre avril 2008 et avril 2010, a affirmé mardi le groupe de travail intérimaire Adecco dans un communiqué.
"Le nombre de demandeurs d'emplois hors de notre pays a doublé au cours des deux dernières années, coïncidant (...) avec la récession (...), selon les données du département de mobilité internationale du groupe Adecco".
Le profil type du candidat à l'exil, selon Adecco: un homme jeune très qualifié, qui choisit une fois sur deux de rester sur le continent européen.
Le nombre d'Espagnols inscrits sur les listes électorales a l'étranger a augmenté de 118.145 entre avril 2008 et avril 2010. "Ce qui permettrait d'affirmer qu'ils se sont déplacés hors d'Espagne pour travailler ou accompagner un proche ayant traversé la frontière pour raisons professionnelles", selon le communiqué.
Le numéro un mondial du travail intérimaire explique ces migrations par "la situation du marché du travail espagnol (où les contrats précaires pullulent) et l'augmentation du chômage".
Par ailleurs, les Etats-Unis et la plus grande partie des pays de la zone euro offrent des possibilités "plus compétitives et attractives", selon Adecco.
L'Espagne, terre d'émigration a de multiples reprises de l'Histoire, est devenue une terre d'immigration depuis le milieu des années 1990, quand le pays a enregistré une forte croissance économique dopée par la construction.
Mais la bulle immobilière a éclaté et l'économie est rentrée en récession fin 2008. Le taux de chômage, qui avait atteint un plancher historique sous les 8% à l'été 2007 a connu une accélération vertigineuse et s'élève actuellement à plus de 20%, record de la zone euro.
Les immigrés arrivés en masse en Espagne depuis les années 1990 étaient eux plutôt des hommes non qualifiés travaillant dans le secteur de la construction ou les services touristiques.
L'Espagne comptait au 1er janvier 2010 près de 47 millions d'habitants, dont 5,7 millions d'étrangers, soit 12,2% du total contre 11,3% un an auparavant.
Source : Le Monde/AFP