Pour son deuxième roman, Rachida M'faddel revient, une fois encore, sur la problématique de l'émigration. Une œuvre écrite d'une main simple, mais qui dévoile bien des complexités.
Partir, quel que soit le coût. Quitter le pays pour aller vers un inaccessible rêve. Passer les frontières pour vivre mieux. S'installer ailleurs pour faire comme les autres qui sont partis et qui ont ou semblent avoir réussi. Prendre famille et bagages pour «garantir son avenir».
En voilà quelques-unes des formulations qu'on adosse au verbe «immigrer», quand on tente l'argument par sa mise en perspective. Seulement, au cours des dernières décennies, et compte tenu de la « aturation» de la destination Europe, doublée du verrouillage de la forteresse vieux continent, les yeux se sont tournés vers le grand large : Adieu Europe, bienvenue au Canada, serait le titre d'un éventuel récit sur cette nouvelle destination. Pas facile d'y accéder, mais tous les chemins sont bons pour tenter la grande aventure. Avec, néanmoins, cette particularité quant au profil de ceux qui «choisissent» de s'embarquer vers ce pays qui, proximité géographique oblige, se prête fort bien au qualificatif du «nouvel Eldorado». C'est qu'on n'est plus dans la logique d'un sans- emploi ou d'un sous-employé, sous-rémunéré qui décide de partir pour se faire plus d'argent. Mais, bel et bien de personnes bien installées chez eux, qui sont cadres, qui «vivent bien», qui ont une voiture, un appartement et patati et patata. Et hop, le démon de l'immigration les prend par surprise. Sauf que la décision, elle, est souvent soigneusement préparée. Peu importe la suite des événements. C'est un peu à cela que ressemble le destin de Nabil Mansouri. Un personnage plus vrai que vrai qui se trouve être le protagoniste du deuxième roman de Rachida M'fadel, «Canada, aller simple». Pour le jeu de mot, ce n'est pas aussi simple que cela ! Tout commence par l'histoire d'une de ses connaissances. Un ami, qui répond au nom de Mourad qui, après avoir reçu son visa d'immigrant, vendit une voiture de marque et un appartement dans un quartier chic de la métropole avant de partir. Nabil, pris du même désir et sur fond des chimères qui se dessinait devant ses yeux, décida de tenter sa chance. Première tentative, première déception.
Outre les tensions qui se sont fait jour dans le couple, rien qu'à l'idée, la déception était que sa demande auprès de la délégation générale du Québec à Paris a essuyé une fin de non-recevoir. Pas de problème, il y a toujours dans les parages quelqu'un pour donner le conseil qu'il faut. Et le conseil, bien entendu agrémenté de belles perspectives d'une connaissance qui se plaît bien sur place, n'est autre que l'option de prendre un avocat en immigration. Détail à l'appui, l'auteur, qui est aussi journaliste, trace la trajectoire d'un départ annoncé. Le récit, d'une écriture qui ne cherche pas les détours, encore moins le phrasé qui frappe, Rachida M'fadel suit l'itinéraire de Nabil. Pas à pas et démarche par démarche, on rencontre un Nabil dans tous les états de celui qui émigre. Notre protagoniste, pareil à Mourad, brade ses biens et part avec femme, enfants et bagages. La porte du grand rêve s'ouvre. Mais, le destin lui cachait bien des nuages à l'horizon. D'un extrême à l'autre. Devant le rêve se cachait les revers de la médaille. L'idée d'une vie meilleure se transforme, au fil des 368 pages du roman sorti aux éditions Fennec avec l'appui du CCME, en une bataille pour la survie. L'échec, aux multiples facettes, pointe à l'horizon. Une expérience d'un couple qui n'a rien d'unique. Ils sont, en fait, nombreux à avoir rêvé de paradis, pour se retrouver en enfer. C'est ce destin que retrace ce récit.
Source : Le Matin
Le ministre de l'intérieur italien, Roberto Maroni, et son collègue des affaires sociales, Maurizio Sacconi, ont annoncé, jeudi 4 février, leur intention de publier un décret instituant un permis de séjour à points pour les étrangers non ressortissants de l'Union européenne résidant en Italie de façon régulière.
Selon M. Maroni, membre du parti anti-immigrés de la Ligue du Nord, cette disposition peut être édictée "dans les prochains jours" car elle a été adoptée avec le "paquet sécurité" voté en juin 2009 par le Parlement.
Ce nouveau permis de séjour valable deux ans devrait être crédité de trente points à la fin de cette période pour pouvoir être renouvelé. Le demandeur, en plus d'avoir un contrat de travail et un logement, devra démontrer une connaissance de la langue et des lois italiennes, apporter la preuve qu'il est inscrit auprès des services sanitaires, que ses enfants sont scolarisés et qu'il est en règle avec le fisc. Dans le cas où le seuil fatidique des trente points ne serait pas atteint malgré la bonne volonté du requérant, il se verrait offrir une année supplémentaire pour l'atteindre.
Présenté comme une "charte des valeurs de la citoyenneté et de l'intégration" par le ministère de l'intérieur, ce projet comprend également un volet répressif. Les délits commis par les étrangers leur vaudront de perdre des points, voire d'être expulsés en cas de condamnation en première instance à une peine supérieure à trois mois de prison. Le projet de décret devrait également s'appliquer aux mineurs âgés de 16 ans et plus.
"LOTERIE SOCIALE"
A l'annonce de ce nouveau tour de vis sur l'immigration, la gauche a dénoncé "une loterie sociale". Selon Livia Turco, chargée des questions d'immigration au Parti démocrate, le permis de séjour à points sera "au contraire un obstacle à l'intégration qui favorisera la clandestinité" de ceux qui échoueront à l'obtenir. Pour l'association Migrare, qui lutte pour raccourcir les délais de renouvellement du permis de séjour (actuellement de 190 jours en moyenne), il s'agit d'"une réponse xénophobe de plus au problème de l'immigration".
Ce texte va s'ajouter à un arsenal de mesures déjà très restrictives concernant l'immigration. Chacune d'elles - comme la création d'un délit d'immigration clandestine - a été imposée au gouvernement de M. Berlusconi par la Ligue du Nord, pour qui l'insécurité est une conséquence de l'immigration.
