mercredi 3 juillet 2024 12:40

picto infoCette revue de presse ne prétend pas à l'exhaustivité et ne reflète que des commentaires ou analyses parus dans la presse marocaine, internationale et autres publications, qui n'engagent en rien le CCME.

Réduire les frais des transferts des migrants

A l'occasion du lancement de la nouvelle version du site Envoi d'Argent, l'AFD organise, en partenariat avec le
ministère français de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire (MIIINDS), et le ministère de l'Economie, de l'Industrie et de l'Emploi (MEIE), une conférence-débat, le  8 juillet prochain, sur le thème les transferts des migrants vers leurs pays d'origine. L'objet de cette manifestation est de rassembler les partenaires du projet ainsi que les utilisateurs du site, afin d'effectuer un premier bilan de cette nouvelle version, et de réfléchir aux enjeux et évolutions potentiels de cet espace. Il est utile de rappeler, dans ce sens,  que suite à une décision du Comité interministériel français  pour la coopération internationale et le développement (CICID) du 18 juin 2006, l'Agence française de développement (AFD) a mis en place, en novembre 2007, l'Observatoire des coûts d'envoi d'argent à l'étranger, via un site Internet "envoidargent.org" ou "envoidargent.fr", dont le principal objectif est " d'encourager la transparence des coûts et une meilleure connaissance des modalités de transfert. " Cet outil permet aux personnes qui envoient régulièrement une somme d'argent à l'étranger, de comparer le coût de cet envoi d'argent mais également d'estimer les délais des services offerts par les établissements de transfert, selon le type d'opération et de connaître les produits proposés. A partir de 2008, dans la perspective d'optimiser le site et de répondre à la fois aux enjeux liés aux transferts de fonds et à la demande des migrants, est proposée une reconfiguration qui intègre, en complément du comparateur, une plateforme éditoriale d'information et d'échange donnant aux internautes une information complète sur l'offre des établissements de transfert (banques, opérateurs de transfert, autres établissements habilités) en faveur des diasporas mais aussi sur l'action de l'Etat, des OSIM (Organisations de
solidarité Issue des migrations), des ONG, des collectivités territoriales, des fondations, etc. L'idée est de privilégier une démarche partenariale et de proposer à chacun de détenir un espace propre et de devenir ainsi partenaire de l'Observatoire. Il faut savoir, dans ce sens, que les transferts d'argent des migrants vers leurs pays d'origine représentent des flux financiers d'importance pour les pays en développement, atteignant souvent des pourcentages conséquents du produit intérieur brut. Selon les dernières estimations de la Banque mondiale (juillet 2009), les transferts des migrants vers les pays en développement ont représenté 316 milliards de dollars en 2009. Consacrés essentiellement aux dépenses d'éducation, de santé, de consommation courante, ils jouent un rôle essentiel dans la réduction de la pauvreté et  représentent un enjeu majeur du financement du développement aux côtés de l'aide publique au développement mondiale (119,6 milliards de dollars en 2008). Les envois d'argent formels effectués par les migrants depuis la France ont été estimés par la Banque de France - sur la base des données de la balance des paiements - à environ 3,4 milliards d'euros en 2008. Ces estimations ne prennent en compte à ce stade ni les envois effectués via des opérateurs privés, ni les envois effectués de manière informelle. On estime ainsi que les transferts effectués à partir de la France s'élèveraient à environ 8 milliards d'euros vers l'Afrique. Il s'agit souvent de petites sommes transférées de façon régulière (200 à 300 euros en moyenne) .  Avec la crise de 2008, ces flux ont cependant nettement diminué puisque, selon les prévisions de la Banque mondiale, 2009 a été marqué par une baisse de 7,3% des transferts. Néanmoins, les frais d'envoi sont calculés en fonction de la somme qu'on  envoie, plus la somme est élevée, plus ils sont chers. Ces dernières années, Western Union, qui est depuis 1993 l'acteur majeur de ce marché, a du considérablement réduire ses frais d'envoi, afin de lutter contre la concurrence qui s'est accrue peu à peu. Sa clientèle principale est constituée des immigrés qui procèdent à des transferts de fonds vers leurs pays d'origine. Western Union couvre 195 pays et territoires et 200 000 points de vente. Près de 75% des frais envoyés en France, sont en direction des pays du Maghreb et de l'Afrique subsaharienne. Selon la banque de France, les envois de fonds des travailleurs immigrés vers leur pays d'origine s'élèvent à des milliards d'euros. A l'échelle internationale, 80,8 milliards de dollars, seraient envoyés par les immigrés dans leur pays d'origine, selon la Banque mondiale. Les immigrés sont prêts à tout pour envoyer des fonds financiers.  Il faut dire aussi que la crise économique actuelle a un véritable impact sur les transferts d'argent qui subissent un net ralentissement. En effet, La plupart des secteurs dans lesquels les immigrés sont les plus présents, sont aussi les plus touchés par la crise. La construction où les intérims, constituent les principaux secteurs qui permettent aux immigrés, à leur arrivée en France, de s'insérer dans la vie active, explique Pascal Breuil, qui dirige le service des études démographiques à l'INSEE. Une enquête révèle qu'en France,  les étrangers sont les plus touchés par le chômage. En 2009, il est de 8,7% pour les citoyens français et de 13,9% pour les étrangers.
De même pour l'Allemagne, le chômage est de 7% pour les Allemands et de 13% pour les étrangers qui y vivent. Ce constat est encore plus vrai en Espagne, avec 16% de chômage pour les Espagnols et 26% pour les étrangers.    Au Sénégal, 10% des richesses nationales proviennent de la diaspora sénégalaise dispersée à travers le monde. C'est presque autant au Maroc avec 9%.
Source : Le Maghreb

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