samedi 23 novembre 2024 01:59

Les attaques contre les minorités religieuses se développent dans le monde

Les persécutions contre les minorités religieuses sont en augmentation, selon un rapport publié le 1er juillet par Minority Rights Group International (MRG). Cette ONG britannique, active dans plus de 60 pays, s’inquiète de trois tendances : la montée du nationalisme religieux, la marginalisation économique des minorités religieuses, et l’abus de législation antiterroriste

« Quelles sont les minorités religieuses et les régions du globe concernées ?

Toutes les religions sont concernées, aussi bien les trois grandes monothéistes (christianisme, judaïsme et islam) que des courants plus modestes, comme le mandéisme, une religion qui se réfère à Jean-Baptiste, ou encore le bahaïsme, né au XIXe siècle d’un mouvement dissident du chiisme.

Dans son rapport, le MRG révèle deux phénomènes nouveaux : la montée de l’islamophobie en Europe de l’Ouest et en Amérique du Nord, et les exactions contre les minorités religieuses dans les conflits armés, particulièrement dans les pays d’Asie et du Moyen-Orient subissant la “guerre contre le terrorisme” développée par l’administration américaine après les attentats du 11 septembre 2001.

Comment se traduisent les persécutions ?

Dans ces pays en guerre, les minorités religieuses servent d’exutoire à l’une ou l’autre des parties. Au Pakistan, les Talibans se vengent ainsi sur les chrétiens des attaques militaires de l’armée ou des États-Unis, en brûlant des églises ou en les forçant à se convertir. En Irak aussi, les minorités religieuses subissent de nombreuses violences.

En 2009, le MRG a recensé entre 15 et 64 % de réfugiés irakiens, selon le pays d’accueil, issus de minorités religieuses ou ethniques. La majorité d’entre eux a indiqué ne pas vouloir retourner en Irak, alors que certaines communautés y étaient présentes depuis plus de deux millénaires.

En Occident, les discriminations relèvent davantage d’un climat de méfiance généralisée, surtout vis-à-vis des musulmans depuis le 11 septembre 2001. En Suisse, en novembre dernier, un référendum a approuvé l’interdiction de construire de nouveaux minarets. Aux États-Unis, à la suite de l’attentat manqué à Noël 2009 par un musulman nigérien sur un vol Amsterdam-Detroit, les autorités contrôlent tout spécialement les citoyens de 14 pays, dont 13 pays musulmans, dans les aéroports.
D’après une étude de l’ONG Open Society Justice Initiative (OSJI), citée dans le rapport, les personnes d’origine africaine et maghrébine oncourent un risque dix à quinze fois plus important que la moyenne de se faire arrêter dans le métro parisien. L’OSJI évoque enfin les descentes effectuées par les pôles régionaux de lutte contre l’islam radical, dans les lieux publics où des islamistes radicaux sont suspectés de se retrouver.

En 2005, pas moins de 47 mosquées et salles de prières, 473 commerces et 85 cafés et call-centers avaient été passés au crible. “Alors que ces raids n’ont donné que des résultats limités dans la résistance au terrorisme, ils ont eu un effet désastreux sur les vies quotidiennes des musulmans français” note l’OSJI.

Source : La Croix

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