Commentant les violences de Rosarno (Calabre) entre immigrés africains et population locale, début janvier, M. Maroni n'avait pas hésité à déclarer que ces émeutes étaient le fait "d'une trop grande tolérance vis-à-vis de l'immigration". "Avec ce système, s'est félicité M. Maroni, je suggère à l'étranger la marche à suivre pour s'intégrer. S'il le fait, je lui donne le permis de séjour, s'il ne le fait pas, cela signifie qu'il ne veut pas s'intégrer."
Source : Le Monde
Des centaines de personnes ont manifesté samedi à Paris, en banlieue et en province pour demander la régularisation d'étudiants ou de travailleurs sans papiers, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Quelque 300 travailleurs sans papiers en grève de l'Est parisien, majoritairement africains, se sont rassemblés samedi Porte des Lilas à Paris, pour dénoncer leur situation et exiger leur régularisation.
Derrière une banderole "travailleurs sans-papiers grévistes des 19ème et 20ème arrondissements" et en scandant "on bosse ici, on vit ici, on reste ici!" ils se sont ensuite rendus jusqu'a une entreprise d'intérim en grève de Ménilmontant où 32 d'entre eux demandent à leur employeur de les régulariser, ont expliqué les organisateurs.
Toujours à Paris, un millier de manifestants, selon l'Unef, trois cents, selon la police, se sont rassemblés vers 14H00 à proximité du ministère de l'Immigration à Paris, pour demander la régularisation des étudiants sans papiers et la délivrance de titres de séjour pluriannuels.
"Il y a 260.000 étudiants étrangers dans nos universités" et "la France leur réserve une triple précarité" a déclaré devant la foule Jean-Baptiste Prévost, le président de l'Unef, premier syndicat étudiant.
Les étudiants étrangers subissent selon lui une "précarité pédagogique", due au manque de cours de français, "une précarité sociale", car "les étudiants étrangers n'ont pas le droit aux bourses et aux logements du Crous" et une "précarité administrative", évoquant "un parcours du combattant" pour obtenir un visa et renouveler un titre de séjour.
A Colombes (Hauts-de-Seine), plus de cent personnes ont défilé dans les rues de pour réclamer le retour en France de Mohamed Abourar, un lycéen marocain de 18 ans scolarisé dans la commune et expulsé le 23 janvier.
Les manifestants se sont rassemblés vers 14H30 devant le lycée Valmy de Colombes, où Mohamed Abourar était inscrit en 1ère année de bac pro hygiène et environnement avant son expulsion vers le Maroc.
Il avait été arrêté le 17 janvier lors d'un contrôle de police et placé en rétention. Après le rejet de ses recours en justice, il avait été expulsé moins d'une semaine plus tard, provoquant l'émoi des enseignants et des élèves du lycée.
A Clermont-Ferrand, entre 300 et 500 personnes se sont rassemblées à l'appel du Réseau Education sans frontières (RESF) pour soutenir des soeurs jumelles marocaines de 18 ans dont l'une a été renvoyée au Maroc jeudi.
Réunies devant la préfecture face à une banderole sur laquelle ont pouvait lire "Unis contre une immigration jetable", les manifestants ont scandé : "Ils restent ici, ils vivent ici!"
Source : AFP
Les écrivains marocains à l'étranger seront à l'honneur du 16è Salon international de l'édition et du livre de Casablanca (SIEL), prévu du 12 au 21 février 2010.
Tahar Ben Jelloun et Kébir Mustapha Ammi, auteurs invités par le pavillon France à ce Salon, font partie de ces "Marocains du monde" que le ministère de la Culture et le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger fêtent cette année, indique un communiqué de l'ambassade de France à Rabat.
D'autres auteurs, au cœur de l'actualité littéraire, tels Frédéric Beigbeder (Prix Renaudot), Grégoire Polet (lauréat du Prix du réseau des médiathèques francaises 2009) et Mahmoud Hussein seront également présents à cette grande fête du livre.
L'édition française ne sera pas laissée de coté dans la mesure où l'édition jeunesse fera l'objet d'une rencontre avec des éditeurs autour de la publication des ouvrages de vulgarisation scientifique.
Six cent cinquante éditeurs, représentant 45 pays, ont confirmé leur participation à la 16è édition du salon international de l'édition et du livre (SIEL), avait annoncé le ministère de la Culture.
La consécration des Marocains du monde exprime la ferme volonté du Royaume de s'ouvrir sur ses riches composantes identitaires, mais aussi sur les cultures du Monde.
Source : MAP
52 combattants marocains s'étant battus pour la France bénéficieront peut-être de la même pension que leurs frères d'armes français.
Le rapporteur du tribunal administratif de Bordeaux a, le 29 janvier, confirmé le droit de cinquante-deux anciens combattants marocains à revendiquer une pension d’un montant égal à celui de leurs frères d’armes français. Les dossiers sont en délibéré, et la décision définitive sera rendue dans une quinzaine de jours.
Elle devrait, en principe, suivre les recommandations du rapporteur. Les personnes concernées devraient bénéficier alors d’une spectaculaire augmentation de leur pension – qui passerait de 70 euros à 900 euros par mois – et recevoir un arriéré portant sur deux ou quatre ans. Soit, dans le meilleur des cas, 40 000 euros.
Vétérans de la Seconde Guerre mondiale ou de la guerre d’Indochine, ils vivent tous à Bordeaux, généralement dans des foyers Sonacotra, et comptent une quinzaine d’années de service dans l’armée française. Seuls les cas des Maghrébins peuvent aujourd’hui être pris en compte par la justice, grâce à l’existence d’un accord euro-méditerranéen.
En 2009, cinq Marocains avaient ainsi obtenu gain de cause, tandis qu’un Sénégalais était débouté.
Source : Jeunes Afrique
L'ouvrage "Patrimoine mondial de l'UNESCO: les Sites marocains", paru récemment en France aux Editions "Gelbart", a rencontré un vrai succès dès les premiers mois de sa mise en vente, s'est réjouie Karine Tordjeman, responsable de la maison d'édition française.
"Sur les 8.000 exemplaires édités depuis novembre, nous avons pu écouler déjà plus de la moitié", a-t-elle confié à la MAP en marge de la cérémonie de présentation de ce livre jeudi soir à Paris, au siège de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture, devant un parterre de personnalités marocaines et étrangères, dont plusieurs diplomates.
Le livre, publié avec le soutien du ministère marocain de la Culture, le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) et d'autres partenaires comme Maroc Telecom, les assurances "RMA Watanya" et la Fondation CDG, permet de revisiter, sur 165 pages, les huit sites marocains inscrits sur la liste du Patrimoine mondial.
