Une formation d’extrême droite prône un renforcement de la lutte contre l’immigration pourrait faire son entrée au Parlement suédois à la faveur des élections législatives du 19 septembre. Les Démocrates suédois (DS) peuvent espérer atteindre le seuil de 4 % des voix, minimum requis pour avoir une représentation nationale, après leur poussée inattendue lors du précédent scrutin en 2006. Cette formation, que ses adversaires accusent de racisme, avait alors réuni 2,93 % des suffrages.
Le Premier ministre Fredrik Reinfeldt, à la tête d’une coalition de centre droit, estime que les Démocrates suédois sont un "parti d’extrême droite xénophobe et populiste" et exclut toute idée d’une alliance.
Selon un sondage paru vendredi, le gouvernement devrait conserver de justesse la main à l’assemblée qui compte 349 députés, même en cas d’arrivée d’élus de l’extrême droite.
En attendant le scrutin, les dirigeants du parti affinent leurs discours et leurs arguments. Ils comptent réussir au niveau national la percée enregistrée dans la petite ville de Landskrona, dans le sud du pays. Cette localité de 40 000 habitants dont l’activité reposait jadis sur des chantiers navals aujourd’hui fermés, est un terreau fertile alors que le chômage connaît un taux élevé.
Le parti a en outre su réformer son image, se débarrassant de l’étiquette de mouvement réunissant des skinheads en blouson et bottes montantes, pour attirer une nouvelle génération d’adhérents à l’apparence beaucoup plus classique. Figure locale des Démocrates suédois, Svenny Hakansson, 77 ans, a des allures de grand-père aux manières avenantes. Son discours se situe dans la droite ligne des partis d’extrême droite. "Nous voulons réduire l’immigration. Nous voulons la ramener aux niveaux existants au Danemark ou en Finlande, soit environ 20 %", explique Hakansson. Détaillant ce qu’il qualifie de "politique d’immigration responsable", cet ancien capitaine de port précise : "Nous souhaitons multiplier les expulsions d’immigrants auteurs de crimes."
L’islam est la cible privilégiée des critiques des Démocrates suédois, qui la considèrent comme une religion incompatible avec les valeurs suédoises. "Nous disposons de la liberté de culte en Suède et nous l’aurons encore à l’avenir. Mais je suis opposé à l’adaptation de la société à la minorité musulmane", déclare Jimmie Akesson, leader du parti. "Critiquer la politique d’immigration n’est pas être raciste. Il n’est pas raciste de demander que la loi s’applique à tous de la même manière, il ne doit pas y avoir de droits particuliers pour certains groupes ethniques. Ce n’est pas du racisme, c’est du bon sens", conclut-il. Source : Lalibre.be/Reuters