Encore une fois le syndicat anglais Unite sonne le tocsin et prend la défense des droits de quelque 1.200 travailleurs marocains résidants dans le Rocher.
Unite, critique la manière avec laquelle le gouvernement de Gibraltar applique ses lois «arbitraires et capricieuses» sur l’immigration et la résidence.
Le 10 août est la Journée nationale de l’immigré. Loin des fastes de cette date et des laïus de circonstances, plus d’un millier de Marocains résidents à Gibraltar souffrent la discrimination et l’arbitraire. Depuis des années, c’est devenu le lot quotidien de ces MRE. Ce n’est malheureusement pas le constat du département de Mohamed Ameur ou d’une quelconque ONG marocaine, mais c’est encore une fois le syndicat anglais Unite qui sonne le tocsin et prend, comme à son habitude, la défense des droits de quelque 1.200 travailleurs marocains résidents dans le Rocher. Dans des déclarations à la presse, Kévin Coyne, le responsable de Unite, critique la manière avec laquelle le gouvernement de Gibraltar applique ses lois d’immigration et de résidence, qu’il a qualifiées d’ailleurs au passage d’«arbitraires et capricieuses».
«1.200 Marocains souffrent de la discrimination des autorités du Rocher, lesquelles ne leur permettent même pas de voter lors des élections locales ou d’accéder à des maisons publiques», souligne Unite dans un communiqué de presse. Dans ce contexte, le syndicat anglais annonce par ailleurs dans les prochains jours le lancement d’une forte campagne de mobilisation en faveur des travailleurs marocains de Gibraltar afin qu’ils bénéficient de la justice et des droits humains les plus élementaires.
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que le syndicat Unite défend les travailleurs marocains contre Peter Caruana, le ministre principal du Rocher. La langue de bois mise en sourdine, en janvier de cette année, Unite monte au créneau et dénonce la politique de Caruana à l’égard des Marocains de Gibraltar qui équivaut à celle menée par les Etats-Unis avec les Afro-américains. Unite avait dans un communiqué salué le travail de la communauté marocaine qui vivait en paix sur le Rocher depuis plus de 40 ans. Une époque durant laquelle, «les Marocains ont joué un rôle très important dans l’économie de Gibraltar et le maintien de la base militaire». Il faut rappeler qu’après la décision, 1966, du dictateur Franco de fermer les frontières avec le Rocher, l’économie locale pour ne pas tomber dans l’asphyxie souhaitée par Franco, s’était tournée vers la main d’oeuvre marocaine. A partir de cette date, commence alors l’immigration des Marocains vers le Rocher.
Après le communiqué de Unite, Mohamed Ameur, le ministre chargé des MRE, nous avait déclaré que «notre communauté à Gibraltar compte un peu plus de 1.000 résidents. C’est une communauté qui connaît une situation spéciale. Pour cela, ses préoccupations doivent être traitées d’une manière spéciale. Notre consulat général d’Algésiras s’occupe de manière régulière de toutes les prestations administratives de cette communauté. Donc à ce problème, cela ne pose aucun problème». Le ministre dans ses réponses par mail, avait même annoncé la tenue d’ un rendez-vous avec les représentants de cette communauté en janvier dernier. Depuis ses déclarations de bonnes intentions, il semble que la situation des MRE de Gibraltar n’a guère évolué. Mais en l’absence du gouvernement marocain, Unite prend la défense des Marocains de Gibraltar. En juin de l’année dernière, le syndicat anglais a présenté une plainte à Caruana dans laquelle il dénonce les mesures discriminatoires qui frappent les Marocains au même titre que les membres des communautés non-européennes lorsqu’ils sollicitent des permis de résidences ou encore demandent aux services de l’administration des certificats d’hébergement, le sésame sans lequel leurs proches ne peuvent leur rendre visite. Lors de sa déclaration devant les deux Chambres du Parlement, Abbas El Fassi ne s’est pas attardé sur la situation des MRE, se contentant d’évoquer l’Opération Marhaba et les colonies de vacances pour les enfants des MRE. Deux points qui ne s’inscrivent pas dans la listes des préoccupations des travailleurs marocains de Gibralatr.
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que le syndicat Unite défend les travailleurs marocains contre Peter Caruana, le ministre principal du Rocher.
Source : Le Soir échos