Il s'agit de Ksar Aït Ben Haddou, les médinas de Fès, Marrakech, Tétouan et Essaouira, Volubilis, Meknès et la ville portugaise de Mazagan (El Jadida).
Il est à rappeler que l'UNESCO reconnaît également la place mythique de Jamaâ El-Fna et le Moussem de Tan Tan comme patrimoines oraux et immatériels de l'humanité.
« Contribution à la préservation du patrimoine »
"Cet ouvrage conforte les efforts déployés par le Maroc, sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI, pour la préservation et la promotion de notre patrimoine culturel, qu'il soit matériel ou immatériel", a souligné M. Rachid Seghrouchni, délégué permanent adjoint du Maroc auprès de l'Unesco.
"Le Maroc, qui a ratifié en 1975 la Convention concernant la protection du patrimoine culturel et mondial, a toujours été un fervent défenseur de la préservation de ce patrimoine par la mise en Âœuvre d'une politique active dans ce domaine", a-t-il rappelé dans une allocution au nom de Mme Aziza Bennani, ambassadeur déléguée permanente du Maroc auprès de l'Unesco.
Pour Mme Tordjeman, l'engouement des Français pour ce nouvel ouvrage n'est pas surprenant lorsqu'on connaît leur passion pour le Maroc, son histoire, sa culture et ses sites et paysages.
« Outil de promotion de la destination Maroc «
Le livre transporte en effet le lecteur dans une promenade sensible et humaine qui donne à voir et à appréhender une merveilleuse part du patrimoine marocain.
Traces historiques, flâneries féériques, paysages sublimes, le Maroc recèle des sites merveilleux que le photographe-éditeur Jean-Jacques Gelbart a patiemment saisis, à travers l'objectif de son appareil photo.
"En mettant en avant ces sites, ce livre peut servir d'un outil important pour la promotion de la destination Maroc en France", a fait remarquer la directrice de l'Office national marocain du tourisme à Paris (ONMT), Mme Salima Haddour.
Huit écrivains marocains et français ont joint leur parole à l'image pour raconter les sites, tout comme l'attachement particulier qui les y relie. Il s'agit de Fatima Aït Mhand, Mhammad Benaboud, Samir Ben El Caïd, Mina El Mghari, Mohamed Metalsi, Pierre Le Coz, Jacques Pierron et Alain Leygonie (auteur du livre "Un jardin à Marrakech: Jacques Majorelle, peintre et jardinier", 2007).
Préfacé par le ministre de la Culture, M. Bensalem Himmich, le livre reprend aussi un témoignage de M. André Azoulay, Conseiller de SM le Roi, sur la ville d'Essaouira, mettant l'accent sur la richesse du patrimoine marocain et l'importance de le préserver.
Avant ce livre, les Editions Gelbart avait rendu hommage aux 33 sites français inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO à travers l'ouvrage "Patrimoine mondial de l'UNESCO, les sites français" (2008). Son prochain ouvrage sera consacré aux sites suisses.
Source : MAP
Il prend position, souvent à contre-courant, sur toutes les grandes questions du moment, qu’il s’agisse de la discrimination positive, du débat sur l’identité nationale ou de l’interdiction du port de la burqa...
Nommé, il y a deux ans, commissaire à la diversité et à l’égalité des chances par le président français Nicolas Sarkozy, Yazid Sabeg est né à Guelma, dans l’Est algérien, il y a tout juste soixante ans. Auteur de plusieurs livres et rapports, c’est un spécialiste des questions relatives à l’intégration des populations issues de l’immigration – il préfère parler d’« assimilation républicaine ». Par ailleurs brillant homme d’affaires, il préside le conseil d’administration de Communication et Systèmes (CS), une entreprise spécialisée dans les services informatiques.
Jeune Afrique : Les minorités sont-elles, en France, victimes de discriminations ?
YAZID SABEG : Oui, bien sûr. Une partie de l’opinion a, vis-à-vis des minorités, des réactions xénophobes. On a tellement idéalisé la République et ses valeurs censément universelles qu’on en a oublié l’essentiel : l’égalité réelle n’est pas appliquée. Il y a l’égalité proclamée, formelle, mais pas sur le terrain, dans la relation sociale.
Quelles sont les manifestations les plus flagrantes de ces inégalités ?
On peut en dénombrer quatre : les quartiers d’antan, où il y avait un vrai mélange, ont fait place à des ghettos – il en résulte un ralentissement du métissage ; le fils d’un Noir ou d’un Arabe pauvre a moins de chances de bénéficier d’une mobilité sociale accrue que le fils d’un cadre blanc ; l’inégalité d’accès à l’éducation, au savoir et à la culture ; enfin, l’invisibilité des gens issus de l’immigration dans tous les domaines de la représentation sociale : politique, médias, entreprises, etc.
La France a-t-elle vraiment un problème avec sa diversité ?
Elle ne sait pas gérer sa diversité et n’arrive pas à se concevoir comme diverse. Elle vit comme une agression tout ce qui contredit l’image qu’elle a d’elle-même. La question de l’évolution de son peuplement est rarement évoquée. Les figures du Noir et de l’Arabe restent marquées par l’Histoire. Dans l’imaginaire collectif, ces populations continuent d’apparaître comme des colonisés. Or on a aujourd’hui les populations sans les colonies !
Vous avez été chargé de remédier à ces discriminations…
Pour la première fois, nous avons un président qui entend faire de la lutte contre les discriminations une priorité. D’où la nécessité de travailler sur les représentations, d’agir sur l’éducation, d’organiser d’autres viviers de recrutement pour l’enseignement supérieur et les grandes écoles, de bouleverser certains contenus pédagogiques, d’opérer des changements structurels en matière d’emploi, de réduire le coût des études et de mettre les entreprises à contribution. Ce travail exige des procédures complexes, la volonté de conduire des politiques à long terme et de prendre des mesures radicales.
Vous avez présenté un rapport sur toutes ces questions…
L’objectif était de recenser des actions et des thèmes de travail pour les années à venir. J’ai été reçu à l’Élysée pour en parler. Une dizaine de mesures ont été retenues, parmi lesquelles les internats d’excellence, le quota de boursiers dans les grandes écoles et le CV anonyme qu’expérimentent actuellement une cinquantaine d’entreprises. Mais la mesure la plus emblématique concerne l’obligation pour les entreprises de plus de cinquante personnes de compter parmi leurs effectifs 5 % de contrats en alternance.
Est-ce de la discrimination positive ?
