Les personnes appartenant à une minorité dans les pays européens sont plus susceptibles de faire l'objet d'un contrôle de police, selon un rapport publié lundi de l'Agence européenne des droits fondamentaux (FRA), dont le siège est à Vienne.
"Les résultats montrent que dans plusieurs Etats membres de l'UE, une personne qui appartient à une minorité est plus susceptible d'être arrêtée par la police qu'une personne appartenant à la majorité de la population", a déclaré le directeur de la FRA Morten Kjaerum dans un communiqué.
"Le profilage discriminatoire a un effet social négatif, puisqu'il peut détruire la confiance des minorités dans la police et dans un traitement équitable", a-t-il poursuivi.
La FRA a également publié lundi un autre rapport, un guide pour lutter contre le profilage discriminatoire.
"Quand une décision d'arrêter un individu est motivée uniquement ou principalement par la race, l'ethnicité ou la religion de cet individu, cela constitue du profilage discriminatoire ethnique", précise la FRA.
La FRA a interrogé 23.500 personnes appartenant à une minorité ethnique ou issues de l'immigration, et à titre de comparaison a interrogé la population dans dix pays de l'UE.
En Grèce, 56% des Roms ont été contrôlés par la police au cours des douze derniers mois, contre 23% pour l'ensemble de la population.
En Espagne, il s'agit de 42% des Maghrébins, contre 12% dans la population globale.
Sur les 27 pays de l'UE, seul le Royaume-Uni collecte et publie de manière systématique des données sur les arrestations, dont des données sur l'ethnicité, a précisé la FRA.
11.10.10
Source : Le Monde/AFP