Plus de 90 experts de la formation professionnelle et de la recherche, issus de 16 pays du bassin méditerranéen, se sont réunis les 14 et 15 juin 2010 à Marseille. Leur mission ? Etudier comment améliorer les qualifications, connaître avec précision les compétences acquises par les diplômes afin de faciliter la mobilité des travailleurs.
« Notre objectif n’est pas de faire en sorte que tous les pays aient les mêmes diplômes mais il s’agit de savoir ce que représente un diplôme en termes de compétences acquises. Si le groupe Peugeot souhaite investir en Egypte pour construire une chaîne de montage, il va d’abord s’attacher à connaître les qualifications sur place. Actuellement, nous ne savons pas répondre de manière cohérente et cela représente un frein à la coopération», a expliqué Mourad Ezzine, directeur de l’Education à la Banque Mondiale qui organisait le séminaire en partenariat avec le Centre de Marseille pour l’Intégration en Méditerranée (CMI).
Durant deux jours, ce séminaire-atelier s’attache à définir des outils communs de qualification et d’évaluation qu’il faudra mettre en place dans la région MENA (Moyen Orient et Afrique du nord) en s’inspirant de l’exemple européen. Ce vaste chantier de plusieurs années a débuté fin 2009, avec une première rencontre dans la cité phocéenne, et devrait se poursuivre à raison de deux rencontres annuelles pour avancer sur l’harmonisation des systèmes de qualification et d’assurance qualité.
Des diplômes correspondant aux réalités du marché
« Il s’agit de voir comment harmoniser et coopérer pour développer le capital humain et faire en sorte que les qualifications soient reconnues en Méditerranée et contribuent à faciliter les flux de main d’œuvre et du capital. Il faut trouver les clés pour passer d’un système à l’autre», détaille Mourad Ezzine.
L’accroissement de la mobilité devrait contribuer ainsi à réduire le taux de chômage qui atteint 25% dans la région MENA contre 11% au niveau mondial avec une forte proportion de jeunes touchés. En Egypte, au Qatar, en Syrie, ils représentent 60% des chômeurs.
Pour le ministre égyptien de l’Education et de la Recherche, Hany Helal, « ce qui compte ce sont les compétences acquises pour aller travailler dans un autre pays. Nous avons noué des accords bilatéraux et multilatéraux permettant aux Egyptiens d’aller travailler en Grande-Bretagne ou en France à condition de passer un examen. Nous sommes en train de modifier le système éducatif pour répondre à la demande des industriels. L’Egypte est le quatrième pays au monde pour l’externalisation des télécommunications ».
Dès 2006, l’Egypte s’est dotée d’une agence indépendante chargée de la qualité mais avoue être en en retard s’agissant des qualifications. Présent lors de ce séminaire, Ibrahim Hugari, ministre de la Formation Professionnelle du Yémen, a indiqué : « Chaque année, 250.000 jeunes décrochent un diplôme mais nous sommes incapables de dire si cela correspond au marché des pays du Golfe. Nous devons déterminer des critères d’assurance qualité pour définir la valeur des diplômes et des qualifications ».
Source : eco nostrum