C’est une démarche volontariste qui peut être assimilée à l’instauration de quotas, ça ne me gêne pas. Une société juste est une société capable de commettre des inégalités pour corriger d’autres inégalités. Personnellement, je préfère parler d’action positive et je revendique une politique de correction des inégalités. Certains prétendent que j’ai une conception communautariste. Mais non, ce que j’avance ne relève pas du discours républicain idéaliste, mais vient du terrain.
Êtes-vous favorable aux statistiques ethniques pour identifier les populations discriminées ?
Je n’ai jamais parlé de statistiques ethniques ou de comptage, mais de la nécessité de qualifier ces inégalités pour mieux les combattre. Pour cela, il faut des éléments de mesure. Une entreprise peut fort bien, par exemple, évaluer les retards accumulés en matière d’embauche des minorités. Mais je ne suis pas pour la méthode patronymique, qui consiste à repérer les membres de la diversité grâce à leur nom. Cela voudrait dire qu’on est, de par ses origines et son nom, irrévocablement d’ailleurs. Ce n’est pas l’idée que je me fais de la France. Quant au procédé consistant à recourir à la photo de famille censée illustrer la diversité dans les entreprises, pourquoi pas ?
D’aucuns suggèrent de changer certains mots. Celui d’intégration, notamment…
Je lui préfère celui d’assimilation républicaine. Un Français assimilé n’est pas forcément quelqu’un qui a renoncé à ses origines culturelles. Il réclame simplement l’égalité des droits. Le mot d’intégration a été inventé pour refuser aux Algériens des droits que la République concédait à ses citoyens. On intègre des sujets, on assimile des citoyens. Et moi, je me considère comme un citoyen de ce pays. Le modèle dominant de la société française reste blanc et chrétien. J’appartiens à une minorité. À partir de là, soit je rejette le modèle dominant et deviens un marginal, soit je me construis à travers lui, je prends ses droits, ses devoirs et ses valeurs, parmi lesquelles la liberté d’être ce que je suis.
Que pensez-vous du débat sur l’identité nationale ?
C’est l’aveu que le modèle d’assimilation est grippé. Il faut que la France se sente bien faible pour s’embourber dans un tel débat… Éric Besson est un homme que j’apprécie sur un plan personnel, mais je persiste à croire que le débat qu’il parraine a été mal cadré. Maintenant que celui-ci a été lancé, laissons-le aller à son terme, mais fixons-lui des objectifs.
L’islam freine-t-il l’intégration ?
Non. La République est plus forte que l’islam, mais elle doit s’interdire toute intervention dans le domaine culturel ou religieux, sauf en cas d’atteinte à l’ordre public. Je suis choqué de constater chez un certain nombre d’intellectuels et de politiques une peur panique de l’islam. Alors que le désir de l’ensemble des musulmans est de vivre paisiblement dans ce pays et d’y exercer librement et dignement leur culte.
La burqa fait-elle partie de ce libre exercice du culte ?
Je comprends que le port de la burqa puisse choquer, mais il n’y a là rien de religieux. Ni même de communautaire. C’est un comportement social agressif, irritant, même si le trouble à l’ordre public n’est pas avéré. Il faut combattre cette apparence vestimentaire qui ne correspond pas aux usages et aux règles. Convaincre les intéressées que ce n’est là qu’obscurantisme. Mais faut-il une loi pour l’interdire ? Je ne le pense pas.
Le débat sur les quotas dans les grandes écoles suscite la polémique…
C’est une polémique qui ne rime à rien. Notre intention n’est pas de réclamer des quotas dans les grandes écoles, mais des indicateurs de démocratie sociale. Le nombre des boursiers en est un. Et ce n’est pas parce qu’il y aura davantage de boursiers dans ces établissements que cela affectera leur niveau.
Êtes-vous sur la même longueur d’onde que Fadela Amara ?
Je sais que sa tâche est difficile, mais je ne partage pas son analyse de la société française. Par exemple, je ne pense pas qu’il y ait de la violence dans les quartiers. De la délinquance, des effractions, oui. Mais de la violence, non. Jamais un policier français n’a été tué dans une cité.
Source : Jeune Afrique
Les échanges de services du Maroc avec le reste du monde, portant essentiellement sur le tourisme, le transport, les communications et les centres d'appel, ont dégagé en 2009 un excédent estimé à 41,2 milliards de dirhams (MMDH) contre 51,5 MMDH une année auparavant, selon l'Office des changes.
Les recettes au titre de ces services ont atteint quelque 97,6 MMDH en baisse de 5,6 pc, alors que les dépenses se sont élevées à 56,3 MMDH en hausse de 8,6 pc, précise l'Office qui vient de publier les indicateurs mensuels des échanges extérieurs du Maroc.
Concernant le secteur du tourisme, qui a évolué en 2009 dans un contexte de crise internationale, les recettes voyages ont atteint 52,8 MMDH, pour afficher une baisse de 5 pc par rapport au niveau enregistré en 2008.
Les recettes touristiques ont progressé par contre de 8,9 pc par rapport à la moyenne des années 2004 à 2008, soit 48,5 MMDH, souligne la même source.
Pour leur part, les dépenses voyages ont augmenté de 2,8 pc à environ 8,7 MMDH en 2009. La balance voyages fait ainsi ressortir un excédent de 44 MMDH contre 47 MMDH.
Par ailleurs, les recettes générées par les services de transport et de communication et par les centres d'appel ont atteint respectivement 16 MMDH (-16,6 pc), 5,4 MMDH (+9,8 pc) et 3,3 MMDH (+13 pc).
Il ressort également des statistiques de l'Office un recul de 5,3 pc des transferts de fonds effectués par les Marocains résidant à l'étranger (MRE), qui ont atteint environ 50,2 MMDH au terme de 2009 contre 53 MMDH une année auparavant.
Les recettes MRE ont enregistré une hausse de 7,3 pc en comparaison avec la moyenne des recettes des années 2004 à 2008.
Pour leur part, les recettes au titre des investissements et prêts privés étrangers ont accusé une baisse de 26,1 pc, passant de 35,3 MMDH en 2008 à 26 MMDH en 2009, précise la même source.
Par nature d'opération, les investissements directs ont participé à hauteur de 73,4 pc dans le total de ces recettes. Les investissements de portefeuille et les prêts privés y ont participé respectivement pour 14,3 pc et 12,3 pc.
