Des milliers de migrants d'origine subsaharienne transitent chaque année par le Niger, indique la délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Niamey, notant que le long de cette route migratoire, nombre d'entre eux se retrouvent dans le dénuement le plus total.
A Agadez, dans le nord du Niger, les plus vulnérables des migrants reçoivent une assistance dans un centre de transit mis en place par la Croix-Rouge nigérienne en 2011 avec le soutien du CICR.
En 2013, quelque 7.000 personnes ont été assistées, tandis que plus de 2.000 migrants blessés ou malades ont été pris en charge par le personnel médical mis à disposition par la Croix-Rouge française. Depuis le début de l'année 2014, ce sont plus de 1.100 migrants qui ont déjà bénéficié de cette assistance, explique le CICR dans son rapport d'activités, publié lundi.
La situation de ces migrants nous préoccupe. Ils arrivent souvent à Agadez dans un état d'épuisement physique et psychologique avancé , déclare Jean-Nicolas Marti, chef de la délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Niger.
Ils parcourent parfois jusqu'à 1.000 km dans le désert, entassés dans des camions et par des températures extrêmes. Certains meurent au cours de cette traversée , a-t-il dit.
D'origine subsaharienne, ces personnes quittent leur pays pour fuir un conflit ou la pauvreté, ou tout simplement à la recherche d'une vie meilleure. Certains parviennent à rejoindre la Libye ou l'Algérie, y séjournent ou partent vers l'Europe, d'autres sont arrêtés en chemin ou sont expulsés. Parmi eux se trouvent des Nigériens, mais aussi des Maliens, des Nigérians, ainsi que des Congolais ou des Centrafricains, fait remarquer le CICR.
Sur les routes migratoires, ils font face à de très nombreux problèmes humanitaires. Ils doivent parfois traverser des régions en proie à des conflits ou à la violence, et sont souvent confrontés à des situations qui affectent leur santé physique et mentale.
Certains sont appréhendés, détenus et expulsés. Ils peuvent aussi se retrouver bloqués en plein désert, sans ressources ni moyens de contacter leur famille. Dépourvus de toute protection, ils sont à la merci de bandes armées. Il leur arrive même parfois de disparaître sans laisser de traces , déplore M. Marti. 28 avr. 2014
Source : MAP