La Bundesbank a pris lundi ses distances avec un de ses membres, Thilo Sarrazin, dont les propos sur les musulmans et les Juifs ont défrayé la chronique.
Ses déclarations ont terni, a dit le directoire de la Bundesbank, la réputation de la banque centrale allemande. Thilo Sarrazin s'est attiré les foudres de la chancelière Angela Merkel et de plusieurs de ses ministres pour avoir estimé dans la presse que les musulmans s'intégraient moins bien que les autres populations en Europe et pour avoir évoqué le "gène particulier des Juifs".
Il s'est défendu lundi lors d'une conférence de presse, réfutant avoir usé de théories raciales dans ses arguments. Il a aussi affirmé que les statistiques confirmaient que les immigrés musulmans pesaient sur la société allemande.
La Bundesbank a souligné, elle, à l'issue d'une réunion extraordinaire de son conseil des gouverneurs, que les opinions de Thilo Sarrazin ne reflétaient pas celles de l'institution.
"Le conseil de la Bundesbank estime que les commentaires du Dr Sarrazin ont terni l'image de la Bundesbank", dit un communiqué, ajoutant que les discriminations n'ont pas leur place dans cette institution.
La direction de la banque centrale parlera à Thilo Sarrazin et pourrait donner suite au moment opportun, ajoute le texte.
Angela Merkel s'était dit certaine, dimanche, qu'il y aurait "des discussions" à la Bundesbank au sujet de ces propos "absolument inacceptables".
Thilo Sarrazin, qui s'est exprimé dans les colonnes du Welt am Sonntag à la veille de la parution de son nouveau livre, dans lequel il dénonce la politique d'immigration du gouvernement et met en garde contre la "déculturation" de l'Allemagne, n'en est pas à ses premières déclarations contestées.
Il est déjà visé par une enquête du parquet pour incitation à la haine raciale pour avoir déclaré lors d'une réunion d'affaires en juin que l'intelligence moyenne en Allemagne diminuait en raison du faible niveau d'éducation des immigrés turcs, proche-orientaux ou africains.
Source : Les Echos/Reuters