Source : La Vie eco/MAP
La 16ème édition du salon "Maghreb des livres" se tiendra, les 6 et 7 février à Paris, avec la participation de 130 auteurs maghrébins et étrangers, dont une dizaine d'écrivains marocains qui y présenteront leurs dernières oeuvres.
Parmi les auteurs marocains, on note la présence notamment du Prix Goncourt 2009 de la poésie, Abdelatif Laâbi, de la poète Siham Bouhlal, des romanciers Fouad Laroui, Mahi Binebine, Mohamed Nedali et Hayat El Yamani, ou encore de l'essayiste et ancien ministre de l'Economie et des finances, Fathallah Oualalou.
Organisé par l'association culturelle franco-maghrébine "Coup de Soleil", le salon propose un riche programme avec une librairie répertoriant tous les titres publiés en 2009, relatifs au Maghreb et à l'intégration, des livres en langue française, arabe et amazighe, des séances de dédicaces pour quelques 120 auteurs, des entretiens, des lectures, des tables rondes, des rencontres et des cafés littéraires, entre autres.
Cette année, le salon met à l'honneur l'Algérie avec des hommages à trois grands écrivains de ce pays: Albert Camus, disparu, il y a 50 ans, Kateb Yacine, il y a 20 ans et Rachid Mimouni, il y a 15 ans.
Au programme des rencontres, figurent six tables-rondes, traitant notamment de l'éducation, l'histoire, l'intégration et la littérature.
Le programme prévoit aussi l'exposition "Générations: un siècle d'histoire culturelle des Maghrébins en France", conçue et réalisée par Driss El Yazami, président du Conseil de la Communauté marocaine à l'Etranger (CCME), et qui se déroule de novembre 2009 à avril 2010.
Le salon vise à mettre en valeur l'ensemble de la production éditoriale relative au Maghreb "de là-bas" et au Maghreb "d'en France", qu'il s'agisse de littérature (roman et poésie) bien sûr, mais aussi des essais, bande dessinée, beaux-livres, etc., parus dans le courant de l'année 2009.
Source : MAP
La 16è édition du salon "Maghreb des livres" se tiendra, les 6 et 7 février à Paris, avec la participation de 130 auteurs maghrébins et étrangers, dont une dizaine d'écrivains marocains qui y présenteront leurs dernières oeuvres.
Parmi les auteurs marocains, on note la présence notamment du Prix Goncourt 2009 de la poésie, Abdelatif Laâbi, de la poète Siham Bouhlal, des romanciers Fouad Laroui, Mahi Binebine, Mohamed Nedali et Hayat El Yamani, ou encore de l'essayiste et ancien ministre de l'Economie et des finances, Fathallah Oualalou.
Organisé par l'association culturelle franco-maghrébine "Coup de Soleil", le salon propose un riche programme avec une librairie répertoriant tous les titres publiés en 2009, relatifs au Maghreb et à l'intégration, des livres en langue française, arabe et amazighe, des séances de dédicaces pour quelques 120 auteurs, des entretiens, des lectures, des tables rondes, des rencontres et des cafés littéraires, entre autres.
Cette année, le salon met à l'honneur l'Algérie avec des hommages à trois grands écrivains de ce pays: Albert Camus, disparu, il y a 50 ans, Kateb Yacine, il y a 20 ans et Rachid Mimouni, il y a 15 ans.
Au programme des rencontres, figurent six tables-rondes, traitant notamment de l'éducation, l'histoire, l'intégration et la littérature.
Le programme prévoit aussi l'exposition "Générations: un siècle d'histoire culturelle des Maghrébins en France", conçue et réalisée par Driss El Yazami, président du Conseil de la Communauté marocaine à l'Etranger (CCME), et qui se déroule de novembre 2009 à avril 2010.
Le salon vise à mettre en valeur l'ensemble de la production éditoriale relative au Maghreb "de là-bas" et au Maghreb "d'en France", qu'il s'agisse de littérature (roman et poésie) bien sûr, mais aussi des essais, bande dessinée, beaux-livres, etc., parus dans le courant de l'année 2009.
Source : MAP
Le projet MEDA II concrétise la politique commune du Maroc et de l'Union Européenne (UE) en matière de circulation des personnes, avec pour objectif d'intensifier la lutte contre toutes les formes d'immigration illégale, a indiqué, jeudi à Rabat, M. Jamal Rhmani, ministre de l'Emploi et de la formation professionnelle.
S'exprimant lors de la cérémonie de clôture du projet pilote "Appui institutionnel à la circulation des personnes (MEDA II)", lancé en décembre 2005 et issu du partenariat entre le Maroc et l'UE, M. Rhmani a expliqué que grâce à ce projet "nos citoyens disposent dorénavant de procédés électroniques de communication, mais aussi de lieux ressources dans lesquels ils peuvent trouver des moyens documentaires et des conseillers spécialisés pour les informer sur les conditions réussies des migrations légales".
Pour sa part, M. Mohamed Ameur, ministre chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger, a indiqué que son département est disposé à prendre toutes les mesures nécessaires afin de jouer pleinement son rôle, garantir une articulation institutionnelle solide et permettre ainsi d'assurer la pérennisation des objectifs du projet MEDA II.
La mobilisation des MRE pour le développement du Maroc constitue un axe important dans la stratégie et le programme d'action du Gouvernement, a-t-il poursuivi, rappelant que les différents travaux et études réalisés sur cette thématique ces deux dernières années, ont démontré que la communauté marocaine à l'étranger constitue un capital humain de savoir et de savoir-faire à valoriser dans le cadre des vastes programmes et plans nationaux initiés dans différents domaines d'activités.
La communauté marocaine à l'étranger est un formidable moyen pour renforcer la coopération entre le Maroc et l'UE et rehausser le niveau de la coopération, décentralisée ou non gouvernementale, entre les régions de ces deux espaces, a ajouté M. Ameur.
De son côté, M. Eneko Landarburu, ambassadeur, chef de la Délégation de la Commission Européenne à Rabat, a fait savoir que l'Union Européenne est engagée dans un projet ambitieux qui nécessite la consolidation des rapports avec le Maroc, pour assurer la sécurité et la prospérité de la région méditerranéenne .
Ce projet est très intéressant dans la mesure où la question de la migration touche la liberté et la circulation des personnes, a-t-il ajouté, précisant qu'il constitue "l'illustration de nos rapports et nos projections et rentre dans notre stratégie de lutte contre l'immigration illégale".
Le projet MEDA II a fait de l'ANAPEC, selon le diplomate européen, un partenaire crédible et un interlocuteur de confiance auprès du patronat de l'Europe et a permis de prendre en considération les droits des migrants dans les pays d'accueil et après le retour à leur pays d'origine.
