Créateur de Med’it Wear, une marque de sportwear, Rachid Guenaoui, s’est frayé un chemin, dans un milieu monopolisé par des firmes internationales. Ce trentenaire, qui se décrit comme un autodidacte, nous livre dans cet entretien son parcours et ses projets.
Vous avez rejoint la France à l’adolescence. Pouvez-vous nous résumer votre parcours ?
Je suis issu d’une famille modeste originaire de la ville de Mechraa Bel Ksiri, dans la région du Gharb. J’avais 15 ans lorsque j'ai rejoint la France et le Lot-et-Garonne où mon père travaillait en tant qu’ouvrier agricole. Je vis actuellement dans la région Bordelaise mais je garde un très bon souvenir de ma cité. Il y a ce mélange, cette diversité de cultures et on apprend beaucoup de choses.
Vous êtes le créateur de Med'it Wear. Comment est née l'idée de créer une marque de vêtements de sport?
Med'it wear a été créée en 2004. L’idée est née de ma rencontre avec des sportifs de haut niveau. J'ai aussi noté que les plus grandes marques s’inspirent de la banlieue, car ce sont les jeunes de banlieue qui font la mode. Alors, je me suis dis pourquoi pas moi ?
Avec Med’it Wear, je mets en avant ma passion mais tiens surtout à exposer mes origines.
A quels défis fait face la nouvelle génération maghrébine en France? Et quels conseils leur donneriez-vous?
Le combat pour la survie. Pour un jeune issu de l’émigration, il faut se battre deux fois plus qu’un Français de souche pour réussir. Mais tout est possible si on s’en donne les moyens. C’est pour cela que j’exhorte les jeunes à ne pas oublier l'école.
Pour un jeune issu de l'immigration, la création d'une entreprise en France n'est pas chose facile, racontez-nous votre expérience.
On m’a traité de fou quand j’ai commencé. Fou de m’attaquer à un milieu monopolisé par les multinationales. Mais je voulais me prouver certaines choses et prouver, même si ça peut faire cliché aujourd’hui, qu’on pouvait sortir de la banlieue avec du travail et de l'abnégation.
Est-ce que votre entreprise commence à être rentable?
Elle commence à peine à faire du bénéfice. Nous n’allons pas parler de chiffre d’affaire, car c’est un peu tôt pour notre jeune entreprise. Notre objectif, c’est de faire connaitre le produit ici en France et bien sûr au Maroc.
Vous allez organiser en septembre prochain un défilé de mode dans votre ancienne cité, Fumel (France). Quels sont vos projets pour le Maroc?
A court terme, j’aimerais pouvoir distribuer notre ligne de vêtements. J’ai d’ailleurs rencontré à ce propos, le fondateur d’une grande marque marocaine de prêt-à-porter, dont je trouve les coupes de très haute qualité. J’ai aussi quelques rendez vous cet été avec plusieurs distributeurs au Maroc. Nous pouvons aussi compter sur le soutien de plusieurs personnalités du milieu sportif et administratif.
Source : aufait