Amnesty International a demandé lundi aux députés qui vont examiner mardi le texte sur l'interdiction du port du voile intégral de "rejeter ce projet de loi".
Dans un communiqué, John Dalhuisen, expert d'Amnesty International sur les discriminations en Europe, estime qu'"une interdiction complète de la dissimulation du visage violerait les droits à la liberté d'expression et de religion de ces femmes qui portent la burqa ou le niqab en public en tant qu'expression de leur identité ou de leurs convictions".
"Le Conseil d'Etat, la plus haute juridiction administrative française, a déjà exprimé de sérieuses réserves quant à la compatibilité d'une telle interdiction générale avec la jurisprudence actuelle du Conseil constitutionnel et avec les obligations du pays en matière de droit international des droits humains", ajoute AI.
"Ne pas tenir compte de l'avis du Conseil d'Etat sur cette question serait trahir une indifférence au droit des droits humains en général et aux droits des femmes musulmanes qui choisissent de porter le voile intégral, en particulier", ajoute M. Dalhuisen.
L'examen par l'Assemblée de ce projet de loi doit commencer mardi, et durer deux ou trois jours, avant le scrutin solennel le 13 juillet.
Le texte sera ensuite débattu au Sénat en septembre. Gouvernement et UMP misent sur un vote conforme qui entraînera l'adoption définitive du texte.
Source : La Croix/AFP