Le directeur général de l'ANAPEC, M. Hafid Kamal, a indiqué, quant à lui, que l'ANAPEC a été digne de la confiance de ses partenaires à l'international, alors que "s'est installée publiquement au Maroc la certitude qu'il existait une façon légale, sécurisée, honnête et transparente d'aller travailler à l'étranger".
Sur la question des migrations, a-t-il noté, "la confiance s'est instaurée avec nos partenaires du projet, français, espagnols et belges avant de s'étendre à d'autres pays européens, comme l'Allemagne, l'Irlande et l'Italie".
Le projet MEDA II, qui a débuté en 2005, constitue un modèle pionnier en matière de gestion des flux migratoires, en ce sens qu'il met à la disposition des candidats à la migration et des entreprises d'accueil, un cadre juridique approprié outre des services avant, au cours et au terme de l'opération de migration, ainsi que des garanties mutuelles.
Ce projet, réalisé avec un appui financier de 7,74 millions d'euros, a bénéficié en 2006 à 2.300 personnes et plus de 12.000 autres en 2008.
Source : MAP
Une manifestation scientifique centrée sur la chanson et la musique kabyles, mais aussi sur les acteurs culturels que sont les interprètes, compositeurs, paroliers, ainsi que les producteurs et diffuseurs, en prenant en compte le point de vue des acteurs et celui des récepteurs. Des études portant sur des parcours d’artistes – plus que sur des portraits –, sans considération de thème ou de genre, permettront à nombre d’entre eux de sortir de l’ombre dans laquelle ils ont souvent été plongés, par oubli ou par méconnaissance…Suite
Une femme fonctionnaire, agent de surveillance de Paris (ASP), suspendue de ses fonctions pour avoir porté le voile islamique simple dans un service de police, et qui devrait comparaître jeudi matin devant le conseil de discipline, a demandé le report de celui a-t-on appris de source policière.
La décision de report a été prise à l'unanimité a-t-on indiqué et la date du prochain conseil de discipline n'a pas été précisée.
Nora B., a été suspendue en novembre 2009 par le préfet de police de Paris après avoir été à plusieurs reprises admonestée par sa hiérarchie.
Affectée dans le XIème arrondissement de Paris et chargée de la régulation de la circulation dans la capitale, elle portait dans le service de police où elle est affectée le voile simple (non intégral). Elle a toujours refusé de l'enlever.
Source : La Croix/AFP
Le tribunal d'Amsterdam s'est déclaré compétent mercredi pour juger Geert Wilders, député néerlandais d'extrême droite et réalisateur du film anti-islam "Fitna", poursuivi pour incitation à la haine et à la discrimination envers les musulmans.
Le tribunal d'Amsterdam s'est déclaré compétent mercredi pour juger Geert Wilders, député néerlandais d'extrême droite et réalisateur du film anti-islam "Fitna", poursuivi pour incitation à la haine et à la discrimination envers les musulmans.
"Le tribunal est l'instance compétente pour examiner ce qui vous est reproché", a déclaré le président Jan Moors à l'adresse du député.
"Ce sont des délits normaux qui sont reprochés à M. Wilders", a-t-il ajouté, en indiquant qu'ils n'avaient pas été commis dans l'exercice de ses fonctions de député.
La défense avait contesté la compétence du tribunal, lors d'une audience de procédure le 20 janvier, estimant que M. Wilders devait être jugé par la cour de cassation, seule habilitée à poursuivre les élus pour des délits commis dans l'exercice de leurs fonctions.
"L'immunité parlementaire ne s'étend pas à ce qu'un député a dit ou écrit en dehors du parlement", a souligné le tribunal qui a suivi les arguments avancés par le parquet.
M. Wilders, 46 ans, chef du Parti de la liberté (PVV, 9 députés sur 150), est accusé d'insultes envers les musulmans pour avoir comparé leur religion au fascisme dans son court-métrage "Fitna", mis en ligne en mars 2008, et demandé l'interdiction du Coran, qu'il compare au "Mein Kampf" d'Adolf Hitler.
Il a déploré à l'issue de l'audience que le tribunal ne lui offrait pas "un procès équitable", tout en se disant "fâché, déçu mais combatif". "Je vais me battre comme un lion jusqu'à ce que je sois acquitté", a-t-il dit devant la presse. "Je sais que j'ai dit la vérité et que je n'ai rien dit de répréhensible".
Le tribunal a accepté d'entendre comme témoins au procès trois islamologues, sur les 18 témoins qu'avait réclamés la défense, dont l'assassin du cinéaste Theo van Gogh, tué au nom de l'islam radical en 2004 à Amsterdam.
"Le tribunal n'a retenu que trois témoins : il n'est en toute vraisemblance pas intéressé par la vérité. Je ne peux pas me défendre", a réagi Geert Wilders, qui encourt jusqu'à un an de prison ou 7.600 euros d'amende, mais pas de peine d'inéligibilité.
Le tribunal a suspendu l'audience mercredi sans fixer de date pour l'examen sur le fond de l'affaire.
Le 21 janvier 2009, la cour d'appel d'Amsterdam, saisie par des dizaines de plaignants, avait ordonné au parquet de poursuivre M. Wilders. Le parquet avait classé sans suite en 2008 les plaintes contre M. Wilders, estimant que le film et les déclarations du député s'inscrivaient "dans le cadre du débat public".
Source : Le Matin.ch
Détenue depuis le 19 janvier au centre de rétention administrative de Lyon, une Marocaine de 18 ans devrait être expulsée jeudi 4 février à 9 heures vers le Maroc. Sa soeur jumelle a échappé à l'arrestation et se cache avec le soutien du Réseau éducation sans frontières (RESF).
"J'ai peur, et je pleure tout le temps", raconte Salima Boulazhar que Le Monde a pu joindre par téléphone au centre de rétention. "Je n'ai pas de famille au Maroc, je ne me souviens presque plus de ce pays que nous avons quitté avec ma soeur quand nous avions 13 ans. Je ne sais même plus ni lire ni écrire l'arabe."
Abandonnées par leurs parents, Salima et Salma ont été élevées au Maroc par leur grand-mère jusqu'au décès de celle-ci. Elles ont ensuite été recueillies par l'une de leurs tantes qui habite Clermont-Ferrand. "Quand elles sont arrivées en France, elles avaient un niveau scolaire très faible", raconte Marie Guillerminet, de la Ligue des droits de l'homme. "Mais elles se sont accrochées, ont appris le français, et ont réussi à entrer en apprentissage." L'une et l'autre préparent un CAP dans la restauration.
