mercredi 3 juillet 2024 12:24

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Les Marocains résidant à l’étranger d'Afrique plaident pour la création d'une caisse de protection sociale

Un collectif d'associations de marocains résidant à l'étranger, a plaidé, lors d'une rencontre à Dakar, pour la création d'une caisse pour la protection sociale des marocains du monde, plus particulièrement les migrants marocains en Afrique et dans les pays arabes où la couverture sociale et juridique fait cruellement défaut.

La proposition a été faite dans le cadre d'un colloque sur le thème "La protection sociale et juridique des Marocains d'Afrique et du monde Arabe", organisé, ce week-end à Dakar, par le Conseil national des marocains au Sénégal en partenariat avec la Fondation Hassan II des Marocains de l'Etranger, le Ministère chargé des marocains de l'Etranger et le Conseil de la Communauté des Marocains à l'Etranger.

L'idée d'un tel projet émane de la particularité de la situation des MRE en Afrique et dans les pays arabes qui, pour la majorité, s'activent dans des métiers relevant du secteur informel ou en tant qu'employés ne bénéficiant d'aucune couverture pour les prestations sociales fondamentales, comme la retraite et la couverture médicale.

Selon les participants à ce colloque, dont des experts du Bureau international du travail (BIT) et du Comité des Nations Unies pour la protections des travailleurs migrants, les formules de protection sociale à mettre en place au profit des migrants marocains en Afrique subsaharienne et dans les pays arabes ne sont pas exclusives et uniformes, compte tenu des spécificités des communautés ciblées et de leurs attentes.

Ce projet de caisse pour les marocains du monde doit être lancé dans le cadre d'une démarche participative de tous les acteurs marocains concernés, Etat et société civile, avec l'assistance de spécialistes internationaux, ont recommandé les participants à cette rencontre.

La réflexion concertée doit porter notamment sur les questions de la retraite, la couverture médicale des MRE et leurs familles, l'ex portabilité et transférabilité des droits sociaux et la double imposition des prestations, a-t-on précisé à ce sujet.

Si les scénarios d'organisation, de financement, de choix des branches de cette protection sociale sont du ressort des concertations participatives autour de ce projet, les participants au colloque de Dakar ont toutefois dégagé des pistes à explorer.

Ainsi, selon les recommandations du colloque, le financement de cette caisse pourrait être assuré de manière contributive par les bénéficiaires (cotisations), mais aussi par le soutien de la solidarité nationale à travers des subventions ou des taxes spécifiques.

Dans une déclaration à la MAP, Abdelhamid El-Jamri, Président du Comité des Nations Unies pour la protections des travailleurs migrants (ONU-CMW) a souligné que cette initiative s'inscrit dans l'esprit du débat international qui vise à faire évoluer la question de la migration de la dimension économique à la dimension droits.

Cette rencontre a pour objectif de lancer un chantier qui a pour ambition de généraliser la couverture sociale et juridique à l'ensemble des migrants marocains à l'étranger, particulièrement en Afrique et dans les pays arabes, a-t-il expliqué.

Pour ce faire, les recommandations de ce colloque plaident pour une démarche participative qui regroupe l'ensemble des intervenants concernés et particulièrement la CNSS qui a la charge de gérer les conventions de sécurité sociale conclues avec les différents pays d'accueil, a-t-il dit, précisant que les intervenants au colloque de Dakar comptent organiser une conférence au Maroc à ce sujet avec les parties institutionnelles concernée et la participation d'organismes internationaux disposés à aider à la mise sur pied de ce projet.

Le Maroc dispose des structures et institutions nécessaires à même d'assurer une bonne politique migratoire et mener à bien de telles initiatives à la condition d'une meilleure coordination entre ces structures et d'une démarche participative auprès des concernés, a-t-il assuré.

Le problème de la retraite et de la couverture sociale concerne même les MRE dans les pays industrialisés, puisque que dans plusieurs pays européens seule une partie des allocations est transférable (cotisations des bénéficiaires) au contraire de la part du financement du régime de la retraite par les impôts qui se trouve amputée en cas de retour définitif du retraité dans son pays d'origine, a-t-il souligné.

Une telle restriction qui impose à de nombreux migrants retraités de vivre une situation pénible entre le pays d'accueil et celui d'origine, implique la révision des conventions sociales passées avec plusieurs pays européens et dont certaines datent des années 60, a-t-il dit.

Mohamed Farsi, président du conseil national des marocains au Sénégal et membre du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), relève, pour sa part, que près de 95 pc des travailleurs marocains en Afrique et dans les pays arabes ne bénéficient pas de protection sociale.

Outre le projet de création de la caisse, un travail de sensibilisation s'impose auprès de ces migrants marocains confrontés aux risques d'une précarité totale au terme de leur carrière laborieuse, a-t-il conseillé.

Et d'expliquer, à cet égard, que le projet proposé lors de cette rencontre requiert un recensement de cette frange de la communauté marocaine à l'étranger afin de constituer une base de données fiable qui servira à la mise en place de prestations adaptées aux besoins spécifiques des bénéficiaires.

D'autre part, il a relevé que cette initiative pourrait même bénéficier de certains programmes et projets lancés par des organismes internationaux. Et de citer, à ce sujet, le projet "MGCE" initié par le BIT avec l'aide de pays européens dans l'objectif d'étendre les prestations de la couverture sociale au profit des migrants africains.

Au terme des travaux de ce colloque, qui a connu la participation de plusieurs parlementaires et représentants de syndicats marocains, les participants ont donné lecture à un message de fidélité et de loyalisme adressé à SM le Roi Mohammed VI.

Source : MAP

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