samedi 23 novembre 2024 01:58

Le Parlement catalan rejette dans la confusion une motion sur la burqa

Le Parlement régional catalan a rejeté jeudi dans la confusion une motion en faveur de l'interdiction totale du port du voile islamique intégral dans toute cette région du nord-est de l'Espagne, après l'avoir adoptée dans un premier temps.

La motion, présentée par les conservateurs catalans soutenus par les nationalistes de centre-droit, a d'abord été adoptée lors d'un vote contesté par ses adversaires en raison d'"une erreur technique" et parce que tous leurs collègues n'étaient pas prêts au moment du vote.

Après une suspension de séance, le président du Parlement régional a ordonné la tenue d'un second vote, boycotté cette fois en signe de protestation par les partisans de la motion qui a été dès lors rejetée par les députés de gauche.

Cette motion pressait le gouvernement régional d'interdire totalement le voile intégral (burqa ou niqab) dans la région, non seulement dans les édifices publics comme l'ont déjà fait neuf villes catalanes mais aussi dans la rue.

"Ce n'est pas une motion de droite ni de gauche mais une question de valeurs", a plaidé le député du Parti populaire catalan (PPC) Rafael Lopez.

"Après avoir lutté pendant des décennies pour la dignité des femmes (...), pourquoi ne pouvons-nous pas dire de façon claire et nette que nous sommes contre les prisons ambulantes qui dégradent et rendent invisibles des femmes dans notre pays?", avait-il lancé avant le vote.

Tout en se disant également opposés au port de la burqa, les députés de gauche ont dénoncé une proposition électoraliste de la droite, à l'approche des élections régionales de cet automne en Catalogne.

Après la Belgique et la France, le débat sur l'interdiction du voile intégral s'intensifie en Espagne où vit une communauté de 1,2 million de musulmans.

Le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero envisage de restreindre dans les lieux publics le port du voile intégral, ultra minoritaire dans la pratique. Mais il semble divisé.

"Légiférer pour quatre ou cinq cas me semble un peu exagéré", a estimé jeudi le ministre des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos.

Source : La Croix/AFP

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