Ce parcours d'intégration s'est interrompu le 27 juillet, quand l'administration a refusé de leur délivrer un titre de séjour. "Nous avons contesté ce refus devant le tribunal administratif de Clermont-Ferrand, qui n'a toujours pas rendu sa décision", explique Me Bertrand Chautard, l'avocat des jeunes filles. "Depuis le 27 juillet, il ne s'est rien passé de particulier et je ne comprends pas ce soudain emballement qui a conduit à l'arrestation de Salima à son domicile. Ce ne sont pas des gamines qui troublent l'ordre public ! La préfecture aurait pu attendre la décision du tribunal administratif avant de demander leur arrestation. C'est certes légal, mais cette attitude ne respecte pas l'Etat de droit et fait peu de cas du contrôle exercé par le juge administratif."
Mercredi 3 février, RESF devait demander une nouvelle audience à Patrick Stéfanini, préfet d'Auvergne et du Puy-de-Dôme et ancien secrétaire général du ministère de l'immigration. "Notre demande est simple : nous voulons la régularisation", explique Rafael Maniez, de RESF.
Contacté par Le Monde, M. Stefanini a fait savoir qu'il ne souhaitait pas "s'exprimer pour le moment".
Alors que la mobilisation en faveur de Salima et de Salma prend de l'ampleur à Clermont-Ferrand, RESF a été saisi d'un nouveau cas d'expulsion à l'encontre d'un Marocain de 21 ans en situation irrégulière. Youssouf Ahanssal, élève d'un lycée professionnel clermontois, a été arrêté lundi 1er février. Le lendemain, à l'issue de sa garde à vue, il s'est vu signifier un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière.
Cette décision a conduit des élèves de son lycée à manifester leur soutien, sous les yeux de Claire Chazal et Jean-Pierre Foucault qui visitaient l'établissement dans le cadre de la Fondation TF1. A la différence de Salima Boulazhar, Youssouf Ahanssal bénéficiera d'un sursis de quelques mois. Mardi après-midi, la préfecture du Puy-de-Dôme a en effet fait savoir qu'il avait été "assigné à résidence pour qu'il puisse terminer l'année scolaire".
Source : Le Monde
Les discussions engagées par la France et le Mali pour négocier un "accord de gestion concerté des flux migratoires" ont de nouveau achoppé sur la question de la régularisation des sans-papiers maliens en France, a-t-on appris mercredi de source officielle à Bamako.
"Nous ne sommes pas arrivés à finaliser les discussions en vue de la signature d?un accord sur la gestion des flux migratoires entre nos deux pays", a déclaré à l?AFP un responsable du ministère chargé des Maliens de l?extérieur, après le séjour au Mali d?une délégation de responsables français.
Selon le compte rendu de la rencontre, dont l?AFP a pu se procurer une copie, "c?est essentiellement sur le chapitre de +la régularisation des sans-papiers maliens vivant en France+ qu?il n?y a pas d?accord".
Selon le même document, le Mali demande que chaque année, 5.000 de ses ressortissants en situation irrégulière en France obtiennent des papiers, tandis que Paris n?est disposé à en régulariser que 1.500.
"Les deux parties ont décidé de laisser ce dossier à l?appréciation des ministres français et malien en charge des questions liées à l?immigration", selon le document.
Un membre du comité franco-malien chargé du dossier a déclaré à l'AFP: "Mon impression, c?est que la France est décidée à aller vite, quitte à utiliser le bâton et la carotte".
Il s'agissait de la sixième rencontre entre les deux parties pour tenter d?obtenir un "accord de gestion concertée des flux migratoires", que Paris a déjà signé avec plusieurs autres pays africains.
Fin mars, le président malien Amadou Toumani Touré s'était entretenu à Bamako avec le ministre français de l'Immigration, Eric Besson. Le chef de l'Etat malien avait alors déploré des "divergences": "Pendant que nous parlons de régularisation de nos compatriotes (immigrés sur le territoire français), la préoccupation de la France reste le retour au pays", avait-il dit.
La communauté malienne en France (ancienne puissance coloniale) est estimée à 120.000 personnes, dont 45.000 en situation régulière, généralement dans des emplois peu qualifiés et éprouvants.
Source : AFP
Du calendrier confus du débat se dégage une date: lundi 8 février, pour un séminaire gouvernemental censé «tirer les conclusions».
Débat identité nationale, fin annoncée ? Pas exactement. Repris en main par François Fillon, le laborieux «grand débat» lancé le 2 novembre par le ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale fera l'objet d'un séminaire gouvernemental, lundi 8 février. Au lieu du colloque prévu le 4 février, définitivement enterré donc. Une modification d'agenda intervenue «compte tenu de l’ampleur prise par le grand débat», a justifié le ministère il y a quelques jours.
Il s'agira lundi, a expliqué le Premier ministre ce matin sur Europe 1, de «tirer les conclusions»: «Nous allons examiner l’ensemble des propositions qui ont été faites tout au long de ce débat et puis on va sélectionner celles qui méritent d’être mises en œuvre et qui justifient des décisions.»
«Chaque ministre devra dire ce qu’il pense des propositions qui ont été faites.» Que se passera-t-il en cas de désaccord de l’un d’eux? «Il le dira, les ministres sont libres de parole et vous avez pu le constater depuis deux ans et demi», a rétorqué le Premier ministre.
Suivra, en principe, un arbitrage présidentiel, que Besson avait annoncé il y a un mois pour «la première quinzaine de février».
Ce qui n'empêchera pas le débat de se poursuivre «jusqu'à fin 2010, bien au-delà des élections régionales», ainsi que l'avait annoncé le ministre. Et tant pis si selon un sondage récent, seuls 22% des Français le jugent constructif.
Source : Libération.fr
Le secrétariat au logement est prié de revoir un décret de 2008 imposant des conditions de résidence pour les étrangers non communautaires pour invoquer le droit au logement.
La loi sur le droit au logement opposable est «discriminatoire», juge ce mercredi la Halde. En cause : un décret de septembre 2008, complétant la loi Dalo du 5 mars 2007, et imposant des conditions de résidence pour les étrangers non communautaires pour invoquer le droit au logement.
