En dépit des déboires de la Bourse de Casablanca en 2009, les investisseurs étrangers et les MRE n’ont pas pour autant déserté la cote. Leur nombre a dépassé 9.500 au terme de l’année, en progression de 10%. Le poids de cette catégorie d’investisseurs dans la capitalisation boursière est chiffré à 145 milliards de DH (28,5%) en stagnation par rapport à 2008. Selon le gendarme de la Bourse, l’effet prix tient un rôle important dans ces niveaux de capitalisation. A prix constant par rapport à 2008, la part des investissements étrangers et des MRE dans la capitalisation boursière s’établirait à 157 milliards de DH soit un taux de détention de 29,6%. L’explication tient également à la contre-performance des actions Crédit du Maroc, IAM, Ciments du Maroc et Samir qui représentent près de 60% des participations détenues par les étrangers.
Globalement les investissements étrangers restent à des niveaux relativement bas sur la place casablancaise. On pourrait reprocher à celle-ci son manque d’attractivité et la rareté d’opportunités d’investissements pour l’ensemble des investisseurs. Excepté ce désavantage, les investissements étrangers à la Bourse relèvent de l’ordre stratégique, autrement dit, la détention de plus de 4% du capital ou d’un poste de titulaire au conseil d’administration. Au-delà, la participation des étrangers et des MRE dans le capital des sociétés cotées est en majorité inférieure à 5%. Et cela est vrai pour 2/3 des investisseurs étrangers.
A fin 2009, les orientations sectorielles des investisseurs n’ont pas connu de grands bouleversements, et ce, malgré les difficultés de certains secteurs à exister. Les principales baisses sont enregistrées dans le secteur ingénieries et biens et celui des banques. Le repli constaté dans les bancaires est principalement imputable à la cession de 10% de Attijariwafa bank détenus par Santusa Holding à la SNI.
L’année dernière, l’intérêt des investisseurs s’est principalement porté sur les secteurs des équipements électroniques et électriques, suivi de la branche ingénieries et biens d’équipements industriels. Les télécommunications ont enregistré un bond significatif pour se hisser en troisième position. En revanche, les mines, l’immobilier notamment n’ont pas vraiment la cote dans le portefeuille des étrangers.
S’agissant des investissements en titres OPCVM, ceux des étrangers ont enregistré une hausse de près de 18% pour s’établir à 1,3 milliard de DH. Cela reste, cependant, très marginal dans l’actif total des OPCVM qui s’est établi à plus de 193 milliards de DH fin 2009. En dehors des MRE qui constituent le gros du contingent des investisseurs étrangers (71%), la nationnalité des autres acteurs se limite aux Français (12,1%) et aux Américains (6,6%). Autant dire que la Bourse ne ratisse pas large. Le taux de détention des investisseurs du continent dans la capitalisation boursière n’atteint pas 1%.
La Bourse de Casablanca a signé des accords avec ses homologues de Tunis et du Caire pour la double cotation des valeurs. Le moment est peut être venu de les sortir du placard et de les activer.