mercredi 3 juillet 2024 12:37

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Le cas Geert Wilders divise les chrétiens démocrates néerlandais

L'Appel chrétien démocrate (CDA), la formation du premier ministre néerlandais sortant, Jan Peter Balkenende, va réunir un congrès pour décider s'il participera, ou non, à un gouvernement de coalition, a indiqué le président intérimaire du parti, Henk Bleker, mercredi 16 juin. Le CDA, qui a subi une lourde défaite électorale le 9 juin (21 sièges de députés, - 20) est divisé sur le principe d'une nouvelle participation au pouvoir, et singulièrement avec le Parti de la liberté (PVV), la formation du député populiste de droite Geert Wilders.

La reine Beatrix, chef de l'Etat, a nommé il y a quelques jours un "informateur" chargé de mener les premières négociations : Uri Rosenthal, membre du Parti populaire pour la liberté et la démocrate (VVD, libéral), le vainqueur du scrutin législatif. Il est chargé d'examiner la possibilité d'une coalition entre le VVD et le PVV de M. Wilders. Une formule qui a les faveurs des électeurs libéraux, comme l'a confirmé un sondage récent.

Cette formule à deux ne dispose toutefois pas d'une majorité suffisante à la Chambre des députés : il lui manque 20 sièges, que pourraient lui apporter les chrétiens démocrates. Mais jusqu'ici, le CDA a refusé le principe de négociations directes.

Son nouveau leader, Maxime Verhagen, ministre des affaires étrangères sortant, devait rencontrer séparément M. Rosenthal, mercredi. Il estime que libéraux et populistes doivent sceller leur entente avant de s'adresser à une troisième formation. Mark Rutte, numéro un des libéraux, a esquivé, estimant qu'une coalition de droite reste "la plus évidente". Geert Wilders, en revanche, a critiqué l'attitude de M. Verhagen : "Il doit indiquer qu'il n'a pas envie du PVV, ou alors il doit négocier avec nous."

DES CADRES LOCAUX TRÈS RÉTICENTS

Le dirigeant populiste a renoncé à certaines de ses exigences et s'est montré particulièrement coopératif depuis quelques jours. Il a déclaré qu'un gouvernement de droite serait "tout à fait fantastique" pour les Pays-Bas. En fait, il n'ignore pas que, faute d'une alliance avec les libéraux et les chrétiens démocrates, il n'a aucune chance de participer au pouvoir. Or, les critiques enflent au sein du CDA, de nombreux cadres locaux estimant impossible de gouverner avec M. Wilders étant donné, notamment, ses positions sur l'islam, l'immigration et le droit d'asile. M. Wilders veut fermer les frontières des Pays-Bas à toute immigration et réclame l'interdiction du Coran, qu'il qualifie de "fasciste".

La mission confiée à l'informateur de la reine semble intégrer la possibilité d'un échec des négociations avec le PVV. M. Rosenthal a, en effet, été invité à examiner "en premier lieu" l'hypothèse d'une coalition de droite. Ce qui maintient la possibilité d'une alliance entre les libéraux et des travaillistes, le deuxième parti du pays. Mais là, ce sont les divergences entre les programmes socio-économiques des uns et des autres qui pose problème.

Seule certitude : les négociations pour la formation d'un gouvernement s'annoncent très longues à La Haye.

Source : Le Monde

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