Avec le mois le de Ramadan, qui cette année coïncide avec le mois d’août, les habitudes des estivants marocains résidant à l’étranger ont été chamboulées. Certains ont déjà pris d’assaut, depuis début juillet les villes côtières marocaines évitant des vacances ‘’difficiles’’, selon eux, en plein mois de Ramadan.
D’autres, nombreux, ont préféré le mois d’aout pour pouvoir profiter de l’ambiance festive qu’offre ce mois sacré dans leurs pays. Quant aux professionnels du tourisme, ils ne comptent certainement pas fermer boutique sous prétexte que le mois sacré est un mois mort : « Il est évident que durant le mois de Ramadan, le taux de fréquentation des unités hôtelières et le chiffre d’affaires des Tour Opérateurs vont baisser. Mais c’est une donne avec laquelle on peut composer en offrant à une clientèle marocaine un produit adapté aux besoins de ce mois », nous confie, Ahmed Brecheq, chef d’agence ‘’Voyages-Sud’’ à Asnières Gennevilliers dans la région parisienne.
Dans ce quartier à forte fréquentation maghrébine, les agences de voyage, une dizaine, évoquent un intérêt certain pour des séjours en plein mois de jeûne. ‘’Tout dernièrement, nous assistons à un certain engouement pour des vacances en plein Ramadan et plusieurs agences envisagent des autocars supplémentaires pour répondre au nombre croissant des réservations’’, précise de son côté Driss Annoqri, propriétaire de l’agence ‘’Maroc- tourisme’’.
Chez cet agent comptable de formation, l’accent n’est pas seulement mis sur la nécessité de satisfaire les clients MRE à travers des offres incitatives, mais l’expérience porte aussi sur des offres vers des pays maghrébins comme l’Algérie et la Tunisie.
Côté clients, l’envie de vivre le ramadan au Maroc est très forte chez nos MRE, à l’image de Salim (22 ans) qui compte consacrer trois semaines au Maroc en plein mois de ramadan, après son expérience réussie l’année dernière :’’ J’ai passé une semaine au Maroc en 2009, et j’ai trouvé que c’était beaucoup plus facile de faire le jeûne là-bas. C’est vraiment une autre ambiance. La rupture du jeûne avec l’ensemble des membres de la famille était plus conviviale et plus chaleureuse. A mon retour, j’ai constaté que c’était plus difficile à faire’’, nous confie-t-il.
De l’autre bout de la rue, Ihssane (32 ans, mère d’une fillette de trois ans) a aussi opté de partir en août:‘’J’ai hâte de revivre cette ambiance fébrile dégageant mille et un parfums propres aux quartiers de Casablanca », nous dit cette casablancaise, dont le look s’aligne parfaitement sur les traditions ramadanesques (djellaba , foulard et babouches..).
Elle garde vivantes les images de cette ambiance de vendeurs des gâteaux au miel comme la Chebbakia ou la M’kharka. Des étalages où se mêlent, dit-elle, Rziaza, Fekkas, Mhajeb, Ghraiba, Corne de Gazelle et autres sucreries délicieuses, exposées avec délicatesse sur des plateaux d’argent.
A ses côtés, Mourad (26 ans, réparateur d’ordinateurs), ne compte pas passer plus d’une semaine sous l’argument de la forte chaleur qui sévit le mois d’aout au Maroc. Avis que ne partage nullement son frère Hamid (38 ans, mécanicien de formation) : « Que dire des musulmans qui jeûnent dans des contrées sous un soleil de plomb ? »
« Le ramadan est justement un mois d’épreuves afin d’apprendre à apprécier ce que Dieu nous offre et vivre ne serait-ce qu’un petit mois, la condition des moins chanceux que nous’’, analyse-t-il.
Pour ce père de famille soucieux d’authenticité, le Ramadan est un mode de vie et de pensée. Il faut à son sens ne pas nuire aux autres, s’efforcer de les comprendre, et de les accepter. Il cherche à transmettre ces valeurs à ses enfants. ‘’Je donne seulement l’exemple, comme l’on fait mes parents’’.
Brahim Sallak (35 ans), commerçant, habitué chaque année à faire le ramadan au Maroc, conçoit, quant à lui, ce mois sacré au Maroc dans un cadre festif et culturel à travers les programmations de différentes associations culturelles qui offrent chaque soir dans les grandes artères de Casablanca un riche éventail de spectacles et de concerts
Source : Atals info