Un accord sur une coalition gouvernementale minoritaire entre libéraux et chrétiens-démocrates néerlandais, soutenue par le parti anti-islam de Geert Wilders, a été conclu hier, a annoncé le chef de file des libéraux Mark Rutte. "Nous avons apporté la dernière touche aux accords", a déclaré le chef du parti libéral (VVD) Mark Rutte, probable prochain premier ministre, devant des journalistes à La Haye.
Mark Rutte, le chef de file du parti chrétien-démocrate (CDA) Maxime Verhagen, et Geert Wilders, dirigeant du Parti pour la liberté (PVV), sont parvenus à un accord sur un programme de gouvernement et sur le soutien du PVV à la future coalition gouvernementale. Le VVD et le CDA ne totalisent que 52 des 150 députés de la chambre basse mais obtiennent une majorité de voix avec le soutien du PVV. "C'est un beau jour pour les Pays-Bas", s'est félicité Geert Wilders. "La gauche n'est pas au pouvoir, il va enfin se passer quelque chose aux Pays-Bas".
Le contenu de l'accord pas dévoilé
Les accords, dont le contenu n'a pas été dévoilé, seront soumis aujourd'hui aux groupes parlementaires des trois partis. Le parti chrétien-démocrate (CDA), divisé sur une collaboration avec le PVV de Wilders, se réunira samedi lors d'un congrès au cours duquel sera organisé un vote consultatif.
Les élections législatives anticipées du 9 juin avaient vu la courte victoire du VVD (31 sièges de députés sur 150) devant les travaillistes du PvdA (30 sièges) et le PVV, les chrétiens-démocrates arrivant en quatrième position (21 sièges). Le PVV de Wilders, qui qualifie l'islam de fasciste et a fait campagne pour l'interdiction du Coran et du voile intégral, avait enregistré la plus forte progression, obtenant 24 sièges de députés contre 9 auparavant.
Une première série de négociations entre les chefs de file des libéraux, des chrétiens-démocrates et du PVV, entamées le 9 août, avait été interrompue le 3 septembre, à la suite du retrait de Geert Wilders. Elles avaient repris le 13 septembre. Wilders avait affirmé avoir perdu confiance dans les chrétiens-démocrates après que plusieurs députés du CDA eurent publiquement exprimé leurs inquiétudes sur une éventuelle collaboration avec son parti. L'un d'eux, le ministre de la Santé démissionnaire Ab Klink, avait quitté son poste à la chambre basse, amenant Wilders à revoir sa position.
Source : Le Figaro/AFP