Les positions de chaque formation politique se sont affinées mardi soir sur la question de la burqa, alors que l'examen du projet de loi sur l'interdiction du port du voile intégral a débuté à l'Assemblée nationale.
Après la séance des questions au gouvernement très mouvementée de mardi après-midi, conséquence de l'affaire Woerth, les députés de l'opposition sont revenus dans l'hémicycle du Palais Bourbon pour une séance de nuit consacrée à la burqa. Les bancs et les tribunes de l'Assemblée nationale étaient d'ailleurs inhabituellement garnis pour l'occasion. Et dans cette ambiance tendue a débuté l'examen du projet de loi sur l'interdiction du port du voile intégral.
Mardi, le président du groupe socialiste, Jean-Marc Ayrault, avait précisé qu'il ne ferait "pas obstacle" à l'adoption, du projet de loi, mais que ses députés ne participeront pas au vote du texte si celui-ci "ne bouge pas" au cours des débats. La position ne fait toutefois pas l'unanimité au sein du PS. Deux députés socialistes, Manuel Valls et Jean-Michel Boucheron, comptent voter pour. Aurélie Filippetti pourrait les imiter. A l'inverse, Jean-Jacques Urvoas rejettera par son vote le projet de loi. Sans entrer dans le débat de fond, l'élu du Finistère regrette la position de son "groupe" dans Les Echos, mercredi: "Comment le PS peut-il ne pas prendre part au vote? On est pour ou contre une loi! "
Les élus communistes, qui qualifient ce texte "d'opération politicienne", exprimeront leur position avant de quitter l'hémicycle et ne participeront pas au scrutin. Seul André Gérin du PCF, qui avait présidé la commission d'enquête sur le voile intégral, votera le projet de loi. Les Verts sont, eux, bien présents, mais, selon Noël Mamère, ils devraient voter contre. La quasi-totalité des dix députés radicaux de gauche émettront en revanche un vote positif.
L'examen du texte se prolongera jusqu'à vendredi, se clôturant par un vote solennel le 13 juillet avant d'être envoyé au Sénat.
Source : JDD