Le Président du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), M. Driss El Yazami a souligné, vendredi à Rabat, la nécessité d'approfondir le débat national sur les finalités de l'offre linguistique au profit des enfants des Marocains résidant à l'étranger (MRE).
S'exprimant à la clôture de la conférence internationale intitulée "Langues en immigration : mutations et nouveaux enjeux", M. El Yazami a préconisé d'établir un agenda national de la recherche sur les questions migratoires, dont celle de l'enseignement de la langue arabe, qui doit être complémentaire des agendas mis en place par les pays d'accueil.
M. El Yazami a mis en exergue l'ampleur de l'échec scolaire parmi les enfants des MRE, soulignant qu'une véritable mobilisation contre ce phénomène constitue une bataille stratégique à laquelle devront s'associer les associations des parents d'élèves et les acteurs associatifs.
Pour sa part, le ministre chargé de la communauté marocaine à l'étranger, M. Mohamed Ameur a indiqué que le Maroc dispose d'une stratégie claire en matière d'enseignement de la langue arabe et de transmission de la culture marocaine aux enfants des MRE.
Il a, dans ce cadre, rappelé les principaux axes du programme d'urgence relatif à l'enseignement de la langue arabe et la culture marocaine aux enfants des MRE (2009-2013) visant notamment une révision de la gestion publique de ce dossier.
Pour M. Ameur, il est nécessaire de mettre en Œuvre les dispositions de ce programme dont certaines ont déjà été appliquées, appelant à organiser une rencontre dans les pays d'accueil afin de faire connaître le contenu, les mécanismes et les objectifs dudit programme.
De son côté, la Secrétaire d'Etat chargée de l'enseignement scolaire, Mme Latifa Labida s'est félicitée de l'organisation de cette conférence, qui a ouvert un débat sur les mutations profondes que connaît la situation des MRE ainsi que sur le développement du système pédagogique tant au Maroc que dans les pays concernés par l'enseignement de la langue arabe et de la culture marocaine aux enfants des MRE.
Dans une allocution lue en son nom, Mme Labida a estimé que les conclusions de cette rencontre constitueront une plate-forme riche offrant davantage de données et d'indicateurs qui contribueront à promouvoir l'enseignement de la langue arabe et de la culture marocaine dans les pays d'accueil.
Elle a exprimé la disposition de son département à mettre à profit les différentes expériences présentées lors de cette conférence afin de promouvoir l'enseignement de la langue arabe et de le mettre au service de l'élève, de sa réussite scolaire et de son intégration sociale.
Pour sa part, le Président délégué de la Fondation Hassan II pour les Marocains résidant à l'étranger, M. Omar Azziman a souligné l'importance qu'accorde le Maroc à la question de l'enseignement de la langue arabe et la culture marocaine aux enfants des MRE en vue de renforcer leur liens avec la mère-patrie.
Il est temps, a-t-il dit, d'élaborer une étude d'évaluation de ces résultats et de l'impact des programmes mis en Œuvre dans ce domaine, à travers la mobilisation des compétences, le contact direct avec les bénéficiaires, et ce conformément à la méthodologie adoptée en matière de réalisation de recherches et d'études.
Cette rencontre de deux jours a été l'occasion de dresser un état des lieux actualisé dans le domaine des langues de l'immigration, de proposer des perspectives pour une stratégie d'action à venir cohérente et durable et une politique concertée et de partenariat entre tous les acteurs intervenant dans ce domaine.
Des chercheurs, des responsables publics nationaux et européens et de nombreux acteurs de la société civile du Maroc et de neuf pays de résidence ont pris part à cette conférence qui a constitué un espace de réflexion sur plusieurs problématiques qui sont au coeur des préoccupations de l'émigration marocaine, à savoir la transmission des langues maternelles aux nouvelles générations issues de cette émigration, les relations complexes entre langues et identité, les rapports entre apprentissage des langues et éducation religieuse, la diversification de l'offre en ce domaine avec, notamment, l'émergence de nombreux nouveaux acteurs privés.
Source : MAP