La part de la capitalisation boursière détenue par les étrangers demeure presque inchangée, en comparaison avec l’année 2008. Elle évolue toujours aux alentours de 28,5%, représentant un montant global de 145 milliards DH. Le léger recul de 0,4% constaté en 2009 «n’est pas dû à un désengagement des investisseurs étrangers de la Place casablancaise», écrit le CDVM dans son nouveau rapport, rendu public cette semaine.
L’autorité du marché explique que «le poids des étrangers et MRE dans la capitalisation boursière, à prix constants, aurait atteint 29,6% à fin 2009, pour un montant de 157 milliards DH». Les analystes du CDVM expliquent que «l’effet prix contribue ainsi fortement à la baisse du taux de détention, surtout que 59% des portefeuilles détenus par les investisseurs se composent des titres CDM, Itissalat Al Maghrib, Ciments du Maroc et Samir qui ont connu un fléchissement nettement supérieur à celui de la bourse (-4,92%). Les cours de ces derniers ont reculé respectivement de 20,73%, 12,52%, 6,3% et 5,7%».
Durant les cinq dernières années, l’évolution de la part de l’investissement étranger dans la capitalisation boursière fait ressortir deux tendances, note le CDVM. Après une baisse accusée entre 2005 et 2007 (de 42% en 2005 à 27% en 2007), le taux de détention par les étrangers et les MRE entre dans une phase de stagnation, oscillant autour de 29%. Néanmoins, la baisse du taux de détention entre 2005 et 2007, fait-on remarquer, n’est pas due à une décroissance du montant investi par les étrangers et les MRE dans les actions cotées. Au contraire, ce taux a évolué positivement mais à un rythme inférieur comparé à l’évolution de la capitalisation boursière qui s’est distinguée par une hausse plus importante suite à la dynamique des introductions que la Bourse a enregistrée entre 2005 et 2007.
Le noyau stratégique reste stable
Selon le CDVM, le montant de l’investissement étranger en actions cotées reste dominé à hauteur de 91,3% par les participations stratégiques. En pourcentage de la capitalisation boursière, le poids des participations stratégiques est resté quasiment stable. La baisse du montant de l’investissement des étrangers et des MRE en valeur absolue a été accompagnée par une contre-performance de même ampleur que le marché. Le régulateur du marché rappelle, par ailleurs, que l’allégement de la participation de quelques investisseurs, comme Santusa Holding dans le capital de Attijariwafa bank, a été compensé par le renforcement opéré par d’autres investisseurs, notamment, la Banque Fédérative du Crédit Mutuel et le Crédit Agricole France qui ont haussé respectivement leurs participations de 15,04% à 19,9% dans le capital de la BMCE et de 52,6% à 76,7% dans le capital du Crédit du Maroc.
Le rapport du CDVM signale que la participation des investisseurs étrangers dans le capital des sociétés cotées reste stable. Elle est toujours dominée par le poids des investisseurs européens (26,17% de la capitalisation boursière) et plus particulièrement par les investisseurs français qui représentent à eux seuls 78,2% de l’investissement européen. Dans une moindre mesure, on trouve les pays du Moyen-Orient en seconde position (1,07%), devançant les pays africains (0,41%) et ceux de l’Amérique du Nord (0,61%). Ces derniers, bien que timidement, s’intéressent de plus en plus à la bourse casablancaise.
Prépondérance française
L’analyse de la structure de l’investissement étranger par nationalité et par type d’investisseurs montre une prépondérance des institutionnels français. En tête du peloton, ces derniers monopolisent 112 milliards DH, talonnés par les Espagnols qui détiennent 6 milliards DH. La part des personnes morales françaises non-résidentes dans l’investissement des personnes morales étrangères non-résidentes est passée de 75,4% en 2008 à 78,4% en 2009 et la part des personnes morales espagnoles non-résidentes a baissé de 3,3 points en tombant de 7,7% en 2008 à 4,4%. Cette baisse est due à l’allégement, faut-il le rappeler, de la participation de Santusa Holding dans le capital de Attijariwafa bank.
S’agissant du flottant détenu par les étrangers et les MRE, quoiqu’en légère hausse en 2009, demeure faible dans la mesure où il ne représente que 2,5% de la capitalisation boursière à fin décembre 2009 contre 2,3% en 2008 et 1,8% en 2007. Quant au nombre des investisseurs étrangers et MRE, il est passé de 8.645 personnes en 2008 à 9.524 en 2009, soit une augmentation de 10,2%. Les MRE viennent en tête avec 71% du nombre total, suivis par les investisseurs français avec 12,1%, précise le rapport
Enfin, l’investissement étranger en titres d’OPCVM s’élève à 1,38 milliard DH en 2009, en augmentation de 17,7% par rapport à l’année 2008. La prépondérance des MRE dans l’investissement en titres d’OPCVM s’est atténuée (de 49,1% en 2008 à 36,7% en 2009) au profit des personnes morales étrangères résidentes (de 4,8% en 2008 à 28% en 2009), ajoute le rapport.
Trois faits majeurs en 2009
Pendant l’année 2009, l’investissement étranger à la Bourse de Casablanca a été marqué principalement par la radiation de la valeur «La Marocaine Vie», filiale de la Société Générale, et par les changements significatifs dans la structure du capital des deux banques : Crédit du Maroc et Attijariwafa bank. En effet, en décembre 2009, le Crédit Agricole français a déclaré avoir acquis 2.002.456 actions Crédit du Maroc, portant sa participation dans le capital de cette dernière de 52,6% à 76,7%. De même, la société Santusa Holding a déclaré avoir cédé 19.299.596 actions Attijariwafa bank, ramenant sa participation dans le capital de cette dernière de 14,6% à 4,6%.
Source : Libération