L'organisation Reporters sans frontières (RSF) a déploré la lenteur des autorités algériennes à traiter les demandes de visas des journalistes souhaitant couvrir l'élection présidentielle de jeudi, dans un communiqué reçu mercredi à l'AFP.
"Les délais d'obtention sont normalement de deux semaines, mais en cette période d'élection présidentielle, ils ont trainé en longueur", a observé RSF, ajoutant que nombre de journalistes s'étaient "vu délivrer des visas sur le tard, accompagnés de restrictions drastiques".
Sur leur accréditation, il est spécifié que les journalistes peuvent se rendre seulement à Alger, Tizi-Ouzou, la principale ville de Kabyle, Constantine (est) et Oran (ouest).
Selon plusieurs sources, quelques journalistes attendaient encore mercredi une réponse à leur demande.
Parmi eux figure un journaliste du service anglophone de l'AFP, Simon Martelli, qui a déposé sa demande le 28 février auprès des services de l'ambassade d'Algérie à Rabat, où il est basé.
En revanche, deux autres journalistes de l'AFP ont obtenu leur visa et ont pu se rendre en Algérie.
Les Algériens doivent élire jeudi leur président lors d'un scrutin placé sous haute surveillance et pour lequel le sortant Abdelaziz Bouteflika apparaît comme le favori, malgré ses ennuis de santé.
Selon RSF, le fait que plusieurs journalistes aient reçu leur visa à la dernière minute les a empêché "d'effectuer un travail d'investigation et d'information en amont".
"Plusieurs rédactions ont signalé à RSF que le retard de visas les a contraints annuler certains sujets ou reportages sur la campagne", a affirmé le communiqué.
"La presse internationale indépendante a un rôle important à jouer dans le contexte d'un paysage médiatique algérien marqué par un manque flagrant de pluralisme et un niveau élevé d'auto-censure", a insisté RSF.
De plus, l'organisation souligne que les visas de presse expirent tous le 20 avril, dix jours avant la date prévue pour un éventuel deuxième tour.
16 avr 2014
Source : AFP