Pour les 50 ans de l’immigration turque et marocaine, la «caravane de la diversité» s’est arrêtée à Charleroi ce week-end pascal.
Samedi, des tentes berbères et leurs caravanes colorées ont investi le quai de la gare du Sud, le temps d’une escale de trois jours. Pour commémorer le 50e anniversaire de l’immigration turque et marocaine en Belgique, la Compagnie des nouveaux disparus, qui regroupe une dizaine d’artistes dirigés par Jamal Youssfi, avait choisi Charleroi comme théâtre de rue pour y installer sa «caravane de la diversité».
Durant trois jours, des spectacles de danse, de musique, du théâtre mais aussi des conférences ont animé et surpris les passants de transit. «Nous nous produisons en général dans des zones éloignées des lieux culturels traditionnels, dans des logements sociaux ou des endroits désertés, afin de donner accès à la culture aux publics défavorisés. Après Ixelles et Court-Saint-Étienne, Charleroi nous paraissait un symbole évident pour commémorer l’immigration minière. Notre compagnie s’y est déjà produite», explique Sarah Bahja, coordinatrice de l’événement pour la Compagnie des nouveaux disparus.
Samedi, le clou de la soirée était dédié au spectacle Gembloux, à la recherche de l’armée oubliée, racontant l’histoire des tirailleurs nord-africains tombés au combat dans les rangs alliés durant la IIe Guerre mondiale. Dimanche, ce fut au tour de Pie Tshibanda à révéler au public son histoire à travers Un Fou noir au pays des blancs. Des spectacles participatifs comme La Maroxelloise, agence de voyages ou La Valise à rêve ont mis l’accent, non sans humour, sur la thématique déclinée dans plusieurs villes de Wallonie. «Les spectacles présentés de ville en ville sont similaires, mais la programmation associative diffère selon les endroits. Nous nous produirons à Colfontaine du 2 au 4 mai et terminerons par Saint-Josse du 16 au 18 mai. Plus de 5 000 spectateurs ont déjà vu notre événement», ajoute la coordinatrice.
En plus de donner la parole aux citoyens à travers des cafés-débats, la caravane a permis de mettre en lumière le milieu associatif local afin d’y découvrir le travail de plusieurs associations comme l’ASBL AJYAL, qui a mobilisé les enfants à travers des activités créatives, ou encore l’Amicale des Marocains de Charleroi, les ASBL Charleroi Metropolis, TEP Afrique, Fadd-Solidarité et ADSD. La Ville et le CPAS de Charleroi étaient également partenaires. «Comme nous préparons un nouveau spectacle, nous repasserons sans doute par Charleroi dans le futur. Nous y sommes à chaque fois bien accueillis», conclut Sarah Bahja.
23/4/2014, Th.L
Source: lavenir
