Après avoir ouvert ses portes à la rentrée 2009, le campus privé de Mundiapolis a été inauguré officiellement ce lundi 21 juin. Ce projet mise sur l'excellence et l'ouverture à l'international – qui intéresse déjà des compétences MRE. Mais il se situe également dans une vision d'innovation de l'enseignement supérieur au Maroc, avec un chantier de taille : casser la séparation entre enseignement supérieur public et privé.
C'est une enseigne universitaire de taille et aux facettes multiples qui a été présentée lundi 21 juin, lors d'une conférence de presse précédant l'inauguration officielle de ce nouveau campus privé de Mundiapolis.
Le campus lui-même tente de réunir les meilleures conditions matérielles possibles. Pour cela, la direction a fait le choix de se situer loin des troubles du centre ville de Casablanca, près de l'aéroport Mohamed V. Mais le campus – construit avec une poche d'investissements de 90 millions de dirhams sur un terrain mis à disposition par l'Office Nationale des Aéroports (ONDA) – vaut le détour. Il offre toutes les installations dont un étudiant peut avoir besoin – amphithéâtre, bibliothèque, cafétéria, superette – et plus encore. Un tiers de la surface est affecté aux équipements sportifs et ludiques.
Côté formation, trois facultés (pôles gestion, génie et arts et métiers), accueillent depuis la rentrée 2009-2010 les étudiants et offrent 10 diplômes universitaires de technologie (DUT), 14 licences professionnelles, 16 masters et 6 masters spécialisés. 16 partenariats internationaux avec des universités en France, au Canada et en Angleterre rendent déjà possible des parcours à l'international, une école doctorale accueille un troisième cycle avec 6 domaines doctoraux, et pour les professionnels, des formations du soir sont offertes en fonction de leurs besoin.
Une formation à l'écoute des marchés et des besoins du Maroc
Savoir répondre aux besoins, c'est une capacité que le président fondateur de Mundiapolis, M.Abderahmane Lahlou, a affirmé être une des caractéristiques de cet établissement privé. Lors de la conférence de presse, il a ainsi expliqué que Mundiapolis était une université à l'écoute du marché, aux « grandes oreilles », qui pouvait adapter rapidement ses formations s'il y a besoin. Une flexibilité qui, selon M. Lahlou, devra également permettre de répondre aux besoins spécifiques du Maroc tels que définis dans les plans gouvernementaux (Azur, Emergence...).
Mundiapolis est flexible également sur un autre aspect : le dossier épineux de la séparation du public et du privé qui caractérise le paysage de l'enseignement supérieur au Maroc. Selon M. Lahlou, l'université privée tente de casser cette séparation en étant parmi les premières à déposer un dossier d'accréditation auprès du ministère de l'Education nationale, une fois que cette procédure, en discussion depuis presque 10 ans, sera opérationnelle. La dénomination « université privée » devrait ainsi être accordée à Mundiapolis, et les diplômes reconnus par les universités publiques.
Un campus pour les « classes moyennes 'plus' »
Ceci pourrait concerner quelques uns des 1000 étudiants qui bénéficient déjà des formations sur le campus. Le nombre d'étudiants inscrits devrait augmenter rapidement pour atteindre 1500, et, à terme même jusqu'à 7000 étudiants. Cependant, la formation à Mundiapolis n'est pas donnée à tout le monde. Les frais de scolarité se situent entre 26 000 et 31 000 dirhams par semestre. Un système de crédits pour étudiants se met progressivement en place et un système de bourses permet d'avoir un financement entre 20 et 100% des frais. Mais le président de Mundiapolis était néanmoins clair à ce sujet : les formations s'adressent aux « classes moyennes, classes moyennes plus... ».
Géographiquement, Mundiapolis souhaite internationaliser ses effectifs. Actuellement, environ 80% des étudiants inscrits viennent de Casablanca, 10-15% sont Marocains d'autres régions du Maroc, et 8 % viennent d'Afrique subsaharienne. L'objectif pour 2015 est d'atteindre 20% d'étudiants internationaux pour 2015, et en venir à égaliser le nombre d'étudiants Casaouis et des étudiants s'installant dans la métropole pour les études.
Un appel d'air des compétences Marocains résidant à l’étranger
Si cet établissement n'est à priori pas conçu pour attirer des étudiants Marocains résidant à l’étranger, M. Lahlou espère tout de même qu'à travers des filières intégrées telle que la nouvelle filière Mundiapolis – Sciences Po Bordeaux, certains étudiants d'origine marocaine pourraient se retrouver sur le campus privé à Casablanca. Mais c'est surtout du côté des professeurs et enseignants potentiels que Mundiapolis peut intéresser les Marocains résidant à l’étranger. Selon M. Lahlou, il existerait un véritable appel d'air de la part d'universitaires Marocains résidant à l’étranger qui souhaiteraient revenir au Maroc. Mais l'offre adéquate manque, les conditions de travail et les salaires correspondent pas aux attentes de chercheurs MRE. Des établissements tels que Mundiapolis, mais aussi l'Université internationale de Rabat qui prévoit d'ouvrir ses portes à la rentrée 2010-2011, peuvent pallier à ce manque. La preuve : aujourd’hui, parmi 10 directeurs de section à Mundiapolis, 4 sont des MRE revenus au Maroc.
Source : Yabiladi