vendredi 22 novembre 2024 21:00

France : L’union controversée de deux Marocains vers la rupture

En juillet 2009, deux Marocains s’étaient mariés à Loudéac (Côtes d'Armor) au nord-ouest de la France, sur fond de controverse. En effet, le maire qui soupçonnait un mariage blanc, s’était opposé à l’union alors que la justice l’avait validé. Célébrée par la suite l’adjointe au maire, le couple séparée depuis des mois, est aujourd’hui en instance de divorce.

Kamar Doubi, née Kamar El Hajji Safadi, est sortie abattue d’une audience de conciliation au tribunal de grande instance de Saint-Brieuc, mardi après-midi. « Je suis très mal, je souffre beaucoup, et j'ai peur », a déclaré Kamar Doubi, jointe au téléphone à l'AFP. « Le maire avait raison », a-t-elle au quotidien régional, Le Télégramme, à l’issue de la même audience, a laquelle son mari ne s’est pas rendu.

Le maire sans étiquette de Loudéac, Gérard Huet, avait refusé de marier Kamar et Adil, prétextant que le couple voulait bénéficier d’avantages sociaux. Seule Kamar travaillait dans une usine agroalimentaire alors qu’Adil était sans emploi avec un titre de séjour restrictif. Après leur mariage, il avait obtenu un nouveau titre de séjour en octobre 2009, et ceci a changé le comportement du mari, selon l’épouse qui a désormais demandé le divorce.

« Pour moi, il s'agissait bien d'un mariage d'amour. Ce n'était pas un mariage blanc, mais gris. Car, en Espagne, tout allait bien. En France, aussi, jusqu'à notre mariage et jusqu'à ce qu'il obtienne son titre de séjour, en octobre. Après, son attitude a radicalement changé », a-t-elle confié au Télégramme.

Des changements que Kamar, de nationalité hispano-marocaine, n’a jamais acceptés, pas plus que les « violences morales » de son mari. Elle a déposé deux plaintes pour injures et violences psychologiques. Elle dit aussi avoir été soutenue par le maire. D’ailleurs, ce dernier « espère être réhabilité aux yeux de l'opinion publique ».

Interrogé par l'AFP sur cette affaire, le procureur de la République de Saint-Brieuc, Gérard Zaug, a répondu que « le mariage n'était pas blanc ». « Il était valable, la preuve en est qu'il faut divorcer, et non l'annuler, pour en sortir. Des mariages où il y a des divorces au bout d'un an, il y en a », a-t-il insisté.

Les plaintes de la jeune femme ont été classées sans suite, mais elle continue les démarches pour obtenir le divorce. Pendant ce temps, Adil coulerait des heures paisibles chez un cousin au sud de la France, dans la région de Montpellier.

Source : Yabiladi

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