Des experts des deux rives du détroit débattent, lundi et mardi à Séville, dans le cadre d'un séminaire international, des dynamiques migratoires de la population marocaine dans le contexte de l'Union Européenne et de l'Espagne.
Organisé dans le cadre d'un cycle d'activités culturelles sur "Le Maroc en trois cultures", initié depuis fin mai par la Fondation des trois cultures de la méditerranée, le séminaire, animé par des professeurs universitaires, des présidents d'associations et des experts en immigration, se fixe comme objectif d'améliorer et d'actualiser la connaissance du phénomène migratoire de la population marocaine dans les contextes espagnol et européen et de cerner l'évolution de cette réalité sociale.
Le séminaire, qui examinera les dynamiques migratoires marocaines en Espagne ainsi que le phénomène des migrations internationales en méditerranée et dans l'UE, procédera également à une évaluation des politiques de migration dans le contexte Européen.
Le séminaire sera marqué, par ailleurs, par la présentation d'une étude sociologique sur le collectif immigré marocain établi en Andalousie.
L'étude publiée dans un ouvrage intitulé " Marocains d'Andalousie : dynamiques migratoires et conditions de vie " et qui entre dans le cadre d'un macro-projet de caractère international auquel ont participé un total de 32 chercheurs en provenance du Maroc, de la France et de l'Andalousie, relève le grand attachement que porte ce collectif au Maroc et les liens forts qu'il maintient avec la famille et la région d'origine.
Selon cette étude sociologique, basée sur 1.514 questionnaires rédigés en Darija (dialecte marocain) distribués à des ressortissants marocains établis dans 42 municipalités andalouses, l'écrasante majorité des personnes interrogées (97pc) affirme maintenir un contact permanent avec le Maroc et 82pc indique envoyer régulièrement de l'argent pour répondre aux nécessités des siens.
L'étude, développée entre 2007 et 2010 sous la direction de Mokhtar Mohatar Marzok, docteur en anthropologie sociale et qui forme partie d'un projet de recherche mené par la Fondation des trois cultures, le centre des études andalouses et le département de politiques migratoires auprès du ministère Andalou de l'emploi, a également révélé la cohésion sociale du collectif immigré marocain qui maintient de forts liens avec sa région d'origine et sa famille, ainsi que le rôle fondamental joué par la femme immigrée marocaine dans la gestion et la réalisation de l'équilibre budgétaire des foyers dans un contexte social différent.
Organisé en collaboration avec le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger, le cycle " Le Maroc en trois cultures " a été ouvert le 26 mai dernier à Séville.
Ce cycle d'activités culturelles ambitionne de "rapprocher le public de la réalité sociale, culturelle et intellectuelle du Maroc". Pour ce faire, les organisateurs ont retenu une riche programmation étalée jusqu'à octobre prochain, comportant notamment des séminaires, expositions, défilés de mode, concerts de musique et des concours gastronomiques.
Créée à Séville en 1998, la Fondation des Trois Cultures de la Méditerranée est un forum fondé sur les principes de paix, de tolérance et de dialogue, dont l'objectif principal est de promouvoir la rencontre entre les peuples et les cultures de la Méditerranée.
La Fondation, qui est une initiative du gouvernement du Maroc et du gouvernement autonome de l'Andalousie, est l'un des organismes les plus actifs de l'espace euro-méditerranéen.
Source : MAP