Elles sont vingt-huit femmes aux parcours très différents, mais toutes battantes et bourrées d'énergie. ...
Elles sont françaises, belges, italiennes, et une fois installées dans leur pays d'adoption, se sont heurtées à la barrière de la langue, qui les a éloignées du monde du travail.
C'est pour favoriser l'intégration sociale et professionnelle de ces femmes issues de l'immigration que le projet Leila est né. Leila, comme Liaisons européennes pour l'intégration et l'autonomisation. Une initiative lilloise portée par la Fédération des centres d'insertion (FCI), avec une dimension européenne. « Dans les villes jumelles de Lille que sont Turin et Liège, les femmes issues de l'immigration connaissent les mêmesdifficultés, explique Virginie Tchoffo, conseillère municipale déléguée aux droits des femmes. Nous nous sommes associées dans ce projet : construire une solidarité européenne. » Depuis près de trois ans, une cinquantaine de femmes de Moulins, de Lille-Sud, du Faubourg de Béthune et des Bois-Blancs se sont engagées dans un contrat aidé d'un an, où elles alternent des temps de formation et une immersion dans le monde du travail. Depuis lundi, les vingt-huit femmes intégrées au projet Leila ont partagé leurs expériences respectives, sur l'invitation de la FCI, dans le cadre du projet « Histoires de vies, histoires de femmes ». Dans un français impeccable, Ludmila, 48 ans, d'origine ukrainienne et installée à Liège depuis dix ans, raconte : « C'était le trou noir dans ma vie . Grâce à Leila, j'ai appris le français, mais j'ai surtout découvert à qui m'adresser pour travailler. Lundi, je débute un emploi de secrétaire dans une association. Un contrat d'un an et demi. Ça ne m'est jamais arrivé ! Pour moi, c'est comme une nouvelle naissance . » Bintu, elle, a quitté la Sierra Leone pour s'installer à Lille il y a cinq ans « sans parler du tout le français ». Aujourd'hui, elle travaille comme femme de ménage, et les témoignages des autres femmes lui donnent « encore plus de force pour la suite », dit-elle. Ce dispositif, financé par des fonds européens, est un succès puisqu'à l'issue de leur contrat d'un an, « 60 à 70 % de ces femmes s'orientent vers une formation qualifiante ou un CDD », souligne Virginie Tchoffo.
Source : La Voix du Nord