samedi 23 novembre 2024 05:27

Montréal : Une jeunesse en voie de changer de visage

Le portrait multiculturel de Montréal-Nord s’est diversifié dans la dernière décennie, en raison notamment d’une importante immigration en provenance de l’Afrique du Nord.

Ces immigrants récents ont trouvé place auprès des communautés plus anciennes de l’arrondissement, tels les Italiens et les Haïtiens. Au total, les immigrants originaires de pays arabes sont d’ailleurs en voie de dépasser les Italiens, dont la dernière vague migratoire date des années 1950 et 1960.

Tandis que les Algériens se concentrent davantage à Saint-Léonard, ce sont les Marocains qui sont en tête à Montréal-Nord : dans les cinq premières années de la décennie seulement, plus de 1150 Marocains s’y sont établis, selon le portait sociodémographique publié par la Ville de Montréal. Au dernier recensement, leur communauté dépassait les 1800 membres.

Les communautés maghrébines comprennent énormément d’enfants : près de 29 % des Marocains n’avaient pas 14 ans en 2006, et dans la communauté algérienne, ce taux grimpe à un tiers ! Il est évident que tous ces enfants sont en voie de changer le visage de la jeunesse nord-montréalaise. Déjà, près d’un enfant sur 15 à Montréal-Nord est d’origine maghrébine.

Théoriquement, l’insertion de ces nouveaux arrivants devrait être plus facile que pour d’autres. La grande majorité parle déjà français et ils sont nettement plus scolarisés que l’ensemble de la population : plus du tiers des Marocains détiennent un diplôme universitaire et seuls 12 % n’ont pas terminé leurs études secondaires.

Pourtant, ils accusent un taux de chômage de près de 20 % et un revenu moyen nettement en deçà de celui de l’ensemble de la population québécoise (25 500 $).

Les communautés plus anciennes

Toutefois, ce sont encore les Haïtiens qui immigrent le plus dans l’arrondissement. Entre 2001 et 2006, ils sont plus de 1600 à s’y être installés, constituant à eux seuls 25 % des arrivées totales. D’ailleurs, Montréal-Nord a attiré davantage d’Haïtiens que le quartier Saint-Michel, où se concentre pourtant la plus grosse communauté haïtienne du Québec. Ces nouveaux arrivants sont venus grossir les rangs de la communauté haïtienne nord-montréalaise, qui compte plus de 11 620 personnes, soit un tout petit peu moins que celle de Saint-Michel. D’après nos estimations, près d’un jeune sur cinq est d’origine haïtienne à Montréal-Nord ! L’immigration haïtienne a véritablement commencé dans les années 1960 et 1970. Ils sont alors des milliers à fuir le régime répressif de François Duvalier d’abord, puis de son fils Jean-Claude ensuite. Depuis, le flux migratoire est plutôt constant. Entre 1200 et 2000 Haïtiens arrivent chaque année au Québec. Ce chiffre devrait sensiblement augmenter dans les prochaines années, en raison des mesures de regroupement familial prises par Québec à la suite du tremblement de terre de janvier dernier. Les Haïtiens ne forment pas la plus ancienne communauté d’immigrants à Montréal-Nord. Des Italiens, principalement venus de la Molise, s’y sont installés dès le début du 20e siècle. Puis, après la Seconde guerre mondiale, une deuxième vague, plus importante encore, arrive au Québec. Aujourd’hui, Montréal-Nord compte quelque 5000 Italiens, qui sont à l’origine d’une vaste communauté de plus de 12 000 membres –enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants compris. C’est la première communauté ethnoculturelle de l’arrondissement –bien qu’elle soit en voie d’être dépassée par la communauté haïtienne. D’après nos estimations, plus de 1560 jeunes Nord-Montréalais se disent d’origine italienne –soit près de 15 % de ceux-ci. Montréal-Nord abrite ensuite un grand nombre de communautés plus réduites, tels les Libanais, les Salvadoriens et les Vietnamiens. Au total, près du tiers de la population de l’arrondissement est né à l’extérieur du Canada.

Source : Le Guide Montréal-Nord

 

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