Le chef de file du parti d'extrême droite PVV Geert Wilders a annoncé jeudi que la burqa allait être interdite aux Pays-Bas, lors de la présentation de l'accord de gouvernement conclu entre libéraux et chrétiens-démocrates et soutenu par son parti.
"Il y aura aussi une interdiction de la burqa", a déclaré M. Wilders, lors d'une conférence de presse à La Haye au cours de laquelle ont été présentées les principales mesures que souhaite prendre la future coalition gouvernementale.
"Un vent nouveau va souffler sur les Pays-Bas", a assuré M. Wilders, aux côtés du chef de file du parti libéral (VVD) Mark Rutte, probable prochain Premier ministre, et de Maxime Verhagen, chef de file des chrétiens-démocrates (CDA).
"Nous voulons que l'islamisation soit stoppée", a souligné M. Wilders, dont le parti était arrivé troisième, lors des élections législatives anticipées du 9 juin.
Le durcissement de la législation sur l'immigration et le séjour des étrangers permettra, selon M. Wilders, de réduire de moitié le nombre d'immigrants en provenance d'Europe non occidentale.
En France, un projet de loi prohibant le port du voile intégral dans l'espace public avait été définitivement adopté le 14 septembre.
Les groupes parlementaires du parti libéral et du PVV avaient accepté à l'unanimité mercredi le texte de l'accord, conclu mardi soir.
Les députés du CDA, parti divisé sur la collaboration avec le parti de M. Wilders, doivent encore se prononcer à l'issue d'un congrès du parti samedi à Arnhem (ouest) avant que la reine ne donne à Mark Rutte le feu vert pour former un gouvernement.
L'accord de gouvernement prévoit notamment une réduction de 18 milliards des dépenses publiques d'ici 2015.
"Des réformes importantes vont être menées aux Pays-Bas", a déclaré Mark Rutte. "Mon ambition est de veiller à ce que les Pays-Bas sortent plus fort de la crise", a-t-il affirmé.
Intitulé "Liberté et responsabilité", le programme prévoit notamment une réduction d'un milliard d'euros du montant de la contribution des Pays-Bas à l'Union européenne, une baisse d'un milliard d'euros du budget de l'aide au développement (4,9 milliard d'euros en 2010) et une diminution de 1,2 milliard d'euros du budget de la santé.
Il prévoit aussi de réduire de 150 à 100 le nombre de députés et de 75 à 50 le nombre de sénateurs.
"C'est un très bel accord", s'est félicité le chef de file du CDA Maxime Verhagen : "je suis convaincu que tous les chrétiens-démocrates s'y retrouveront".
Le texte prévoit également un relèvement de l'âge de la retraite de 65 ans à 66 ans d'ici 2020. Les libéraux voulaient initialement un relèvement de l'âge de la retraite à 67 ans. M. Wilders y était opposé.
Les trois chefs de partis étaient parvenus mardi à un accord, ouvrant la voie à un gouvernement minoritaire formé des libéraux, arrivés en tête lors des élections législatives, et des chrétiens-démocrates, soutenu au parlement par les députés du PVV de M. Wilders.
Le VVD et le CDA ne totalisent que 52 des 150 députés de la chambre basse mais obtiennent une majorité de voix avec le soutien du PVV.
Le PVV de M. Wilders qualifie l'islam de fasciste et a fait campagne pour l'interdiction du Coran et du voile intégral. Il avait enregistré la plus forte progression lors des élections, obtenant 24 sièges de députés contre 9 auparavant.
Source : AFP