Les revenus des immigrés restent très inférieurs à la moyenne et les ménages non-immigrés ont un revenu plus élevé de 46,6 % que les ménages immigrés, indique jeudi une étude de l'Insee.
En moyenne, les ménages non-immigrés perçoivent des revenus supérieurs de 46,6% à ceux des ménages immigrés. Cet écart se réduit après redistribution, mais demeure élevé, à 24,8%, précise l'étude.
Les immigrés, hommes et femmes, touchent des salaires plus faibles que les non-immigrés, du fait des types d'emploi occupés, et de niveaux de qualification moindres, selon l'Insee.
Les hommes non-immigrés employés à temps partiel gagnent 10,3% de plus que les hommes immigrés dans les mêmes conditions. Et les femmes non-immigrées 28,7% de plus que les femmes immigrées.
Celles-ci occupent plus souvent des emplois de femmes de ménage, caractérisés par des temps de travail très faibles et des qualifications peu élevées.
D'autres facteurs interviennent dans ces inégalités , telles que les discriminations et le fait que les immigrés - qui n'ont pas la nationalité française pour les deux tiers - sont interdits d'emploi dans une partie de la fonction publique.
Enfin, alors que 6,2% de l'ensemble des ménages sont considérés comme pauvres, ce taux s'élève à 15% parmi les ménages immigrés, les personnes originaires du Maghreb étant les plus touchées (22,6%), en raison de revenus plus faibles, mais aussi de familles plutôt plus nombreuses et d'un plus faible taux d'activité des femmes.
Le même constat est observé dans les quartiers dits "sensibles".
La même étude précise ainsi que 1 814 euros, est le revenu mensuel moyen des ménages vivant dans les zones urbaines sensibles (ZUS), contre 2 795 euros de moyenne.
Le taux de pauvreté au seuil de 60 % du revenu médian atteint 29 %, soit 2,6 fois plus que sur le reste du territoire français. Au seuil de 40 %, il se monte à 8 %, soit 2,3 fois plus.
Pour l'Insee, cette situation "est logique" dans la mesure où la faiblesse des revenus des habitants constitue l'un des critères de définition de ces quartiers, à forte concentration d'immigrés.
L'ampleur de l'écart résulte notamment de la concentration des logements sociaux dans les "grands ensembles" en périphérie des villes, construits notamment dans les années 1970.
"Faute de réduction du chômage, les politiques menées depuis des années dans ces quartiers ne font qu'amortir partiellement le choc, sans changer en profondeur la donne", commente l'étude.
13/10/2011
Source : Agence presse algérienne