jeudi 26 décembre 2024 19:11

Comment un étranger peut porter le maillot français

Au-delà de la nationalité par naissance ou filiation, qui permet logiquement de représenter un pays, les règlements ne sont pas les mêmes suivant les sports.

Rugby : le faux espoir engendré par le VII

Un rugbyman peut représenter un autre pays que le sien à XV s’il justifie de trois ans de résidence dans son nouveau pays et qu’il n’a jamais représenté son pays de naissance. Des règles bientôt assouplies via le VII, devenu olympique. Dix-huit mois sans avoir été sélectionné par son ancienne nation et posséder un passeport de son pays d’accueil permettent de porter les couleurs de ce dernier. Un tour de passe-passe qui offre une passerelle pour le XV. Sauf que, pour éviter les dérives, la fédération internationale a durci la règle. Il faudra avoir disputé quatre tournois du circuit mondial à VII pour prétendre au XV. Des escapades que les joueurs professionnels auront du mal à négocier avec leurs clubs…

Football : une seule sélection nationale

Depuis 1964, la Fifa impose qu’un joueur ne puisse jouer que pour une sélection nationale, afin de se prémunir contre la tentation que pourraient avoir certaines sélections nationales de s’attacher les services d’internationaux d’autres pays. Cette règle ne tient pas compte des matchs amicaux, ce qui a permis à l’Hispano-Brésilien Diego Costa de participer au dernier Mondial avec la Roja après avoir eu deux sélections avec la Seleçao. Afin d’éviter les naturalisations de complaisance, la Fifa a introduit à partir de 2004 des mesures contraignantes fixant les conditions de l’adoption d’une nouvelle nationalité sportive. Le joueur doit en effet prouver un lien clair avec son nouveau pays en y ayant vécu pendant au moins deux ans ou en ayant des parents ou grands-parents qui y sont nés.

 

Handball : la nationalité et deux ans de résidence peuvent suffire

 

En handball, un joueur ne peut évoluer dans l’équipe dirigée par Claude Onesta que s’il a la nationalité française, qu’il n’a joué pour aucune autre sélection lors des trois années précédant sa convocation et qu’il est né dans l’Hexagone (ou que cela soit le cas de l’un de ses deux parents) ou qu’il y a vécu au moins pendant vingt-quatre mois à un moment de sa vie. Le dernier exemple en date remonte à la fin des années 1990, avec Andrej Golic, né en Yougoslavie et champion du monde avec la génération des «Costauds». Depuis, aucun étranger n’a évolué en bleu. En revanche, Bertrand Roiné, lui, a fait le chemin inverse : après 20 sélections avec l’équipe de France, il a rejoint le Qatar, et, en janvier 2014, défié… la France.

 

Basket: un naturalisé par nation

 

Depuis la fin des années 1960, les statuts de la fédération internationale autorisent un naturalisé dans les sélections nationales. L’an dernier, l’Espagne et plusieurs nations avaient fait pression pour que cela soit doublé. L’Américain Crawford Palmer, médaillé d’argent aux Jeux olympiques de Sydney en 2000, porta le maillot bleu, comme avant lui ses compatriotes Bob Wymbs ou George Brosterhous.

 

Athlétisme: entre un et trois ans d’attente

 

En athlétisme, pour un sportif qui décide de changer de nationalité, il y a deux cas de figure: soit il n’a jamais représenté son pays de naissance et il devra attendre un an avant de concourir sous ses nouvelles couleurs ; soit il a représenté son pays d’origine, et là, l’attente est de trois ans. Cette période peut être réduite à douze mois si les fédérations concernées y consentent.

 

22-09-2014,  Arnaud Coudry,

Source : Le Figaro

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