La loi Dalo impose en effet à l'Etat l'obligation de loger «toute personne résidant sur le territoire français de façon régulière» qui n'est pas en mesure d'accéder à «un logement décent et indépendant» par ses propres moyens ou de s'y maintenir.
Pour les ressortissants de l'Union européenne, la loi Dalo s'applique dans les mêmes conditions que pour les nationaux. En revanche, pour les étrangers non communautaires, le décret ajoute des conditions: soit être titulaire d'une carte de résident ou équivalent (réfugiés, personnes justifiant d'une résidence continue et régulière d'au moins 5 ans en France, etc.). Soit justifier d'au moins deux années de résidence ininterrompue en France sous couvert de certains titres de séjour, renouvelés au moins deux fois.
En pratique donc, les étrangers relevant de cette seconde catégorie ne peuvent pas se prévaloir du droit au logement pendant deux ans, et ce quels que soient l'urgence de leur situation ou le délai anormalement long fixé dans le département concerné.
Encore faut-il qu'il y ait des logements disponibles...
Dans ses attendus, la Halde estime que «la condition de résidence préalable de 2 ans (...) apparaît comme un traitement défavorable fondé sur la nationalité qui n'apparaît pas justifié et proportionné à l'objectif poursuivi par la loi Dalo qui est de garantir le droit à un logement décent pour les personnes les plus démunies».
La Halde demande au secrétaire d'Etat au Logement, Benoist Apparu, «d'abroger cette restriction contraire à la Constitution et aux engagements internationaux de la France».
Jean-Baptiste Ayrault, président de l'association Droit au logement (Dal) voit là «une avancée», même si «tout être humain qu'il ait ou pas des papiers, devrait avoir droit à un toit et pas dormir dans la rue.»
Quand bien même le gouvernement se plierait à la délibération de la Halde, ce droit au logement opposable sera-t-il appliqué? Si Jean-Baptiste Ayrault se refuse à qualifier la loi Dalo «d'échec», il reconnaît que «15 000 ménages ont été relogés, autant voire plus sont toujours en attente... Faute de logement disponible.» Il conclut : «la loi a reconnu le droit au logement ; à charge au gouvernement de se donner les moyens pour la respecter.»
Source : Libération.fr
La Suisse et le Kosovo ont signé mercredi à Berne un accord de réadmission qui pourrait concerner quelques dizaines de personnes à l'heure actuelle.
L'accord a été signé mercredi par la conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf et le ministre kosovar de l'Intérieur, Zenun Pajiziti. (Photo: Reuters)
Des ONG demandent à l'Office fédéral des migrations (ODM) de renoncer à renvoyer dans ce pays des Balkans des membres de minorités, notamment les Roms.
L'accord a été signé mercredi par la conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf et le ministre kosovar de l'Intérieur, Zenun Pajaziti, en visite officielle de travail en Suisse, a constaté l'ATS. Les deux pays ont également signé un protocole d'entente sur un partenariat migratoire.
Dans un communiqué commun, l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés (OSAR), Amnesty International (AI), la Société pour les peuples menacés et Humanrights.ch/MERS appellent à ne pas renvoyer des membres des communautés rom, ashkali et égyptienne.
La situation des Roms au Kosovo «est toujours caractérisée par la discrimination, les menaces et les tracasseries», écrivent ces ONG. Les attaques contre eux ont nettement augmenté depuis juillet dernier. Ils manquent de logements, d'emplois et leur liberté de mouvement est restreinte, selon les ONG. Plusieurs d'entre eux vivent dans des camps, dont certains à Mitrovica sont contaminés au plomb.
La diaspora kosovare en Suisse est forte d'environ 170 000 personnes. La majorité est au bénéfice d'un permis de séjour. Un certain nombre de personnes, déboutées de l'asile ou en situation irrégulière, sont susceptibles d'être renvoyées.
Depuis le 1er avril, le Kosovo, dont la Suisse a reconnu l'indépendance, fait partie des pays considérés comme sûrs par le Conseil fédéral.
Source : 20 Minutes.ch
Le bureau de l'Association des Ombudsmans de la Méditerranée (AOM) a décidé, mardi 2 février à Paris, d'appuyer la proposition marocaine appelant les Nations unies à reconnaître pleinement le rôle de l'Institution du médiateur en matière de protection des droits de l'Homme.
Lors d'une réunion présidée par Moulay M'hamed Iraqi, Wali Al Madhalim et président de l'AOM, en présence notamment de MM. Jean-Paul Delevoye, Médiateur de la République Française, et Mujica Herzog, Défenseur du Peuple Espagnol, les membres du bureau se sont engagés à ne ménager aucun effort, en usant de toutes les voies possibles, pour promouvoir l'initiative marocaine afin qu'elle soit adoptée lors de la 65ème Assemblée Générale de l'ONU.
Le bureau a également adopté l'ordre du jour de la quatrième rencontre de l'AOM qui aura lieu les 14 et 15 juin prochain à Madrid, sous le thème: "La problématique de l'immigration et le rôle des Ombudsmans dans la gestion de ce phénomène".
L'accent sera mis lors de cette rencontre sur la "situation des personnes mineures en situation migratoire".
Les membres du bureau se sont aussi accordés de tenir des réunions préparatoires de cette rencontre au siège de l'Association à Tanger et de le doter de la documentation nécessaire à son rayonnement.
Cette réunion du bureau de l'AOM s'est tenue en marge d'un colloque réunissant pour la première fois autour de la défense des droits de l'Homme les médiateurs ou représentants des organisations des droits de l'Homme des pays de la Ligue arabe et du Conseil de l'Europe.
Cette rencontre, organisée par le Médiateur de la République français, l'Université Panthéon Assas (Paris) et la Johns Hopkins University (Washington), a appelé, dans sa déclaration finale, à instaurer des mécanismes de dialogue entre l'Europe et les Etats arabes dans le domaine des droits de l'Homme et à encourager la recherche et l'échange d'expériences en la matière.
Les participants ont aussi plaidé pour la promotion de la culture des droits de l'Homme dans les systèmes éducatif et universitaire et le renforcement du rôle de la société civile active dans ce domaine.
Lors de ce colloque, auquel ont pris part également MM. Robert Badinter , sénateur et ancien ministre français de la Justice, Alvaro Gil Robles, ancien Commissaire aux droits de l'Homme du Conseil de l'Europe et ancien Défenseur du peuple Espagnol, les participants se sont penchés sur les problématiques et les mécanismes relatifs aux droits de l'Homme à travers les différents instruments internationaux.
Source : MAP
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