Le secrétaire général de la Cimade a exprimé son "inquiétude" aujourd'hui après les déclarations sur l'immigration et la nationalité de Nicolas Sarkozy qui a notamment annoncé une évaluation des "droits et prestations" auxquels ont accès les sans-papiers.
Jérôme Martinez ne voit cependant "pas comment" les "maigres droits qui existent encore" pour les étrangers en situation irrégulière pourraient être remis en cause.
"On utilise aujourd'hui à nouveau la question de l'immigration et la question des gens du voyage pour attiser un chiffon rouge devant l'opinion face à un président qui est en perte de vitesse dans les sondages", a-t-il estimé dans un entretien par téléphone à l'Associated Press. "C'est toujours inquiétant, d'autant plus" qu'"il reprend quand même beaucoup de thématiques qui sont celles du Front national".
Le secrétaire général de l'association accompagnant chaque année plusieurs dizaines de milliers de migrants a par ailleurs observé qu'il était "toujours surprenant" d'entendre le chef de l'Etat "expliquer que les politiques migratoires ont échoué" alors qu'il est "en charge de ces questions" depuis plusieurs années dans le cadre de ses fonctions successives de ministre de l'Intérieur et de président de la République.
Les droits et prestations auxquels ont aujourd'hui accès les sans-papiers représentent "peu de chose", a-t-il noté. Et "laisser planer" l'idée "qu'il y aurait une charge pour la société des étrangers en situation irrégulière, c'est totalement faux".
Au ministère de l'Immigration, on précisait vendredi que les droits et prestations auxquels ont accès les étrangers en situation irrégulière sont "l'éducation des enfants, l'hébergement et l'Aide médicale d'Etat".
Tous "sont exclus de toutes les prestations familiales" et n'ont "aucun droit au travail" et aux prestations en cas de chômage, a souligné Jérôme Martinez. Les seuls droits afférents aux sans-papiers sont les "droits prévus par la Constitution" tels "le droit à la scolarisation des enfants de parents" en situation irrégulière ou des droits comme le "droit au mariage", a-t-il dit.
"En dehors de ça, la seule prestation sur laquelle il y a un engagement de l'Etat par rapport à des personnes en situation irrégulière, c'est l'Aide médicale d'Etat (AME), qui existe depuis 10 ans. Il s'agit du "strict minimum de la protection maladie", a-t-il expliqué, faisant état d'une volonté exprimée à plusieurs reprises de "réformer" cette aide et de la "restreindre".
Cependant, "je dirais qu'aucun gouvernement et sérieusement aucune structure de santé ne peut envisager de supprimer un minimum de protection maladie pour des gens en situation irrégulière parce que les conséquences en termes de santé publique seraient immenses", ajoute le secrétaire général de la Cimade.
Source : Le Figaro