Triple champion du monde de l'art martial du jiu-jitsu brésilien, le Belgo-marocain Hakim Gouram défendra, fin juillet prochain à Rio de Janeiro (Brésil), pour la quatrième fois de suite, son titre dans cette discipline propre au pays de la Samba.
Plus encore, cet artificier de talent a introduit dans ce sport de nouvelles techniques reconnues et appliquées dans les compétitions internationales.
Indétrônable face aux meilleurs du monde et notamment les Brésiliens, inventeurs de ce sport qui mélange judo et lutte gréco-romaine, ce jeune marocain de 33 ans compte engranger le titre mondial des deux principales catégories: le super-lourd et l'absolut.
Surnommé au Brésil "El Marokino", Gouram compte également à son actif plusieurs titres belges et européens dans cette discipline mais également en lutte libre (grappling), combat libre (free fight), full contact et boxe thaïlandaise.
Dans un parfait arabe marocain, Hakim Gouram confie à la MAP peu avant de s'envoler vers le Brésil, qu'il s'est orienté vers cet art martial après avoir pratiqué plusieurs sports collectifs et individuels, faisant savoir qu'il s'entraîne en solitaire de 4 à 6 heures par jour.
Pour se préparer aux championnats du monde, poursuit ce champion au grand gabarit (1,94 m pour 110 kg), il faut se rende à Rio de Janeiro bien avant les compétitions pour s'entraîner dans des clubs brésiliens.
"A la veille de chaque championnat du monde, je me rends au Brésil pour m'entraîner. N'ayant toujours pas de sponsors, je prends en charge mon voyage et mon séjour", a-t-il dit.
Sa passion pour ce sport et sa persévérance dans les entraînements en vue de se surpasser lui ont permis de contribuer au développement du "Brasilian Jiu Jitsu" qui a un siècle d'existence.
Gouram a introduit sept nouvelles techniques dont trois sont mondialement reconnues et appliquées dans le championnat du monde. "Quatre autres nouvelles techniques sont pratiquées mais devront être homologuées par les instances internationales", s'est-il enorgueilli.
Côté performances, Gouram compte plusieurs combats dans les différentes disciplines pratiquées et qu'il a en majorité remportés dont certains par KO et d'autres gagnés au premier round.
Revenant aux origines de cet art martial, Hakim Gouram a expliqué que ce jeune sport en permanente évolution est une lutte au sol se pratiquant traditionnellement avec un kimono. Chaque technique de finalisation, a-t-il poursuivi, se termine soit par un étranglement soit par une clef articulaire (nuque, épaule, coude, poignet, hanche, genou, cheville).
Selon lui, contrairement à la majorité des arts martiaux, qui privilégient le combat debout, pieds et poings, le jiu jitsu brésilien se focalise sur le combat au sol, domaine extrêmement technique.
Natif de Bruxelles, cet originaire de la ville de Casablanca a manifesté, dès son jeune âge, son attachement à son pays d'origine où il a passé cinq ans pour garder des liens solides et étroits avec la culture et l'identité marocaines.
"A l'âge de sept ans je suis rentré au Maroc où j'ai suivi des études primaires et me suis imprégné de notre culture et nos traditions que je porte depuis dans mon coeur", a-t-il fièrement ajouté.
Pour lui, le vrai champion du monde ne doit rater aucune grande compétition pour arborer le drapeau de son pays.
Il a dans ce sens affiché sa volonté de contribuer à l'essor du sport au Maroc en y introduisant cette discipline, se disant "toujours disposé" à former des champions marocains à l'instar de ce qu'il fait en Belgique.
"Je suis toujours disposé à apporter ma pierre à l'édifice et contribuer à l'essor du sport au Maroc qui connaît, ces dernières années, un développement sur tous les plans", a affirmé ce maître de jiu jitsu.
Il s'est dit également prêt à participer à la mise en place au Maroc de structures dédiées aux différentes disciplines d'arts martiaux et de sports de combat, assurant que le Royaume dispose d'un énorme potentiel à même de défier les plus grandes nations.
"Mon souhait est de représenter officiellement le Maroc et lever haut le drapeau rouge et vert".
Source : MAP